10[Eiji]

2 0 0
                                    


                          Vendredi 26 juillet 2013,

Pour la première fois depuis un long moment, j'ai eu du mal à dormir pour une autre raison que la peur des cauchemars je pourrais avoir. Mon réveil vient de sonner, et ma tête me fait mal.
J'entends Shun se débattre avec ses couvertures, et je me rends compte que je vais vraiment être fatigué. C'est pas possible... Je suis pas possible, en fait.
Je n'ai pas pu dormir... parce que mes pensées étaient remplies de cette journée, de ses paroles, de ses yeux et de ses larmes, de la chaleur de ce jour d'été qui m'a bouleversé.
Matsuoka-kun...m'a déclaré son amour.
Pas un amour en amitié, l'amour vrai, celui qui vient quand on tombe amoureux de quelqu'un... Je ne suis jamais tombé amoureux, alors je ne sais pas mais...
C'était différent de Nakamura.
Avec elle, c'était plutôt doux, juste comme un compliment ou une amitié. C'était lointain.
Mais avec Matsuoka-kun... Ses mots m'ont percuté.
J'ai eu l'impression qu'il a pu atteindre mon cœur fermé... J'ai eu les larmes aux yeux...
J'ai voulu, pendant un petit instant, qu'il s'approche encore de moi.
Quel était ce sentiment...?
Je me souviens d'être resté là bas un moment, comme figé, le temps de me rendre compte de ce qu'il avait dit. Puis je l'ai poursuivi. Je l'ai cherché, j'ai cherché longtemps, même si je savais que je ne le trouverais pas. J'ai fini par m'arrêter là où je l'ai rencontré, et je me suis assis au pied de son arbre.
Je me suis imaginé être lui, tellement détaché du monde autour, couché en dessous, les yeux levés au ciel, qui, plus bleu que les siens, le fascinait.
J'ai essayé d'entendre encore dans ma tête le son de sa voix.
"Mitsukane-senpai..."
Moi-même, je tremblais.
" Je veux que tu écoutes attentivement ce que je vais dire..."
À ce moment-là, je ne me serais pas douté... Mais il a rougi, rougi tellement fort... et il s'est mis à pleurer.
" Je suis tombé amoureux de toi."
Amoureux de moi?
Pourquoi?
Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été détesté.
"Sale", "Dégoûtant", "Moche", "Puant"... C'est devenu vite mon quotidien. Lentement, moi aussi, j'ai commencé à le penser. C'est vrai, si tout le monde le disait, il devait bien y avoir une raison.
Alors... imaginer maintenant que quelqu'un puisse m'aimer me surprend.
Malgré tout, j'ai ressenti quelque chose, quand il me l'a dit.
Qu'est-ce que c'était?
Je ne compte même plus le nombre de fois que je me suis posé cette question cette nuit.
⁃ Eiji!
Ah, je dois vraiment me lever.
⁃ Oui, Shun-chan, désolé.
Je me lève au ralenti. Tous mes muscles me font mal.
J'enfile mon uniforme au ralenti, et je passe une brosse dans mes longs cheveux. Shun descend de son lit et s'habille aussi. Il porte, comme tout le monde, son uniforme d'été. Sauf moi.
Parce que j'ai encore... les traces. Des traces de douleur, de lames et de cris étouffés.
Quand je regarde mes bras, je ne peux me résoudre à montrer ça à tout le monde.
Je m'étonne d'ailleurs que personne ne m'ait encore demandé pourquoi je porte toujours des longues manches.
⁃ Eiji, t'as l'air épuisé.
⁃ Je suis épuisé.
⁃ T'as pas dormi?
⁃ J'arrivais pas.
Il rigole et me tape sur l'épaule.
⁃ Je sais pas trop ce qui t'arrive, Mais tu peux toujours m'en parler, si tu veux.
T'en parler?
Comment je pourrais lui dire ça?
Il me dévisagerait sûrement.
⁃ Merci.
