Chapitre 5.

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On est lundi, ça fait exactement quinze jours que j'ai été fouetté. Depuis, ça va nettement mieux. Les pommades et les médicaments qu'on me donne m'aident aider à aller mieux, mais c'est surtout l'aide des gens qui m'aide à m'en sortir. Ils ont pris soin de moi dans les pires moments, surtout dans les moments les plus vulnérables. Ils m'ont nourit, ils m'ont soigné, ils m'ont lavé et aidé lorsque je voulais faire mes besoins. Il y a même une femme qui m'as essuyé le derrière. C'étaient les moments les plus humiliants de ma vie et j'avais de la difficulté à regarder les gens après ça, surtout cette femme Nara. C'est elle qui prenait le plus souvent soin de moi. Elle me douchait, m'accompagnait à la toilette, me nourrissait et me consolait lorsque j'avais mal. Elle a agi comme une mère. Elle m'a supporté et sa présence a été rassurante. Elle est rapidement devenue mon pilier et mon conseiller, aujourd'hui je lui en suis extrêmement reconnaissant.

Je suis désormais sur pied et je peux m'occuper de moi sans l'aide de personne. Je dois quand même faire attention sinon, ma blessure risque de s'ouvrir même si c'est presque guéri. C'est également aujourd'hui que je vais travailler pour la première fois dans la maison de cheveux doré. Je n'en ai pas envie, mais je ne veux pas finir dans le même état que la dernière fois. Ce n'est pas vraiment humiliant de faire le travail d'une femme, après tout, j'aidais ma mère et ma soeur dans leurs tâche. Le plus humiliant c'est de travailler pour cheveux jaune. Il me donne ce travail pour toucher mon égo, car il a l'intention de me traiter comme une femme. Il a le pouvoir de faire ce qu'il veut et il en profite. Si je résiste ou désobéis, il pourra me dompter comme il l'a fait récemment. Je compte bien avoir ma vengeance, mais je dois me remettre sur pied avant.

L'heure de me rendre dans la maison principale est arrivé, alors je m'habille et quitte ma cabane. Je marche lentement, car chaque pas est une torture. Le tissu de ma chemise frotte sur mes blessures et ça me fait mal. Je continue malgré tout, et rentre par la porte arrière de la maison. Je suis immédiatement accueilli par Maïa, et comme si elle avait lu dans mes pensées, elle a une paire de ciseaux dans ses mains. Elle découpe aussitôt le dos de ma chemise, ce qui me soulage immédiatement. Je la remercie avant qu'elle m'accompagne dans une grande salle. C'est beige pâle et blanc, et il y a une grande table au milieu de la pièce. Avec tous les meubles et les décorations de la pièce, je comprends que c'est la salle à manger. C'est extravagant et pas du tout accueillant. Je ne me sens pas à ma place.

-Assis toi ici.

-Je ne dois pas travailler avec vous ?

-Tu est le goûteur maintenant !

-Il à changer d'idée ? Pourquoi ? Il a eu pitié de mon état ?

-Mboutu je t'en prie, arrête. Tu es goûteur maintenant, accepte-le s'il te plaît.

Maïa agit bizarrement. Je me demande si elle a un rôle dans ce changement de poste, mais je ne lui pose pas la question. Je me contente de m'asseoir et d'attendre.

-Qu'est-ce que j'ai à faire d'autre ici ?

-Tu est... le personnel de John maintenant.

-Tu veux dire l'esclave de John ? Maintenant il a tous les pouvoirs, il peut me battre, me maltraiter et même me tuer. Je te jure que je le tuerais avant qu'il me tue !

Quelle nouvelle ! Je suis l'esclave de quelqu'un maintenant. Si on m'avait dit cela il y a trois mois, je ne l'aurais pas cru. Mais c'est la réalité maintenant et je n'y peux rien. Je ne me suis jamais senti aussi impuissant qu'aujourd'hui et c'est un sentiment désagréable. J'aurais franchement préféré mourir à cause des coups de fouets.

