Alors que je m'apprête à répondre à ce gars que son pote m'a tout l'air d'un connard, les pas de mon connard se font entendre au loin, et la lueur que j'aperçois dans les yeux du brun quand ils rencontrent ceux du blond me fait me rendre compte qu'il n'y a qu'un seul connard dans l'histoire.

Au lieu de le saluer, Alek se positionne derrière moi et d'un geste rapide, dépose ses mains de part et d'autre de ma taille, avant de me propulser doucement contre lui. Tandis que je tente de ne pas paraître perturbée par un tel (FUCKING) acte, je remarque que le brun n'a rien manqué de ce qui vient de se produire mais n'a pas perdu la face pour autant, et je dois avouer qu'après ça, un max de questions traverse mon esprit, un peu du style : why the f*** is Alek acting like that ?

– Bien ? demande Alek ne semblant pas se soucier le moins du monde si oui ou non ce mec se porte bien
A toi d'me dire ça enfoiré ! T'étais passé où putain ? T'es revenu quand ?
– J'rentre demain, il dit, comment t'as su qu'j'étais là ?

Pourquoi tu lui répond pas ? Bordel de merde. Répond lui !

– J'en savais rien du tout gros, j'ai entendu du bruit alors j'me suis dis que j'virais paro, étant donné qu't'as déserté depuis ! Mais quand j'ai sonné j'suis tombé sur... il me regarde
London. je souris
London, il me lance un clin d'œil comme pour me remercier, et à cet instant précis, bien que je ne le vois pas, Alek ressers notre étreinte, à qui j'ai parlé deuspi avant qu'tu t'pointes. Mais bref, si c'est votre dernier soir, fait qu'tu passes faire un tour. Grosse ress' ce soir, y'a tout l'monde, ils vont halluciner.
– Non merci. On repart demain, j'ai pas envie d'être une épave au volant parce que j'me serai mis la mine la veille.
– ...Okay, comme tu l'sens... il lâche l'air irrité, bah... cool de t'savoir en vie, il dit durement avant de s'adresser à moi, ravi d't'avoir rencontrée London.

Je gratifies ce pauvre mec d'un sourire et lui fais un geste de la main avant de refermer la porte après qu'il ait quitté le palier. Je fais enfin volte-face, m'assurant d'effacer ce sourire de mon visage quand mes yeux viennent mitrailler DiCaprio.

– C'était quoi ça ?! on se demande en même temps
De quoi tu parles ? il continu
De la manière dont tu t'es adressé à lui ! Il t'as téma en mode il a vu un Dieu quand t'es arrivé et tu lui as à peine lâché un bonjour. Il est adorable, c'est quoi ton problème ?
– Quoi ? Adorable ? Mais tu sais même pas d'quoi tu parles ! Il s'pointe ici, te lâche deux trois putain d'clin d'œil de mes couilles, et sous prétexte que j'ai pas été réceptif à toutes ses conneries, tu joues les avocates ? il raille. Tu connais pas c'mec.
– J'le connais pas moins qu'toi alors ! Si il faut qu'je joue les avocates, sache que t'es loin d'être clean ! À quelle heure t'es propriétaire de cet appart', hein ?

S'il voulait inverser les roles, c'est raté. Et bizarrement, il a l'air d'un gosse qui s'fait peter en flagrant délit.

–...T'étais déjà pas chaude pour que j'paie, si je t'avais dis qu'il était à moi, tu serais jamais venue.
– Donc... je ris nerveusement, donc le coup du "je paie en une fois, t'aura qu'à me donner le reste plus tard" c'était des conneries ? T'allais accepter de prendre cet argent, et le claquer comme si de rien n'était ?!
– Non ! Putain, London... j'aurais jamais accepté ta thune, j't'aurais sorti une disquette à la con comme d'hab et... il se rétracte quand il prend conscience des mots qui viennent de sortir de sa bouche, c'est pas c'que j'voulais dire.
– Pourtant tu l'as dit gros, j'affirme le plus calmement possible, à l'instant : "J't'aurais sorti une disquette à la con, comme d'hab". Alors on en est là ? T'es un putain d'manipulateur Alek. Tout ça pour m'avoir dans ton lit ? Mec... je dis en lâchant un rictus
– Raconte pas n'importe quoi aussi. C'était pas pour la baise, j'te l'ai déjà dit. Ici, ou à Paris, y'a aucune diff'. J'ai pas besoin d'ça tu l'sais.
– J't'arrête tout de suite ! Je sais rien du tout. Bien au contraire, il nous reste encore une nuit à passer ici, t'avais peut être prévu l'truc, qui sait ? Et attend... je ris, cette coupure de courant à la con là ! C'est toi ? Putain ! Tout planifier de A à Z pour pouvoir m'sauter à 2 000 m d'altitude, en me demandant au passage, de t'assurer qu'entre toi et moi ce serait du sexe et rien d'autre ! Tu dois être sacrément pété de thunes Alek, quand j'pense que tu m'a même traîné dans un restau cinq étoiles... j'applaudis, dans l'genre connard t'as niqué le game.

Le laisser me répondre ? Et puis quoi encore ? Ce mec est fort pour c'qui est de la persuasion. Je le plante dans l'entrée et me dirige vers la salle de bain de ma, ou plutôt sa chambre, pour le coup. Rapidement, je vide les placards de mes produits et ça, bien que je l'entende me suivre.

Écoute-moi. il dit, à l'embrasure de la porte
Eh, tes bails à la Fifty Shades of Grey là, c'est pas mon délire. Trouve toi quelqu'un d'autre. je lâche en quittant la salle de bain pour rejoindre la chambre

Alek est sur mes talons et le scénario me mettant en scène en train de le planter avec la lime à ongle qui je tiens entre les mains passe en boucle. Au lieu de ça, j'empile simplement le peu de vêtements que j'ai dans mon gros sac à main de voyage, avant de tout boucler et de me diriger vers l'entrée.

– London, repose ça.
– Quoi, monsieur Grey ? je demande brutalement. Vous me l'interdisez ? Ça ne rentre pas dans les clauses du contrât que vous m'avez fait signé malgré moi ?

Il ne dit rien mais sert les poings, et se contient grandement. Mais tu peux même exploser tonton, est-ce que ce sera mon problème ? « This isn't our business anymore. » me crie la voix, et pour une fois je ne peux qu'être d'accord. J'enfile mes sneakers ainsi que ma doudoune.

– Tu vas où ?
– T'as perdu l'droit de savoir ce genre de choses.
– Déconne pas, tu connais pas la station. Tu vas t'perdre.
– Ah, j'suis débile et sans orientation maintenant ? je demande
– Tu frôles l'hystérie putain, calme toi et... il passe une main nerveuse dans ses cheveux, pars pas.

Si je ne le connaissait pas tel que je le connait, je jurerais qu'il est en train de me supplier. Or, je le connaît.

– Bye, Alek.

***

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