⁃ Bon, va falloir être courageux, parce que c'est l'ouverture du festival ce soir, hein!
⁃ Oui, et je vais devoir faire un discours au début et à la fin.
⁃ Ah juste, c'est la section spéciale qui présente. Et apparement, il y aura Matsuoka qui va chanter.
Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis senti étrange.
⁃ Eiji, tu vas bien? Tu rougis un peu.
Je hoche la tête.
⁃ Je suis juste fatigué, c'est rien.
J'ai rougi...
Je rassemble mes affaires rapidement, et je range mon pyjama dans l'armoire. Shun s'approche de moi et m'attrape par le poignet. Je me sens un peu mal.
⁃ C'est un misanga?
Le bracelet brun est accroché à mon poignet. Je l'avais presqu'oublié.
⁃ Oui, comme tu vois.
Il me fait un sourire entendu.
⁃ C'est de Nakamura?
J'en étais sûr , il pense que j'ai accepté de sortir avec elle. Il prend son sac sur son épaule et je fais pareil.
⁃ Shun-cha-
⁃ Allez, avoue, t'as accepté de sortir avec elle!
⁃ J'ai refusé.
Il me regarde un instant, étonné, avant de s'exclamer:
⁃ Quoi? Mais pourquoi?
⁃ Je...n'avais pas de sentiments pour elle...
⁃ Tu aurais pu lui laisser une chance! Tu serais peut-être tombé amoureux d'elle avec le temps...
Je ne pouvais pas.
⁃ Et si je n'étais jamais tombé amoureux d'elle?
Shun me traîne hors du dortoir et le referme.
⁃ On va être en retard si on bouge pas.
Le couloir grouille d'étudiants excités qui ne parlent que du festival. On se faufile entre tout le monde.
⁃ Eiji, t'es vraiment quelqu'un de bien...
Je regarde Shun, il sourit.
On commence à descendre. Nakamura nous rejoint.
⁃ Salut, Eiji. Et toi...tu es?
⁃ Shinohara Shun.
⁃ Shinohara-kun, alors!
Elle a l'air de s'être remise de l'autre jour.
Je suis, au moins un peu, soulagé.
⁃ Eiji, on doit vite aller à la salle de la section et rassembler tout le monde. Le directeur va passer nous donner un plan de la semaine et aussi l'ordre de passage des présentations, pour qu'on puisse s'organiser ce soir.
⁃ Compris.
⁃ Shinohara-kun, elle fait quoi, ta classe?
⁃ Une maison hantée.
⁃ Oh, je passerai voir alors. Mais vous ouvrirez que la semaine et samedi du coup..?
⁃ C'est ça, je pense.
On arrive dehors, et le soleil est déjà haut dans le ciel.
⁃ On dirait qu'il va faire beau!
Je me retourne, et je découvre Jiro derrière moi.
⁃ Salut, Jiro.
⁃ Salut, Eiji-senpai, Miyako-senpai... et aussi...
⁃ Shinohara Shun.
⁃ Shinohara-senpai, du coup, je suppose.
Shun a l'air ennuyé, c'est vrai, ça fait déjà la deuxième fois qu'on lui fait ça.
On entre dans l'école, et on se sépare devant les grands escaliers. J'adresse un sourire à Shun avant de partir.
⁃ À plus tard, Shun-chan!
⁃ À plus!
Il commence à monter les escaliers quand nous tournons dans le couloir.
Nakamura-san et Jiro ont l'air motivé, et discutent de l'organisation.
Moi, je ne peux pas m'empêcher de penser à Matsuoka-kun... et à ses mots d'hier, qui se répètent encore une fois dans ma tête.
Est-ce qu'il viendra?
Jiro pousse la porte de la salle, et les autres membres nous accueillent bras ouverts. Nakamura-san prend un carnet et s'assied. Elle va prendre les présences..?
Je suppose que c'est important. Je balaye la salle des yeux, sans pouvoir repérer Matsuoka-kun.
⁃ Ryoko?
Le garçon s'installe autour de la table avant de répondre.