-Croit moi, il ne te tuera pas, réplique Maïa.

-Tu le défend beaucoup tu ne trouves pas ?

-C'est parce qu'il n'est pas comme les autres.

Je n'ai pas le temps de répliquer que John rentre dans la pièce. Il ne porte pas son chapeau, mais il a le même style de vêtement que le jour où il m'a fouetté, c'est à dire une chemise, un pantalon avec des bretelles et ses chaussures. Son sourire arrogant est de nouveau sur ses lèvres et ça me donne juste envie de le lui enlever.

John me regarde et me sourit, mais je l'ignore. Ce qui me dérange c'est que son sourire n'est pas du tout hypocrite. Son sourire est sincère et je pourrais même le qualifier de chaleureux si je ne le haïssais pas autant. Il s'assoit en face de moi et dit quelque chose à Maïa. Cette dernière acquiesce avant de quitter la pièce. Je me retrouve seul avec lui. J'ai envie de pleurer, de hurler tellement que je me sens impuissant. J'aimerais tant lui faire mal, j'aimerais tant enlever le sourire sur ses lèvres, mais je ne peux pas. Pas encore en tout cas. Il me regarde toujours et moi aussi. Je le regarde avec toute la haine que j'ai en moi, mais son regard à lui est impassible. Je ne sais pas du tout à quoi il pense et ça m'énerve. J'aurais aimé le savoir, comme ça, j'aurais eu une chance de trouver un de ses points faibles. C'est ce qu'il me faut, car je ne sais pas si je pourrais le blesser physiquement, il faut plutôt que je le fasse mal autrement.

Maïa apporte de la nourriture et la dépose sur la table. Elle prend une cuillère du plat, que je ne connais pas, et la dépose dans une assiette devant moi. J'ai l'impression d'être le chien qu'on nourrit dans le plat de son maître. D'ailleurs, c'est ce qu'il pense de moi non ? Je suis prêt à parier que oui.

-Tu dois goûter, dit Maïa, c'est pour savoir s'il y a du poison.

Alors c'est ce que je suis pour lui ? Son assurance pour manger ? Si je meurs il ne mange pas, si ce n'est pas le cas, il mange. Alors ma vie à si peu d'importance pour le mettre ainsi en danger ? Ça fait mal. Je prends tout de même la fourchette que Maïa me tend et je goûte la nourriture. Ce n'est pas délicieux, mais c'est mangeable. Je mâche la nourriture avec un goût amer dans la bouche et la gorge noué, puis j'avale en priant de tout mon cœur qu'il y ait du poison.

-C'est bon ? demande Martha.

-J'espère de tout mon cœur qu'il y a un poison qui me tuera. Je ne veux pas finir ma vie à servir cet homme.

John appel aussitôt Maïa et je suppose qu'il veut savoir ce que j'ai dit. Je ne sais pas si Maïa à répéter mes mots exacts, mais en tout cas, son visage n'a pas changé. Il est resté pareil. Après plusieurs minutes, cheveux jaunes mange enfin son repas. Il mange tellement lentement que c'est ennuyeux. Il prend des petites bouchées et mâche aussi lentement qu'un paresseux. Cet homme est ennuyant. Après son repas, il dit quelque chose à Maïa et la jeune femme quitte la pièce, sans oublier de me dire de suivre John partout. Encore une fois, je joue le rôle du chien. Celui qui suit le maître avec la queue entre les jambes, mais il ne faut pas oublier que les chiens peuvent montrer les crocs et même mordre.

John se lève de sa chaise et je me lève aussitôt. Il me fait signe de ne pas bouger et me contourne pour regarder mon dos. Il doit se sentir fier de regarder son œuvre. Il doit être tellement fier de lui... Mais une chose complètement déstabilisant arrive et chamboule tout dans ma tête. Une goutte d'eau, une deuxième ainsi qu'une troisième atterrie sur mon dos avant qu'un doigt les essuies rapidement. Cheveux jaunes pleure et je ne comprends pas pourquoi.

Let me break your chains... [bxb, terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant