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Moriarty émergea difficilement d'un sommeil qu'il se savait forcé, du moins il se doutait qu'il se passait quelque chose de pas normal. Une fois suffisamment réveillé, il constata qu'il brinquebalait dans tous les sens, comme s'il était en suspension. Il se retrouvait dans une pièce si noire qu'il ne voyait pas à un mètre.

— wooouuu ! ma tête ! Eut-il juste la force de dire à lui-même. Oh oh, y a quelqu'un ?À ces paroles la seule réponse qu'il parvint à obtenir fut un bruit de crachotement qui semblait provenir de haut parleur, sûrement accroché aux murs de la pièce dans laquelle il se trouvait. Il tenta de se lever, et c'est a ce moment-là qui comprit qu'il se trouvait dans une cage, en hauteur et au vu des échos émis par le retour de sa voix, dans une pièce haute de plafond, ce qui semblait lui laisser très peu de possibilité de fuite. Il se demanda depuis combien de temps il avait été rangé au rang de "bête".

Dans une autre pièce, une alarme stridente se fit entendre. Celle-ci était censée prévenir qu'il se passait quelque chose dans la pièce ou se trouvait Moriarty, et ce grâce aux détecteurs de mouvements qui avaient été placés dans la pièce. La personne qui contrôlait cet équipement, arrêta l'alarme immédiatement. Elle était recouverte d'un masque à apparence humaine et vêtue d'un blouson de cuir et de grosses bottes noires, le genre de personne qu'on aimerait éviter de croiser dans la rue.

L'équipement de la pièce était assez sommaire. Contre le mur du fond se trouvait une table sur laquelle se trouvait un ordinateur, qui semblait tout droit sorti d'une brocante. Au-dessus avait été accroché au mur un écran plat faisait office de vidéosurveillance. On peut imaginer facilement qu'il s'agit de la vidéo de la pièce dans laquelle se trouve enfermé Moriarty.

Un micro était présent sur la table, qui menaçait de s'écrouler d'un moment à un autre.

— Bonjour, je comprends que vous avez émergé. Entendit Moriarty, d'une voix qui aurait pu être celle d'un robot.

— Qui êtes-vous ? Et que voulez-vous ? répondit Moriarty.

Aucunes réponses n'arrivèrent en retour. Moriarty avait-il au moins la possibilité de se faire entendre, car si l'individu avait la possibilité de parler, lui ne savait pas s'il le pouvait également. Il ne lui restait plus qu'à espérer qu'il se sorte vivant de ce cauchemar.

Moriarty, comme tout bon policier qui se respecte essaya de trouver des indices qui auraient permis de savoir où il se trouvait. Ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas la pièce dans laquelle il se trouvait qui aurait pu lui donner le moindre indice vu qu'il se trouvait en hauteur. Par contre s'il parvenait à reconnaître des bruits alentour, peut-être cela lui donnerait-il une piste plus précise. Aucun bruit ne semblait être présent mit à part le crachotement qui provenait des haut parleurs et un semblant de bruit de ventilateur qu'il soupçonnait, mais de loin.

Moriarty prit ses repères et tâtonna dans le noir pour savoir ou il était et finit par comprendre qu'il s'agissait d'une cage. Il estima l'espace entre deux barreaux, mais en passant les mains il constata qu'en fait les barreaux étaient conçus de la même façon que le quadrillage d'une feuille de papier. En poursuivant son exploration de la cage, Moriarty tomba sur ce qui ressemblait à une porte, et qui dit porte dit peut-être aussi serrure.

— Chouette, je vais peut-être pouvoir sortir, se dit-il.

Moriarty était tellement obnubilé par un éventuel moyen de sortir qu'il en avait oublié qu'il était en hauteur. Et puis comment comptait-il faire pour ouvrir ? Il ne croyait quand même pas que son geôlier avait mis des outils à sa disposition quand même. Il continua donc son exploration de la cage.

Moriarty passa les mains sur tout le sol de sa cage, pendant quinze bonnes minutes avant de découvrir ce qui s'apparentait de par sa forme à une clé. Ni une ni deux, il alla directement tester cette clé sur la serrure de la cage. Il essaya à plusieurs reprises de faire rentrer cette clé dans la serrure, sans y parvenir. Il faut dire que cette clé avait tout de même une drôle de forme et au touché on aurait dit qu'un dessin se profilait, mais dans le noir bien difficile de savoir de quoi il s'agissait. Au moment où il allait réussir à mettre la clé dans le pêne de la serrure un gros bruit se fit entendre, le genre de bruit qu'en entend quand on réarme un disjoncteur. En même temps que ce boucan du diable, de gros projecteurs fixés au plafond s'allumèrent de mille feux.