⁃ Oui!
Les autres suivent progressivement le mouvement.
⁃ Ujihiro?
⁃ Présent.
Il s'assied à côté de son meilleur ami.
⁃ Kyoko-chan?
⁃ Présente.
Elle est toujours aussi pétillante que d'habitude, ses petits yeux brillent et elle sourit.
⁃ Masako-chan?
⁃ Oui.
La jeune fille calme d'ordinaire à l'air tout aussi enthousiaste que les autres.
⁃ Tsukiyo-chan?
⁃ Présente!
Elle s'assied et sort ses affaires. Déjà au travail? C'est tout elle, ça.
⁃ Nacchi?
⁃ Oui!
Sa petite voix résonne, et il se faufile pour aller s'asseoir aussi.
⁃ Comptant qu'Eiji est à côté de moi et que je suis là, il ne manque que Matsuoka.
Je le savais, il n'est pas venu...
⁃ Tu crois qu'il ne viendra pas?
Nakamura-sans me fait un sourire et passe une main dans ses cheveux.
⁃ Bon, tout le monde, le directeur va pas tarder, mettez-vous au travail!
Elle s'approche de moi et me lance, doucement :
⁃ S'il se ramène pas, j'irai le chercher de force alors t'en fais pas trop.
Je ne sais pas pourquoi, mais cette phrase m'inquiète encore plus. C'est pas comme si ils s'entendaient vraiment bien.
Je peux déjà imaginer la scène.
J'ouvre la bouche, et mes mots restent bloqués au bout de mes lèvres.
Je ne peux pas lui proposer d'aller le chercher. Sinon, je vais encore repenser à ce qu'il m'a dit...
⁃ Eiji, ça va?
Allez, reprends-toi, Eiji!
⁃ Je vais bien.
⁃ Tu as de la fièvre?
⁃ Non...
Je pense que j'ai rougi. Encore une fois.
Je tape mes mains sur mon visage.
Je m'apprête à m'asseoir et je sors un carnet quand le directeur entre. Je me redresse, et comme tout le monde, je le salue. Il affiche un grand sourire et ses yeux sont brillants.
⁃ Bonjour, tout le monde! Alors, vous êtes prêts pour l'ouverture du festival?
⁃ Oui!
Nakamura-san s'approche de lui et lui glisse :
⁃ Matsuoka-kun n'est pas encore arrivé.
⁃ On y peut rien, hein. Je suis sûr qu'il va arriver. C'était pareil l'an dernier, hein...
⁃ Mais on a un spectacle ce soir, et on ouvre les stands tous les jours...
⁃ Calme-toi, Nakamura-san, tout ira bien.
Il fait asseoir tout le monde et se place devant nous, et sort un stylo. Il commence à écrire sur le tableau blanc de notre mur.
⁃ Bon, allons-y. Le programme de ce festival se déroule en trois temps : l'ouverture, la semaine, et la fermeture. L'ouverture se tient ce soir à 19h, et contiendra votre pièce, la chorale de l'école, et la chanson de Matsuoka-kun. Nous présenterons également ce que nous faisons et ce que les gens pourront se visiter au cours de la semaine.
Il note quelques infos sur le tableau blanc.
⁃ Concernant les stands, ils ouvriront de samedi à jeudi prochain, et vous en tiendrez un à tour de rôle dehors et à l'intérieur.
Il continue d'écrire, tout en affichant le même sourire. Personne ne fait un bruit, tout le monde l'école. C'est quand même incroyable le respect qu'on les autres pour lui alors qu'il a notre âge. Je trouve ça admirable, moi.
⁃ La fermeture se tiendra vendredi prochain, avec les présentations des classes et des sections qui ne sont pas encore passées, avec pour dernier thème, à nouveau, une chorale avec toute l'école. Vous présenterez également.
Il se tourne vers moi.
⁃ Le jeudi avant la présentation, tu deviendras président du conseil des élèves, Mitsukane-kun. C'est tout.
