Chapitre IV : Qu'est ce qui ce passe ici ?

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Mathieu émergea difficilement : un mal de crane le fit légèrement gémir. Une fois debout, il passa rapidement un peu d'eau froide sur son visage, afin d'être mieux réveillé. Il se regarda brièvement dans le miroir : malgré ses yeux rouges et bouffis dû aux nombreuses larmes qu'il avait laissé couler, et sa mine fatiguée, il était beau. Oui Mathieu était vraiment très beau. Son visage fin lui donnait une allure à en couper le souffle; un subtile mélange entre le côté mignon d'un jeune enfant et le côté affreusement sexy d'un Don Juan -ce qu'il n'était pourtant pas le moins du monde-. Ses cheveux en bataille lui donnait un air délicieusement sauvage tandis que leur couleur blond cendré resplendissait au soleil. Ses yeux, à l'image de ses cheveux, étaient presque jaunes et brillaient comme de l'ambre.

Il souffla un bon coup, enfila des vêtements propres et sortit de sa chambre pour commencer une journée qui s'annonça bien longue. L'ambiance n'était pas celle qu'il espérait. Il avait avant, le fantasme d'une ambiance conviviale, où on se ferait pleins d'amis, où on bavarderait à côté de la machine à café, où on se sentirait utile chaque jour..
Mais non. Ici, les employés ne se parlait que très peu, chacun pour sa pomme et Mathieu se sentait inutile vis à vis des malades malgré sa bonne volonté. Mais surtout, il se sentait constamment rabaisser, jamais reconnu à sa juste valeur et cela l'énervait au plus au point.

Il alla se servir un café. il grimaça en le buvant : Il aimait boire son café noir avec un 3/4 de sucre, or celui qu'on lui proposait était seulement avec ou sans sucre, en d'autre, il était soit trop amer, soit trop sucré.

Il s'approcha de la cellule numéro 5**. Une jeune fille avec une chevelure rouge écarlate, qu'il reconnu assez facilement, se tenait collée à la grille sans remarquer la présence de Mathieu. Ses yeux étaient grand ouvert et ses grosses joues étaient gonflée, lui donnant un air adorable d'enfant.

"-Que faite vous ?

-Bah quand je souffle sur les barreaux, l'air revient sur moi ! hihi !"

Elle ria de sa remarque et se remit à souffler de manière exagérée, tout en gardant un air émerveiller. Mathieu lui demanda :

"-Vous aviez l'air proche d'Hanna Dewilgran l'autre jour..

-Vous savez qu'Hanna ça veux dire fleur en japonais ?" Le coupa-t-elle avec un grand sourire, ce qui le déstabilisa fortement :

"-Euh non mais-

-Parce que ça moi je sais ! Et Hanna et bah elle dit que je sais rien alors que je sais tout plein de chose. Des fois elle est trop méchante", dit-elle prête à pleurer

"-Oh..j-

-Mais sinon c'est ma BFF forever," reprit-elle avec un sourire stupide, "et y a Chonchon, il est trop beau, trop intelligent, trop tout et auss-OH UN GOBELET !!!! J'PEUX L'AVOIR ? J'PEUX L'AVOIR ? J'PEUX L'AVOIR ?" Se coupa-t-elle avec la bouche grande ouverte, des yeux encore plus grands et pétillants comme si elle venait de voir la plus belle chose au monde.

"-Hein ?" Répondit l'interne, totalement paumé.

"-Le globelet là ! J'peux l'avoir ?" Dit-elle en pointant, comme elle pouvait, du doigt le-dit goblet en faisant ressortir sa lèvre inférieure pour faire une bouille attendrissante.

"-Euh..si vous voulez..."

Elle tendit, avec un large sourire qui laissait voire ses dents et toujours la même expression enfantine sur le visage, le bras pour le prendre. Juste avant de l'atteindre, elle releva les yeux et se figea instantanément. Son sourire fut immédiatement remplacé par une expression de peur et se rétracta sur elle même.

Surpris par ce soudain changement d'attitude, Mathieu se retourna pour voir ce qui avait bien pu effrayer sa patiente.

Un homme, un médecin, se trouvait juste derrière Mathieu. Il avait de courts cheveux châtains, un nez busqué et de larges épaules. Mathieu fut un peu intimidé par cet homme, puisqu'il le dépassait d'une bonne tête. Il baissa les yeux vers son badge : C. Park.

