Chapitre 22

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PDV Ruby

Je n'ai eu le temps de commenter et de bien assimiler ses paroles, que je venais déjà de comprendre que quelque chose n'allait pas.

Ses lèvres avaient fondu sur les miennes, sans que je ne puisse rien faire. Je venais d'être lamentablement prise au piège établie par Esteban Monero.

Tout mon corps s'arrêta de bouger, sauf un organe qui était visiblement plutôt content de son acte : mon pauvre petit cœur battait à un rythme effréné, pulsant violemment dans ma tête. Une douce chaleur venait naître entre nos lèvres, tandis que je restais là, assise, ne sachant quoi faire.

Son baiser était intense, mais il avait néanmoins réussi à mélanger une certaine douceur. Mes yeux commencèrent à doucement se fermer, alors que je savais pertinemment que je venais de céder. Malheureusement.

Mais pour cette fois, vu que ses lèvres embrassaient plutôt bien, je me l'avoue, je me laissais lentement emporter dans ce jeu dangereux. Nos lèvres se mirent à bouger tout doucement, et je ne sentis que bien plus tard sa main et ses doigts caresser ma nuque.

Le baiser s'arrêta finalement, je ne sais plus de combien de secondes plus tard. Esteban se recula, haletant, les yeux envenimaient d'un sombre désir qui me faisait aussitôt monter le rouge aux pommettes. Ma bouche était encore brûlante, portant bel et bien l'emprunte de ses lèvres.

Nous nous regardions, comme précédemment, aucun de nous deux ne prenant la parole. Seul le bruit des vagues venait rompre ce calme que nous avions crée. Esteban me fixait avec une telle intensité, que j'étais à deux doigts de vaciller, de plier sous son regard émeraude.

Soudainement il tendit sa main devant mon visage, puis la fit agréablement glisser contre ma joue. Il se rapprocha une nouvelle fois de moi, nos fronts se retrouvant désormais appuyés l'un contre l'autre. Sa respiration était redevenue paisible, alors que moi-même je m'efforçais de lui faire prendre un rythme plus calme.

– Je ferai tout pour que tu ressentes quelque chose pour moi, me murmura-t-il si sérieux que je me sentis avaler péniblement ma salive.

– Tu... tu ne peux pas forcer quelqu'un à tomber amoureux de toi.

– Non. Je le sais. Mais je peux au moins essayer de faire tout mon possible. Et cela, je ne le ferai qu'avec toi, Ruby, continua-t-il, très déterminé dans ses propos.

Je laissais échapper un soupir, mais cependant convaincue de ses propos. Cet homme sait ce qu'il veut, on ne peut le nier, il est vrai. Le problème est que ce qu'il dit pourrait s'avérer vrai. Il est dangereux pour moi, ainsi que pour mon cœur.

Car je sais qu'au fond de moi, même si je ne le montre pas, il pourrait tout à fait réussir à gagner cette partie.

Comment nier cette attirance qui m'avait tout de suite frappé quand j'avais croisé ses yeux ? Impossible. Ce n'est pas la peine de me le cacher à moi-même, ni à mon cœur. Il m'attire et mon corps me le fait aussi bien savoir.

– Tu vas avoir beaucoup de mal à m'avoir, marmonnais-je, ce qui faisait subitement briller ses prunelles vertes d'une nouvelle détermination.

– Je le sais. Mais je ne compte pas abandonner de sitôt.

– J'espère que tu vas bien t'amuser, Esteban, complétais-je, un mince sourire venant étirer mes lèvres.

– J'adore les challenges... dit-t-il, en déposant un baiser chaud sur mon front.

Je lui donnais une petite tape sur le torse, ce qui le fit aussitôt rire. Plus tard il se leva, me tendit sa main.

– Rentrons au palais, Ruby, dit-il de sa voix grave, me faisant ressentir d'agréables frissons sur ma peau.