Il récapitule rapidement ça sur son petit tableau et se prépare à repartir, quand Matsuoka-kun entre dans la pièce.
⁃ Je suis désolé d'être en retard.
Ses yeux sont rouges, et il a l'air fatigué.
Le directeur lui tient la porte.
⁃ Matsuoka-kun? Tu tombes à pic. J'ai résumé le programme sur le petit tableau blanc. Je compte sur toi.
⁃ Oui.
Il a la tête baissée, et ne regarde personne. Je peux presque sentir son angoisse quand il passe à côté de moi et qu'il me frôle.
Est-ce que c'est quelque chose de mal, de m'aimer?
Est-ce que je fais quelque chose de méchant?
Nakamura-san se dépêche de lui aboyer dessus, comme à son habitude.
⁃ Matsuoka, grouille-toi de lire le programme, t'as des trucs à présenter toi aussi.
Il se contente de répondre, sans aucune réaction particulière.
⁃ Oui.
Tout le monde finit par se remettre au travail, dans la bonne humeur. Je me sens étrangement mal. J'ai l'impression que cela m'aveugle. Et aussi... que Matsuoka-kun m'évite.
Très vite, les filles ont rassemblé les costumes, Nacchi les menus et Jiro et Ryoko ont fini d'installer les décors pour les stands qui vont ouvrir à partir de demain.
Je me charge des comptes pour notre stand et le mini-café qu'on va faire, moi, et je dois dire que c'est pas évident.
On a aussi fait des affiches.
⁃ Jiro?
Il vient vers moi, décoiffé et en sueur.
⁃ Désolé de t'embêter avec ça, mais avec les filles, vous voudriez pas aller accrocher les affiches un peu partout?
⁃ Les affiches? Pas de problème!
Il les prend toutes, et emmène Tsukiyo et Kiyoko. Nakamura-san sort un instant et revient avec une feuille remplie d'horaires précis.
Elle vient s'asseoir en face de moi et de Nacchi, vite suivie de Masako et de Ryoko.
⁃ C'est un plan de l'horaire de passage. On va se répartir les présentations. Il n'y a pas grand chose à dire, ne vous inquiétez pas, c'est juste le nom de la classe, ce qu'il font et leur section, hein!
⁃ Compris.
Elle sort un stylo de sa trousse et commence à attribuer des rôles, un peu n'importe comment.
Elle nous tend ensuite la feuille. Je peux lire notre nom à tous au moins une fois...sauf celui de Matsuoka-kun.
⁃ Matsuoka-senpai n'a pas de rôle dans les présentations? demande Nacchi.
⁃ Non, parce qu'il s'en fout, lâche Nakamura. Ça sert à rien, on sait jamais qu'il décide en dernière minute que c'est trop fatiguant pour lui et qu'il  ne veut plus le faire...
⁃ Nakamura-san, c'est assez impoli...
Je n'aurais pas dû lui dire, mais j'ai pas pu m'en empêcher.
⁃ C'est vrai, ajoute Ryoko, silencieusement, surtout qu'il est là, aussi.
Nakamura-san se lève d'un coup, l'air enragé, et va se poser à côté de Matsuoka-kun.
⁃ Tu veux le faire?
⁃ Pas spécialement. Personne n'a vraiment envie que je le fasse.
Sa voix est un peu enrouée, et il tousse.
⁃ Bon, bah mis à part ça, les autres seront sûrement d'accord.
Elle colle la feuille sur le tableau blanc et revient s'assoir, avant de se relever.
⁃ Je vais aller les chercher. On doit répéter la pièce et la chorale, et ensui-
Elle est interrompue par la sonnerie, qui marque la pause de dix heures.
Tout le monde sort de la salle, se bousculant un peu. Déjà les couloirs prennent forme, et tout est décoré.
Aujourd'hui va être une longue journée, on dirait. Je m'assieds dehors, sur un banc, et j'observe tout.
J'aime faire ça, c'est vraiment calmant.