"Hé l'interne, vas t'occuper de la patient 314, ah et aussi de 194."

Cette phrase dénuée de sympathie, ou même de la moindre politesse, agaça suffisamment le blond pour qu'il oublie son intimidation et qu'il rétorque d'un air sûr :

"-Je vous permet pas de me parler de la sorte ! Je ne suis pas un simple interne : j'ai un doctorat !"

L'homme au large épaule arqua un sourcil et le remit à sa place :

"-Hé gamin, redescends de ton pied d'estale ! T'as un doctorat ? Bravo, tout le monde ici en a un ! Alors arrêtes de m'faire chier et va donner à bouffer aux deux autres malades !" Conclut-il en plaquant sur le torse de Mathieu, avec peu de délicatesse, les dossiers des deux patients.

Blessé dans son orgueil et sans plus de repartie, Mathieu partit la mâchoire crispée, contraint d'obéir.

Il devait juste leur apporter leur traitements. Avant de les servir, il jetait un bref regard à leurs dossiers

La patiente 314 était une femme d'une cinquantaine d'années, atteinte d'Aphasie de Broca (NDA : c'est la même maladie que Hodor dans Game of Thrones).

L'autre était un enfant. Il était atteint de phychose hallucinatoire chronique, en gros il avait des hallucinations qui lui provoquaient des peurs incontrôlées. Il passait son temps les yeux fixés sur quelque chose d'invisible en répétant une tirade sans aucun sens. Comme prisonnier dans son monde, il ne semblait même pas avoir remarqué le blond quand il était entré dans sa cellule.

Le reste de la journée, Mathieu s'interrogea tout de même à propos de Conard Park : qu'avait-il de si urgent à faire avec la patiente aux cheveux écarlates ? Et pourquoi semblait-elle avoir peur de lui ? Et puis les révélations incompréhensibles d'Hanna ? Que se passait-il réellement dans cet hôpital ? Trop de questions que Mathieu se jura de résoudre !

Il passa devant l'accueil où quelqu'un l'interpela :
"Mathieu~ !! Y a le téléphone pour toi !"dit Marina, la secrétaire, d'une voix sensuelle tout en agitant un téléphone.

En soupirant, l'interne se dirigea vers la jeune brune, tendit son bras vers le combiné, mais juste avant de parvenir à l'attraper, la jolie secrétaire l'empêcha en éloignant davantage le téléphone.

"-Qu'est ce que vous faites ?

-Vous ? Tu peux me tutoyer mon chou, on doit avoir le même âge.

-D'accord. Qu'est ce que tu fais ?

-Ça te dirait qu'on dîne ensemble ce soir ?"

"-J'ai du boulot.

-Et alors ? Mon père est le directeur, si tu veux je peux te libérer ce soir~."

"-Si je dis oui, tu me donnera le téléphone ?

-Bien-sûr~.

-Alors ok..

-Merci~ tiens, à ce soir alors chaton !"

Mathieu soupira une nouvelle fois. Il n'était pas de ceux qui aimait se faire draguer et encore moins par des poufes en chaleur. Il l'était un peu avant, c'est vrai, mais maintenant, il voulait seulement trouver LA femme de sa vie. Bref.

"-Allo ?

#-Hallo Brötschen !#"

Il reconnu immédiatement l'accent allemand de son ancienne colocataire et meilleure amie, Veronika. Ils discutèrent de tout et de rien et il lui raconta brièvement sa semaine. Cet appel lui redonna enfin le sourire. Mais il fut contraint de raccrocher et de se préparer pour son dîner.

Le dîner fut une véritable torture pour Mathieu qui priait intérieurement pour que quelque chose mette fin à cette soirée : c'est vrai que marina était vraiment très belle : une belle chevelure brune, deux beaux yeux bleu clair et un visage pâle et doux comme celui une poupée de porcelaine, mais toute cette beauté était gâché par peut-être le seul critère qui pouvait le rebuter chez une femme : sa superficialité.
Il n'en pouvait plus de voir une Barbie habillée vulgairement parler uniquement d'elle ou le draguer sans finesse.

Un appel sur son portable sonna comme une délivrance et il s'empressa de répondre, en ignorant les protestations de la pintade.

"-Dr Torel-Kost ?

-Zuckerberg, venez immédiatement !

-Euh.. très bien mais pourquoi ?

-Le patient numéro 712 a disparu."

La Mort Est La Seule Issue..[En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant