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Bip, bip, bip !!! Le réveil commençait à sonner, alors que Moriarty continuait à dormir paisiblement et ne semblait pas avoir l'intention d'émerger. Comme d'habitude, la sonnerie cessa au bout de 15 secondes et bascula sur la radio pour le début du journal. C'est a ce moment la que le commissaire commença à s'agiter un peu et à remuer dans tous les sens.

« Bonjour, il est 6 heures, vous écoutez newsfm et sans plus attendre, retrouvons Michel pour un flash spécial. » « Merci Pascal, nous apprenons à l'instant de notre envoyé spécial, que le corps d'une femme de 27 ans vient d'être retrouvé en état de décomposition, qui fait penser à un dépeçage... »

Moriarty s'assit au bord du lit tout en émergeant doucement de son sommeil. Il prêta cependant une oreille attentive a ce qu'il entendit a la radio.

— Allô ? Commissaire ?

— Oui..., répondit celui-ci d'une voie encore un peu endormie.

— C'est l'inspecteur Jacquart. Je ne vous réveille pas ?

— Non, non, bien sur. Que se passe-t-il ?

— Je ne préfère pas m'étendre sur le sujet au téléphone, il vaut mieux que vous veniez vite. On vient de retrouver le corps d'une jeune fille dans un état... Euh... Je n'ai pas de mots pour le décrire...

Le commissaire s'apprêtait à répliquer que déjà la communication fut coupée. N'en sachant pas plus, Moriarty, fit comme s'il n'avait jamais reçu de coup de fil, et passa dans la cuisine de sa maison qui semblait bien vide depuis la mort de sa femme Bénédicte, survenu dans un stupide accident de voiture.

Il fit couler le café et commença à préparer 2-3 toasts bien croustillants. Il prit s'assit a sa place habituelle, face a la spacieuse baie vitrée, qui donnait sur un petit jardinet. En attendant que son café soit prêt, il prit le temps de déposer sur la table tout ce qui allait faire l'objet de son petit déjeuner : le beurrier, un grand pot de confiture de fraises et un bon morceau de quatre quarts. Il versa son café dans un grand mug, qui a l'inscription ne laissait aucun doute sur l'usage qui devait en être fait : Moi, je me réveille avec un bol de kaouwa. En regardant l'inscription, Moriarty repensa à l'époque ou Nathalie, sa compagne était encore de ce monde, et au grand sourire qui règne sur son visage lorsqu'elle lui avait offert ce mug pour son anniversaire.

Entre deux gorgées, Moriarty alla jusqu'à la porte d'entrée, pour récupérer Le Parisien, qu'il se faisait livrer tous les matins, histoire d'être tenu au courant des dernières informations, mais surtout pour ne pas avoir l'air de sortir de sa cambrousse si toutefois un collègue lui apprenait une nouvelle dont il aurait déjà dû être au courant. Il retourna à table et déplia son journal et resta scotché durant quinze bonnes secondes a la vue du gros titre : Une jeune femme retrouvée en foret, décapitée. Il ne prit pas longtemps a faire un recoupement entre ce qu'il avait entendu a la radio et ce que lui avait très brièvement dit l'inspecteur Jacquart, mais avant de réfléchir plus sérieusement à tout ça, il continua de manger.

Il tartina bien généreusement ses toasts de beurre, qu'il fit tremper dans son café. Il découpa quelques tranches de quatre quarts, qu'il préféra garder pour plus tard.

Une fois son petit déjeuner terminé il reprit le journal et étudia plus consciencieusement l'article concernant la décapitation et apprit, tout en s'en doutant, que la tête de la victime n'avait pas été encore retrouvée. Vu l'heure qui avançait, il ne s'attarda pas sur le journal et le laissa ouvert, sur la table du salon. Il fila vite prendre une bonne douche rafraîchissante et roula en direction du trente-six quai des orfèvres, au volant de sa coccinelle vert pomme, dont il était particulièrement fier. Faut dire que c'était un héritage de son grand-père et comptait bien tout faire pour qu'elle reste dans la famille le plus longtemps possible.

Et le couperet tombeWhere stories live. Discover now