Chapitre 13 : « Un océan de souvenirs. »

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Levy me contemple pendant une minute, puis souffle doucement, comme si elle parlait à un bébé :

- Tu ne vas pas bien, Lucy. Tu devrais rentrer chez toi. Je te donnerai les cours plus tard.

- Quoi ? Je vais très bien, j'ai rompu ! Je m'exclame, surprise.

***

Finalement, mes amies, inquiètes, m'ont quand même obligée à m'en aller. Hmpf, inquiètes ? Nah, elles voulaient sûrement juste se débarrasser de moi parce que je les saoulais à trop rire.

- Bonjour, la mafia ! Je salue ma famille en entrant dans la maison, avant de me rappeler qu'il n'y a que ma mère à cette heure-ci.

D'ailleurs, je la vois en train de faire du yoga dans le salon. Toute mère normale aurait demandé pourquoi je rentre tôt. Du coup, je me place devant elle et j'attends.

J'attends, j'attends, j'attends.

Au bout d'un moment, elle relève la tête, furieuse, et s'exclame :

- Cesse de faire du bruit !

- Mais je n'ai rien dit, je m'étonne. Et puis, je suis rentrée, maman, tu vois ou pas ?

Elle met sa tête entre ses genoux.

- Non, maintenant je ne te vois pas, rit-elle.

Je roule des yeux et me dirige dans la cuisine après avoir jeté mon sac par terre. Il y avait des crêpes ce matin dans le tiroir. Des crêpes, des crêpes, des crêpes. J'ai envie de crêpes. Je jette un coup d'oeil dans le tiroir. Aucune crêpe.

- Il n'y a plus de crêpes ? Je crie.

- Non !

Je me fige, puis je hausse les épaules. Ce n'est pas grave. Juste du Nutella fera l'affaire. Alors, Nutella. Nutella, tella, tella. Où es-tu donc ? Je cherche partout dans la cuisine comme un poisson qui manque d'air. Ah mais non, les poissons n'ont pas besoin d'air, suis-je bête ? Ahahah.

- Il n'y a plus de Nutella ?

- Non !

Ma gorge se serre. Mon nez picote. Je cligne des yeux. Rien de grave. Tout va bien. Je regarde dehors, il y a du soleil, la vie est belle. Je me mets alors à chercher des biscuits que mon père avait achetés samedi. J'ouvre chaque tiroir, chaque porte de cette foutue cuisine, perdant peu à peu ma patience. Ils doivent être ici. C'est obligé. J'ai besoin de ces biscuits. C'est vital.

Ma vue se brouille soudain et je sens quelque chose couler sur mes joues. Merde, ne me dites pas que ce sont des larmes. Dieu, vous savez très bien que je déteste pleurer, stoppez ce délire ! Je m'essuie rageusement le visage du revers de la main.

- Il y a plus de biscuits ? Je demande finalement d'une voix tremblante.

- Non !

- Pourquoi ?! Pourquoi il n'y a rien ? J'ai besoin de manger ! Je crie hystériquement. Vous voulez tous que je meurs de faim, c'est ça ?

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