Je marmonnais tout bas, mais me laissais cependant le plaisir d'attraper sa main. Il m'aida à me lever, puis naturellement un de ses bras venait déjà entourer la taille. Je m'arrêtais, puis pinçais sa main. Monsieur haussa un sourcil, une certaine moquerie venant accaparer son regard émeraude.

– Du balai, maugréais-je, en me dégageant de son étreinte.

À peine avais-je cinq petits pas, que je sentis de nouveau son bras m'éteindre. Je m'arrêtais,, en inspirant longuement. Puis, je pinçais plus fort sa peau, laissant apparaître une petite trace rougeâtre dessus. Ensuite je me dégageais de nouveau, commençant à marcher d'un pas rapide jusqu'à la voiture.

Oh. Qu'elle ne fut pas ma très grande surprise en le voyant revenir, et encercler encore ma taille de son bras.

– Je suis tenace, me chuchota-t-il contre mes cheveux.

– Tu es aussi barbant.

Son sourire venait encore faire apparaître cette sale petite fossette, qui me faisait involontairement craquer ; ses yeux émeraudes me fixaient encore avec un grand intérêt.

– Rentrons au palais, mon diablotin, me murmura-t-il de nouveau, en commençant à marcher et à m'entraîner avec lui.

Il est malin. Beaucoup trop malin...

**

C'était évident qu'il continuerait ses attaques. Durant le trajet, monsieur avait comme par hasard posé sa main sur ma cuisse. Comme par hasard, je l'avais frappé. Et de nouveau, comme par hasard, il avait retenté ce geste six fois d'affilés. Je n'avais pas eu d'autres solutions. J'avais attrapé sa main, l'avais porté à mes lèvres, sous son regard intense, puis je l'avais...

Mordu comme il se le fallait.

Ah ça c'est sûr que monsieur était désormais bien marqué. Mes petites dents ont fait du bon travail, même lui ne pouvait le nier.

– Si je finis à l'hôpital, je te prierai de payer la note, déclara-t-il gravement, en se dirigeant à grand pas vers l'infirmerie spécialement aménagée.

– Monsieur m'a cherché. Monsieur m'a trouvé.

Il leva les yeux au ciel, avant de finalement arriver dans cette fameuse pièce. Tous les médicaments étaient soigneusement rangés et disposés sur les nombreuses étagères. Nous avions un coin sirops, un coin bandages, un coin béquilles et j'en passe. Tout pour ravir un malade en fait !

– Eh bien... L'entendais-je murmurer, en s'approchant plus tard du coin petit bobo.

Esteban commença à chercher dans les différents tiroirs, tandis que je m'installais sur une chaise, en le fixant.

– Troisième tiroirs sur ta droite, intervenais-je, en le voyant marmonner tout bas.

Il est vrai que j'y étais allée un peu fort. Surtout quand j'avais vu ces petites gouttes de sang glisser contre sa peau.

Mes dents ont l'air d'être bien aiguisées, c'est chouette.

Après avoir écouté mes conseils, Esteban commençait donc à se soigner. Il avait l'air d'être en colère. Il ne m'avait plus lancé un seul regard, depuis ce petit accident de rien du tout. Et monsieur se dit être un homme. Elle est très belle la génération d'aujourd'hui. À couiner au premier bobo, je vous jure...

Le voyant dans une grande difficulté, monsieur n'arrivant pas à dérouler ce "satané bandage" comme je l'entendais dire, je me décidais de me lever et de lui porter mon aide. Esteban fronça les sourcils quand il vit mes mains se poser sur les siennes et attraper le flacon.

– Je peux éventuellement t'aider. Tu m'as l'air assez perdu.

– Excuse-moi de ne pas me blesser quotidiennement, maronna-t-il, visiblement mécontent que l'on puisse l'aider à faire cette tâche.

Ah les hommes et leur envie de tout faire, de tout bien contrôler... Heureusement que la gentille Ruby se porte volontaire et décide de l'aider !



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( Merci pour tous vos commentaires sur la FAQ, c'est chouette si elle vous a plu !)

Princesse Ruby Where stories live. Discover now