Je me souviens de l'autre jour, quand Matsuoka-kun est venu chanter pour moi, dehors. Même si il s'était enfui, il avait chanté pour moi.
Est-ce que ça n'arrivera plus, maintenant?
Comment dois-je lui parler?
Je ne veux pas qu'il s'éloigne de moi.

                      Vendredi 26 juillet 2013, soir,

J'ai une boule au ventre, et c'est
maintenant que le stress monte.
Le directeur est en train de présenter à tous les spectateurs son spectacle d'ouverture et le programme du festival. Après, je devrai parler, devant ces milliers de personnes que je ne connais pas. Je vais présenter notre pièce de théâtre.
Cette après-midi, nous l'avons faite et refaite, répété le programme, chanté les chansons... et pourtant, je suis mort de peur.
Je suis tétanisé. Je suis là, dans les coulisses, et alors que je répète à toute allure dans ma tête ce que je devrai dire, je sens tout mon corps trembler.
Il faut dire que je n'ai jamais fait ça, et que notre école est énorme.
Les autres de la section sont derrière moi, prêts à s'installer, et Nakamura-san me fait un sourire.
⁃ Ça va aller. C'est ton tour.
Elle me pousse un peu, et j'arrive sur la scène, à côté du directeur.
Je...dois réciter...
Le silence se fait dans la salle, et je sens tous les regards braqués sur moi.
⁃ Je...Je m'appelle Mitsukane Eiji, et je suis actuellement le plus âgé de la section spéciale. Je vais bientôt devenir le président du conseil des élèves. Je vais, avec ma section, vous présenter les représentations des différentes sections et classes de notre école. Bienvenue à tous, et merci d'être là.
Tout le monde applaudit, et je respire un peu.
⁃ Pour commencer, il va y avoir la pièce de la section spéciale, intitulée "Le garçon qui a toujours souri".
Je m'incline, et le noir se fait. Très vite, nous installons notre décor et un groupe amène le piano dans un coin de l'immense salle. Matsuoka-kun va s'y asseoir, parce qu'il va en jouer. Progressivement, le décor s'installe et la lumière se rallume. Je reste debout, au centre, et la musique commence à jouer.
Matsuoka-kun fait ça délicatement et naturellement, comme si le piano était inné chez lui.
Ça me rappelle, un peu amèrement, le jour où il m'a pris dans la salle de la section et a chanté sa chanson.
Je commence à parler.
                                     ***
La soirée a défilé sans même que je m'en rende compte. Déjà, c'est la fin. Il ne reste qu'une chanson, celle de Matsuoka-kun.
Je vais aller la présenter.
Il ne me regarde pas quand j'entre sur la scène.
⁃ La soirée touche déjà presque à sa fin. J'espère qu'elle vous a plu. Pour la clôturer en beauté, voici Wishing, de Nishino Kana, interprétée par Matsuoka Akira.
Tout le monde applaudit et je me retire.
Il est déjà là quand la lumière se fait, avec juste son oreillette et son minuscule micro, derrière le piano.
Il joue, et sa voix se mêle aux notes, lentement, doucement, envoûtant la salle.
Sa voix semble timide, et son visage est inquiet, et pourtant, il chante mieux que jamais. Tout le monde semble figé, emprisonné dans la bulle que crée cette chanson pour ceux qui l'écoutent.
Je sais que ça va bientôt se finir, je sais qu'il va s'en aller...
La chanson se termine, et le directeur clôture la soirée alors que nous allons nous changer. Matsuoka-kun dépasse tout le monde, et se dépêche de s'en aller.
J'aimerais le retenir, le féliciter... Mais je ne peux pas l'atteindre.
Je ne peux que retourner dans mon dortoir, et espérer que ça aille mieux demain, allongé sur mon lit, encore impressionné par cette fête et par sa voix, qui ne cesse de résonner dans ma tête.
C'est comme si elle me faisait vibrer de l'intérieur.
Comme si il me faisait vibrer de l'intérieur.

Jour de pluie (Ame no Hi) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant