Chapitre 8

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Après avoir eu un sommeil étrangement agité, et rempli de cauchemars, j'avais finalement réussi à m'endormir vers les deux heures du matin. Mais... mon pauvre sommeil fut de nouveau gâché, quand je sentis un souffle chaud s'abattre sans cesse au creux de mon cou. Je gesticulais sur place, les sourcils légèrement froncés.

Ce souffle chaud continua encore de taper ma peau, alors que je décidais d'émerger de mon sommeil. Je clignais des yeux, plusieurs fois d'affilée, avant de me rendre compte que quelque chose n'allait pas. Une odeur masculine régnait dans la pièce. Quelque chose me tenait par la taille. Et... des cheveux se frottaient contre ma nuque, me faisant ressentir quelques petits frissons.

Oh la la.

Je poussais un cri digne d'une sauvage, puis bougeais dans tous les sens, totalement paniquée. Je me relevais ensuite, attrapais un de mes chaussons et le lançais en plein sur son torse.

C'était lui. Aucun doute. Il était là. Dans mon lit. Torse nu. ses cheveux bruns décoiffés. Ses yeux émeraudes remplis de sommeils.

– Mais vous êtes complètement malade mon pauvre garçon ! Criais-je hors de moi, en me dépêchant d'attraper en vitesse mon peignoir de soie.

– Que se passe-t-il ? J'ai juste regagné mes quartiers, calmez-vous voyons, dit-il calmement, comme si tout cela était évidement normal pour lui.

– Comment avez-vous pu ouvrir ma porte ! Comment avez-vous osé me rejoindre sous les draps ! M'exclamais-je d'un seul coup, furieuse.

Esteban commença à s'étirer tel un jeune chaton, ses muscles de devant se faisant de plus en plus visibles. Il se leva ensuite de mon lit et mes joues prirent d'assaut une nouvelle couleur en me rendant compte qu'il était en caleçon.

– Mais habillez vous ! Criais-je aussitôt, en me retournant d'un mouvement pour ne pas en apercevoir plus.

Des bruits de pas se firent entendre, se rapprochant de plus en plus de moi. En une fraction de secondes, je sentis des lèvres chaudes s'écraser contre mon front.

– Je vais prendre ma douche. À plus tard, Ruby, dit-il d'une voix rauque, me procurant un tas de frissons sur ma peau.

Je n'en revenais pas. Il avait déposé ses lèvres sur mon front...

Une porte claqua quelques minutes plus tard, tandis que je décalais doucement mes mains de mes yeux. Il est parti se doucher dans ma douche, dans ma salle de bain. Cela veut dire que... oh non. Je m'empressais de me diriger vers ma penderie et qu'elle ne fut pas ma surprise en voyant comme par hasard tous ses vêtements soigneusement pliés, et rangés sur les diverses étagères.

Un petit mot était d'ailleurs déposé sur l'un des t-shirt et directement, je m'en emparais.

"Merci de ne plus les jeter, dorénavant. Et mademoiselle Ruby, je tenais à vous dire que la curiosité était un vilain défaut."

Quoi ? La curiosité est un vilain défaut ? Pourquoi il me dit... oh mince. Oh mince et mince. Je me retournais brusquement, puis me dirigeais à grand pas vers mon ordinateur. L'écran était encore allumé.

Et évidement, la page était encore bien présente... Et je n'avais pas installé de code sur mon ordinateur.

Je peux avouer que je me sentais terriblement mal à ce moment précis. J'aurai très mal réagi, personnellement, si j'avais vu cela. Que l'on fouille sur ma vie, je n'aurai pas aimé, je peux l'avouer. Et le pire, était que le sujet ne venait pas du tout m'aider à me sentir à l'aise.

Mais. C'est étrange... Il a pourtant vu cela et je suis encore vivante. Enfin je veux dire il ne m'a pas étouffé durant mon sommeil, ou quoique ce soit d'autre... Non, au contraire, son caractère n'avait pas changé depuis hier. Calme, taquin, joueur, sérieux.

J'aurai été très vexée et gênée de savoir que l'on venait d'apprendre cette chose d'horrible sur mon passé... Et mon impulsivité ne m'aurait pas aidé à rester calme, loin de là...

Je laissais échapper un profond soupir, avant de partir récupérer quelques habits et de me rendre dans ma salle de bain. J'ouvrais aussitôt la porte, avant de lâcher brusquement mes affaires, en même temps qu'un cri.

Bien joué Ruby. L'intelligence, la mémoire. J'avais oublié. Il était dans la salle de bain.

Et... nu.

– Cachez-vous ! Criais-je directement, mon cœur s'affolant aussitôt.

– Oh, vous vouliez me rejoindre Ruby ? Il y a assez de places pour deux, vous savez, dit-il calmement, alors que je me décomposais aussitôt derrière mes mains.

– Habillez vous ! Criais-je une nouvelle fois, très très gênée par cette situation.

– Je m'habille. Vous pouvez ouvrir les yeux, maintenant, reprit-il plus tard, tandis que je dégageais petit à petit mes mains de mon visage.

Mon cœur loupa deux battements. Puis quatre. Il avait enfilé un pantalon, certes, mais pas de haut. Je fus profondément choquée de ce que je voyais devant moi. Non ce n'était pas à cause de sa carrure imposante, ni de ses jolis muscles, mais... de son dos. Je n'avais pas fait attention, il y a trente secondes mais...

Son dos était marqué. Par des griffures, par des cicatrices. Des longues, des petites. Des profondes, des légères. Néanmoins, toutes ces balafres venaient bel et bien marquer sa peau. Son dos. Il y'en avait énormément. Énormément...

Je me décomposais encore plus, soudainement tiraillée par diverses émotions. Esteban enfilait en silence son t-shirt, mais je remarquais que son regard ne m'avait pas quitté tout au long.

– Maintenant vous savez tout, vous avez tout vu, déclara-t-il d'une voix particulièrement calme, avant que je ne déglutisse.

Il entreprit ensuite d'attraper sa chemise noire, puis de la boutonner. Pendant ce temps je restais stoïque, devant lui, bien trop choquée par ce que je venais de voir. Elles avaient l'air si profondes...

– C'est horrible... Murmurais-je tout bas, en baissant la tête.

Un silence s'installa aussitôt dans la pièce, avant que je n'entende des pas se rapprocher de moi. Une main douce se posa sur ma joue droite. Son pouce se mit à frotter doucement ma peau.

– Ne fais pas cette tête, Ruby, chuchota-t-il contre mes cheveux, alors que je sentais ma gorge brûler.

– Je vais bien, ma mère aussi, me souffla-t-il, avant de frôler mon front de ses lèvres.

– Un babysitteur ne doit pas faire pleurer ses clients, n'est-ce pas Ruby... Continua-t-il, en commençant à me caresser le dos.

– Je n'ai pas besoin de babysitteur. Je ne suis pas ta cliente, bougonnais-je contre sa chemise, laissant revenir mon côté ronchonne.

– J'aime mieux voir ce petit côté colérique et ronchon. Allez Ruby, cesse de faire cette tête et octroie moi ton joli sourire, s'il te plaît.

– Oui... abdiquais-je d'une voix faible.



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( Le passé sombre du prince s'est finalement dévoilé ! 🤐 J'espère que ces deux chapitres vous auront plus et je vous dis à bientôt !) ♥️

Princesse Ruby Where stories live. Discover now