XXIV

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Silvanna, 11 décembre 2016.

Le pardon se nourrit d'aveux. Enfoiré de merde pensais-je fortement alors que m'étais mise de dos pour lui faire son foutu allongé.

« Voilà ton allongé. » Dis-je en lui posant sur le bar. «Pour le reste je ne peux rien faire pour toi. » Dis-je en reculant d'un pas, m'adossant sur le meuble derrière moi les bras croisé.

Tu vas en chier Samaras.

Son regard n'avait pas changé, il me fixait ce foutu air désolé encré en lui. Je regardais son sac de sport sur la chaise haute à côté de la sienne.

« Tu comptes visiter la région ? » Demandais-je ironiquement.

« Tu sais très bien ce que je veux. » Dit-il en buvant une gorgée de son café.

Oui, mais tu vas en chier. Je sortis mon téléphone et commença à faire des recherches.

« Ce n'est pas très poli de sortir son téléphone devant les clients. » Me piqua-t-il.

« Il n'est pas poli d'étaler la vie de quelqu'un dans une chanson alors que la concernée n'est pas au courant. » Lui rendais-je. « De plus je suis sur la SNCF. T'as rien a foutre là. Il reste un train à 19h08, je serais même prête à te foutre en première juste pour que tu dégages. » Tranchais-je.

Son visage tomba, touché. Je souriais presque en voyant que cela avait marché. Il souria ironiquement et allait ouvrir la bouche.

« Oh mais c'est Ken ! » S'exclama ma mère en sortant de la cuisine. « Comment tu vas ? Silvanna ne m'as pas dis que tu venais ! » Dit-elle en s'approchant pour lui faire la bise.

Je pestais, ma mère l'appréciait.

« Je vais bien, je vous remercie et vous ? » Demanda-t-il à ma mère.

« Très bien je te remercie. » Elle vit à son tour son sac à ses côtés. « Tu comptes rester quelques jours ? » Demanda-t-elle.

Elle ne lui laissa même pas le temps de répondre qu'elle continua.

« Tu as un logement ? » Continua-t-elle.

« Je comptais prendre un hôtel. » Dit-il en me regardant du coin de l'œil.

Je savais ce qu'il tentait de faire et ma mère allait tomber dans le panneau en moins de 2 secondes j'en étais sûr.

« Viens chez nous Ken ! » S'exclama ma mère enjouée.

Putain j'en étais sûr.

« Maman, Ken a une montagne de chose à faire tu sais ! » Dis-je subitement en me redressant.

Il me toisait quelques centièmes de secondes avec un petit sourire.

« Je ne veux pas déranger vous savez, je peux prendre une chambre pour mon séjour. » Dit-il.

Connard, il jouait le parfait homme pour amadouer ma mère.

« Arrêtes tes conneries Ken ! Les hôtels coutent chers, te fais pas chier et viens chez nous. » Dit-elle d'un ton autoritaire.

Je levais les yeux longuement, il avait réussit son coup. Il lui sourit en guise de réponse. Elle repartit dans la cuisine sans perdre une seconde.

Ma colère redoublait alors que lui son sourire déformait son visage.

« Alors écoutes moi bien Samaras, ton numéro à peut-être marché avec ma mère mais je te jure que tu vas vite rentrer à Paris. Je ne t'ai rien demandé, je vais très bien. » Dis-je en m'accoudant au bar, je soufflais très longuement, son retour me chamboulait. «  Va t'en Ken, s'il te plait. »

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