Chapitre 5 : Rencontre inattendue.

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- La seule raison pour laquelle nous ne l'avons pas encore attrapé, entama-t-il tout en allumant le cigare à même les lèvres de son patron, est qu'elle nous glisse entre les doigts comme un savon et nous n'avons encore jamais eu affaire à un savon.

Le leader tira longuement dessus avant de répondre :

- Des Sadovski resteront des Sadovski, même les plus jeunes versions.

- Ha ha ! rit l'autre. Qu'est-ce que Sergei les méprisait. Leur arrogance, leur « jesaistouisme », leur façon de prendre le dessus dans leurs éternels débats. Je me souviens encore de ce qu'il disait après chaque rencontre avec Ivan, « s'il se fait pas frapper par la foudre en sortant, c'est moi qui vais le tuer ».

- Et mon père avait l'habitude de lui répondre qu'un monde sans Ivan Sadovski serait un monde en péril.

- Une chose est sure, il n'a pas quitté cette terre sans laisser ses marques. C'était un homme d'une extrême intelligence mais bien trop naïf, c'est ce qui l'a perdu. dit Stanley.

- Il n'y pas que des marques qu'il a laissé derrière et sa fille va m'aider à le récupérer. déclara froidement le leader avant de tirer une autre fois sur son cigare, rejetant une fumée blanche épaisse qui disparut au premier contact avec l'air extérieure.







Minuit était passé et les recherches n'aboutissaient toujours à rien. Il faisait nuit noire dehors, la température avait affreusement chutée, les ivrognes et animaux nocturnes étaient de sortie. Le leader ne souriait plus. Il commençait à sérieusement perdre patience, à un point qu'il avait imaginé mille façons de punir sa promise une fois qu'il aurait mis la main dessus. Ce qui se tramait dans l'esprit du mafieux était loin d'être jolie. Adam avait un tempérament qui semblait à première vue placide mais ce n'était que pour cacher ses tendances colériques qui bouillonnaient en lui. Même les entrainements intensifs qu'il avait suivi n'étaient suffisants pour contenir sa fureur sur une longue durée.

Heureusement, les chaines d'informations diffusaient déjà l'avis de recherche. Stanley reçut d'ailleurs un premier appel d'un agent de police qu'il s'empressa de faire savoir à Adam.

- Des témoins disent avoir aperçu une fille se diriger dans une ruelle deux heures plus tôt, à l'entrée de la ville, coté Est.

Ils firent demi-tour en trombe, direction le point de départ. Il n'y avait pas à dire, les Sadovski excellaient dans l'art de l'irritation. Elle leur avait fait faire un chemin considérable alors qu'elle était planquée juste sous leur nez. Mais c'était la dernière fois qu'elle les trompait. Elle n'avait nulle part où se cacher et n'était plus en état de fuir. Cette fois-ci, elle était piégée. Le retour ne prit qu'une dizaine de minutes à l'allure où le chauffeur roulait. Adam et ses hommes se rendirent dans cette fameuse ruelle avec la firme intention d'attraper ce savon qui leur avait filé tant de fois entre les doigts. Mais une fois sur les lieux, ils ne trouvèrent personne. La ruelle était déserte. C'était encore un échec pour le leader.

- On fait quoi maintenant. demanda Stanley.

- Continuez les recherches. répondit Adam avant de lui tourner le dos.

- Et vous boss ?

- Je vais chercher de mon côté.

Il avait repéré un bar à proximité de la ruelle, ouvert vingt-quatre heure sur vingt-quatre.

Le leader étudiait toujours ses cibles avant de partir à la chasse. Il savait qu'elle était toxicomane et qu'elle consommait de façon journalière, ce qui voulait dire qu'elle était probablement en manque à cette heure. Mais difficile de trouver de quoi apaiser son manque dans un pays qu'on ne connaissait pas. Impossible de savoir où se trouvent les dealers, les bons plans et éviter les mauvaises affaires. Alors il ne lui resterait qu'une seule façon d'assouvir sa soif : L'alcool. Il entra dans le bar, s'assit au comptoir sur l'une des hautes chaises et commanda un whisky pur. C'était un bar assez modeste et tranquille, une décoration old-fashion, beaucoup de bois, une enseigne fluorescent rose, des serveuses en uniforme décontracté. Il regardait autour de lui, analysant la pièce de son œil expert. Rien ne lui sautait aux yeux. Il commanda un second whisky, puis un autre. Il avait une grande résistance à l'alcool et n'en ressentait les effets qu'après avoir bien consommé, une caractéristique qui lui parvenait de son côté russe.

The mortal weddingWhere stories live. Discover now