Devait-il y voir un miracle ?

Il put enfin voir de ses yeux, ou on l'avait enfermé et son courage pour fuir s'envola aussitôt.

Moriarty put voir que sur la clé il y avait bien un dessin. Le dessin d'une gargouille. Le même genre que celles qu'on trouve sur les toits de l'église notre-dame – de-paris.

Il termina cependant ce qu'il avait commencé, à savoir tenter d'ouvrir la porte de la cage. Il inséra la clé puis tourna. La porte s'ouvrit sans difficulté.

— C'est bien beau ça, mais je vais descendre comment maintenant ? se dit Moriarty en se parlant à lui-même.

Tout en se disant ça, Moriarty pu constater qu'il devait se trouver à une hauteur d'environ sept à huit mètres environ, et même s'il avait une échelle, elle ne serait jamais assez haute pour atteindre la cage. Ou diable pouvait-il se trouver pour pouvoir être à une telle hauteur ? Il se résigna et s'assied en tailleur au milieu de la cage.

— Pourquoi m'avoir laissé cette clé si de toute manière je ne peux pas sortir de cette foutue cage ? se demanda-t-il.

Un fort et étouffé grincement de porte venait de se faire entendre un peu plus bas. Moriarty s'approcha donc du bord de la cage, du côté ou il avait ouvert la porte mais ne vit rien. Il regarda au travers des barreaux sur les autres côtés et finit par entre-apercevoir une porte qui s'ouvrait. Il s'agissait sûrement de son geôlier. Qui d'autre serait-ce sinon ?

Celui-ci se présentât dans la pièce tel un conférencier, armé de son micro. C'était préférable s'il voulait que sa victime puisse entendre ce qu'il avait à dire.

Il prit sa voix de robot, pour ne pas risquer d'être reconnu et dit :

— Bonjour commissaire, j'espère que vous êtes ravi de prendre de la hauteur. Je me suis dit que ça vous plairait.

— Enculé !

— Ohhhh ! Quelle familiarité. Je pensais pas ça de vous, monsieur le commissaire.

Moriarty comprit désormais que s'il entendait les propos de son maton, celui-ci l'entendait également. Quel est ce mystère ?

— Là ou vous vous trouvez, je ne vous vois pas, mais je sais tout de suite ce que vous vous dites. Comment je fais pour vous entendre ? Vous ne semblez pas réfléchir beaucoup pour un enquêteur. Votre cage est juste équipée de micros et j'entends donc tout ce que vous dites.

À ces mots, Moriarty se rendit compte que depuis qu'il était dans la lumière il n'avait pas cherché à scruter de plus près la cage, vu qu'il avait pu récupérer une clé. Il regarda les barreaux et constata qu'en haut de certains barreaux se trouvait de petites pièces qui pouvaient effectivement être des micros.

— Puis-je au moins savoir ce que vous me voulez ? Croyez pas vous en tirer comme ça. On va finir par me chercher.

Moriarty entendit au travers des hauts parleurs un rire satanique qui dura approximativement une minute, et finit par disparaître. Le garde-chiourme venait de ressortir en prenant un malin plaisir à faire grincer la vieille porte toute rouillée.

Sur ces entre-faits, Il retomba tout mollement sur le sol de sa volière. Il faut dire que ça faisait près de quarante-huit heures qu'il n'avait pas mangé. La seule présence de dignité humaine qui régnait dans cet espace restreint, était une bouteille de Badoit toute abîmée. Le contenu ne donnait pas vraiment envie de se désaltérer, même pour une personne réduite à l'état d'animal.

Moriarty dû malgré tout, se sacrifier, en même temps au point ou il en était il ne risquait pas grand-chose. Il prit la bouteille et but une petite gorgée, ne sachant pas combien de temps il allait rester dans cette cage. L'aspect extérieur de la bouteille était tel, qu'on aurait eu qu'une seule envie : se laver les mains juste après avoir bu.

— buhh...woouuaa !! mais y a quoi là-dedans ? se dit Moriarty à lui-même. Faut vraiment avoir envie de boire, çà à un goût d'argile cette flotte !

Et le couperet tombeWhere stories live. Discover now