Chapitre trois

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Hugo est le premier à apercevoir la jeune femme, il s'empresse d'aller la prendre dans ses bras. Il est suivi de près par le reste de l'équipe. Ils ont tous eu du mal à contenir leurs larmes. Une fois la séance embrassade terminée, une place est faite à Alice entre Martin et Hugo.

Yann : Mais quelle surprise ! Tu es arrivée quand ?

Alice : Je vous est marquée que je revenais vite ! Notre avion a atterrit à dix-huit heures et pour ceux qui se demandent où est Nathan, il est tous simplement rentré chez lui retrouver sa femme et sa fille. 

Yann : Et pourquoi tu n'as pas fait pareil ?

Alice : Tous bonnement car je n'ai pas de femme ni de fille .

(Rires généraux)

Alice : Non plus sérieusement car la vie continue et qu'il ne faut pas perdre de temps pour montrer au monde à quel point la situation en Tchétchénie est critique. 

Yann : Tu n'as quand même pas préparé une chronique ?

Alice : Je vais me gêner ! J'ai eu le temps en huit heures d'avion. 

Valentine : Pas de doutes notre Alice est de retour !

Alice : Exactement Valentine ! Et je ne compte pas mettre sous silence ce qu'il nous est arrivé. 

Yann : Très bien, Alice nous t'écoutons.  

Alice : Donc nous nous sommes quittés sur un duplex où je vous faisais part de la situation sur le massacre de la communauté homosexuelle en Tchétchénie. Après le duplex nous sommes allés nous coucher car le lendemain on devait interviewer des personnes qui ont dû fuir leurs proches à cause de leurs sexualités. Mais vers trois heures du matin, une personne que je ne citerai pas est venue nous réveiller en nous disant de partir au plus vite car l'armée Tchétchène allait bientôt arriver pour nous arrêter aux suites de notre duplex. On était à peine arrivé dans la forêt au-dessus du motel qu'une dizaine de chars de l'avaient encerclé. Je ne suis pas une sportive dans l'âme mais ce jour-là Usain Bolt n'avait qu'à bien ce tenir. Je n'ai jamais couru aussi vite de toute ma vie, même Nathan a été surpris. Je serrais incapable de vous dire combien de jours nous avons passé dans cette forêt. Je remercie d'ailleurs les parents de Nathan qui l'ont forcé à faire les scouts étant enfant, sans ça, je ne sais pas comment on aurait fait. Plusieurs fois par jour on entendait les hélicoptères de l'armée nous survoler. J'ai bien cru qu'on allait y passer, cette forêt était interminable. Il y deux jours, Nathan c'est fait une belle entorse de la cheville. Au petit matin, on a fait du stop. Oui s'était risqué mais avec l'état de sa cheville je ne me voyais pas le forcer à marcher jusqu'en Géorgie, il nous restait au minimum une trentaine de kilomètres. Par chance, nous sommes tombés sur un homme charmant qui nous connaissait et qui nous soutenait car son propre frère a été arrêté quelques semaines plus tôt. Il nous a conduit chez sa grand-mère à quinze minutes de l'aéroport et nous voilà rentré à la maison. Bon je ne vous ai raconté que les grandes lignes mais voila en gros ce qu'il nous est arrivé.  

Yann : Je suis bluffé ! 

Martin : Vous avez réussi à échapper à l'armée, vous êtes des miraculés !

Alice : Je tiens juste à dire que ce n'est pas ça qui me ferra arrêter mon combat pour mettre fin à ce massacre. Ce n'est que le début et ce n'est pas cet incident de parcours qui va me faire peur. Je suis en train de prendre contact avec l'ambassade Russe. J'ai moi-même un frère homosexuel, que j'aime plus que tout au monde et je ne pourrais jamais accepter qu'on lui fasse vivre de telles choses car il n'a pas la même sexualité que tout le monde. Il reste un être humain avant tout. Cette cause me touche particulièrement et j'en ferrais mon combat et je m'arrêterais quand tous ses criminels seront derrière les barreaux. 

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