Chapitre 2 : Qui est-il ?

78.7K 3.5K 646
                                    


J'étais coincée, il était impossible de le contourner. Penché sur moi, son bras surplombant ma tête, il bloquait la seule issue. Seulement quelques centimètres nous séparaient. Qui était-il ? Pourquoi est-ce qu'il me regardait comme ça ? On aurait dit qu'il m'analysait. J'étais paniquée, confuse, en continuelle recherche d'échappatoire.

— Qu'est, qu'est-ce que vous me voulez ? balbutiai-je tandis que je me tenais collée contre la porte, raide comme un piquet

Il se redressa, s'éloignant de moi.

— Il y a une voiture qui t'attend, dit-il le bras tendu en direction des escaliers, après toi.

Son français était presque parfait, mais je décelais quand même un léger accent. Il n'était clairement pas d'ici. Je ne savais pas où il voulait m'emmener, mais je n'avais aucune intention de le découvrir. Je pris les devants comme demandé et entamai les marches, suivie de près pas cet homme à l'aura frigorifiant. Arrivée vers la moitié du chemin, je constatai être à bonne hauteur. Sans même hésiter, j'enjambai la rampe puis sautai hors de la cage d'escalier. L'atterrissage fut brutal, mais je sus me relever rapidement. J'entamai sans attendre un sprint vers la sortie de l'allée, convaincue d'être sur la bonne voie, lorsque les hommes que j'avais semés tout à l'heure surgirent devant moi. Je fis aussitôt demi-tour pour me heurter contre une surface rigide. Je levai les yeux et me retrouvai nez à nez avec le malade au long manteau. Il avait une putain d'armure en dessous de ses fringues ou quoi ?

— Je vois que vous avez déjà fait connaissance, dit l'homme qui avait fait irruption dans l'auditoire, celui à la bouche en sourire d'ange.

Encerclée, je reculai et me mis sur mes gardes, les poings ramenés près du visage, les jambes fléchies, prête à entamer un combat acharné. Je n'avais pas vécu dehors trois années sans rien apprendre. Ils ne savaient pas à qui ils avaient affaire.

— Vous approchez-pas ! criai-je en lançant des poings dans le vide.

Ils se mirent à se torde de rire, tous sauf l'homme au manteau noir qui lui, ne laissa paraitre que l'ombre d'un sourire.

— Tu ne fais pas le poids. Je propose donc que tu te calmes et me suives gentiment.

— Jamais espèce de taré ! crachai-je malgré la peur.

Je ne savais pas pourquoi ils en avaient après moi, mais je n'allais pas me laisser faire aussi facilement. Je n'avais rien à perdre.

— Coriace la petite, lança le pseudo Joker.

— Un chaton qui veut rugir comme un lion, dit ironiquement le plus imposant, comme c'est mignon.

Il ne cessait de me fixer, j'avais l'impression qu'il me scrutait jusqu'au moindre détail. C'était quoi son problème à ce type ? Et d'où pouvait provenir ce sentiment de familiarité ?

— Assez perdu de temps.

Il fit un signal de la main et immédiatement, deux hommes vinrent me saisir les bras.

— Non ! Lâchez-moi ! hurlai-je tandis qu'ils me trainaient comme un vulgaire sac poubelle.

Soudain, une pierre jaillit du point mort de l'allée et percuta de plein fouet le visage de l'homme accroché à mon bras. Celui-ci lâcha prise dans un grognement agonique. Le lanceur sortit de sa cachette, muni d'une autre pierre qu'il faisait sautiller d'une main à l'autre. L'idiot, nom de Dieu, mais quel idiot !

— NICK ! BARRE-TOI !

— Butez-moi ce gamin, ordonna sourire d'ange.

— Avec plaisir, jubila celui qui avait été touché par son projectile.

The mortal weddingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant