Chapitre 18 - Partie I : « Froussarde. »

10.6K 682 885
                                    

J'ouvre la porte et un courant d'air frais entre dans la maison en me faisant frissonner. Natsu se tient juste là dans la rue, sous la pluie. Ses cheveux roses sont trempés - car l'eau ça mouille - et ses yeux verts brillent dans l'obscurité. Si je ne le connaissais pas, j'aurais pensé qu'il s'agit d'un mannequin tout droit sorti d'une pub de gel pour homme. 

- T'es vraiment un alien ? Comment t'as fait pour te déplacer en quelques minutes seulement ?

- J'étais en route avant même que tu m'envoies ton message très séduisant, dit-il moqueusement.

Je sens mes joues chauffer. Il avait donc déjà prévu de me voir aujourd'hui ?

- Pourquoi t'es venu un soir de pluie ? Je demande pour ne pas montrer mon embarras. Ça fait trop cliché.

- Je m'attendais à un accueil plus chaleureux. En m'embrassant, par exemple. Ou un câlin, ça me va aussi.

Je secoue la tête en riant.

- Rêve ! Pas envie de finir trempée aussi.

- Pour répondre à question : je réfléchis mieux quand il pleut, plaisante Natsu.

Pfff. C'est ça.

- Naaah, je sais que quelque chose t'a rendu heureux aujourd'hui. Dis-moi la bonne nouvelle, je veux savoir !

Un sourire collé au visage, il décrète :

- Mon père est autorisé à sortir de l'hôpital dans quelques jours.

- Sérieux ? Je m'exclame de joie.

Je veux d'abord lui sauter au cou, mais il pleut, donc je sautille juste sur place. Toute la peine concernant la maladie d'Igneel s'en va doucement de mon coeur et je me sens tout à coup beaucoup plus légère. Il ira bien. Alors Natsu ira bien. Alors j'irai bien.

- Je peux entrer ? demande-t-il en me fixant à travers les gouttes de pluie.

- Non, non, non, reste où tu es, ça fait plus romantique.

En réalité, je ne suis pas encore mentalement prête à l'avoir près de moi. Un rire s'échappe de ses lèvres.

- Et pourquoi t'es venu jusqu'ici ? J'interroge ensuite pour ne pas me faire de faux espoirs. Qu'est-ce que tu veux exactement ?

- Toi.

Sa réponse directe me laisse muette. Mon coeur bondit dans tous les sens et je ne sais pas quoi répliquer. Après un instant, il souffle :

- J'ai été idiot.

- Oh, trop bien, un discours, comme dans les films, je me réjouis. Continue ! Pour une fois que je suis celle qui domine.

Il m'adresse un regard amusé puis décrète lentement avec plus de sérieux :

- J'étais paumé ces derniers temps, j'avais perdu mes repères, et j'ai rejeté une partie de ma colère sur toi. C'était con, je le regrette. (D'un geste de la main, il enlève les gouttes qui inondent son visage, et je trouve ça extrêmement attirant.) Honnêtement, je ne sais pas comment me faire pardonner. Les gens pensent que je suis trop bon pour toi. (Il rit.) Ils ont tort, je suis celui qui ne te mérite pas. Évidemment, je tente quand même ma chance.

UniqueWhere stories live. Discover now