Chapitre 21: Besoin de réconfort

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Je porte ma main sur la bouche en réalisant ce que je viens de dire, me penche en avant en plissant les yeux. Caleb se penche vers moi et pose, maladroitement la paume de sa main sur mon dos puis tente de le caresser. Des sanglots bruyants s'accumulent dans ma gorge et certains parents avec leurs enfants nous regardent interrogateurs.

Il s'arrête puis se lève pour se placer, à moitié accroupi devant moi, ses mains sur mes genoux. C'est assez improbable comme situation. Il relève mon menton et retire du doigt les quelques petites larmes qui ont envahi mes joues. Caleb a un air terriblement inquiet et triste.

« Je ne pensais pas que Sharon ferait ça. Je croyais qu'elle ne parlerait que sur moi...

— Arrête, je t'en supplie. Je retire sa main violemment, les joues devenant rouges de colère. Sharon est une femme meurtrie ! Bien sûr qu'elle aurait parlé de moi, mais pas devant la télévision nationale... Ce n'est pas ce que font les personnes normales...

— Liv', nous ne sommes pas des personnes lambdas, plus à présent, ajoute-t-il, se mordant la lèvre inférieure. Je regrette réellement de t'avoir liée à cette sombre affaire. »

Qu'entends-je ? Caleb Barnes ? Mon Caleb Barnes ? Rempli de regrets ? Impossible.

« Caleb, dans un sens, je suis contente d'être là où je suis actuellement. »

Il hausse le sourcil, interrogatif tandis que je passe mes doigts dans sa chevelure, geste que je n'aurais probablement pas effectué encore hier. Mais l'adrénaline donne des ailes.

« Que veux-tu dire par là Olivia ?

— Je suis heureuse de t'avoir en temps que « faux petit-copain « . J'ai l'impression que vivre cette aventure à tes côtés me donne... Une raison de vivre. Tu n'es peut-être pas entièrement un profond connard... Oops, ça m'a échappé ! dis-je en riant.

— Aïe ! Ça fait mal de savoir ça ! »

Il se joint à moi en se relevant avec difficulté. Caleb se frotte les genoux puis me tend sa main avec un petit sourire vicieux.

« Madame a fini de faire sa gamine maintenant ? dit-il, en un simple sourire. »

J'accepte sa main puis me relève en retirant les derniers restes de larmes sur mon visage.

« Tu sais quoi ? Je retire ce que j'ai dit, tu es et resteras un profond connard, affirmé-je sur le même ton amusé. »

Je donne un petit coup sur son avant-bras tandis qu'il rit.

« On ne pourra jamais me changer ! »

Soudain, il me regarde intensément et passe ses bras autour de moi puis me soulève. En l'espace d'un instant, je me retrouve à la tête à l'envers, en train d'hurler et frappant son dos avec mes poings qui le font quelquefois légèrement ciller. Nous sommes tous deux hilares, comme deux enfants.

« Repose-moi abruti !

— Parle mieux à ton patron et on en reparle, petite secrétaire insignifiante ! »

Il se met à courir à travers le parc puis, alors que je me débats encore sur son épaule, me descends à la sortie.

« Olivia Lawford, vous n'êtes pas un poids plume ! déclare-t-il, alors que je croise les bras, boudeuse.

— Caleb Barnes, je vous emmerde tendrement. »

Nous nous retrouvons dans la rue, côte à côte comme un vrai couple, lui toujours habillé du même costume d'hier, moi de même. Je ne sais pas si je peux lui tenir la main, si c'est étrange ou s'il va me rendre un vent fulgurant. Mais il prend la décision de lui-même en la prenant.

« Tu vois ce que je vois ? »

Je souris en voyant l'arrêt de métro qui nous fait face.

« Oui, je vois. Tu penses à ce que je pense ?

— Évidemment ! »

Alors que nous nous élançons, cœurs battants à la chamade, vers la bouche de métro, il s'arrête juste devant, bloquant les personnes qui s'énervent contre nous.

« Avant tout, Mlle Lawford, souhaitez-vous vous joindre à ma table de Noël ce soir ? »

Ma bouche forme un grand O de surprise et mes deux yeux doivent être aussi ronds que deux balles.

« Sérieusement ?

— Je ne dirais jamais ça à la légère mademoiselle.

— Bien. Monsieur Barnes, j'accepte votre requête à une seule condition.

— Laquelle ?

— Je veux être heureuse durant ce réveillon, oublier les problèmes et être avec une personne que j'aime beaucoup, réponds-je d'une seule respiration, mes joues rougissent alors. »

Caleb semble surpris puis me caresse la main du pouce qui tremblait plus tôt.

« Je vous fais la promesse que vous passerez le meilleur premier réveillon new-yorkais à mes côtés. »

Je m'approche de son oreille en riant.

« Le principe du premier Noël, c'est qu'il n'y en a qu'un seul Caleb, chuchoté-je.

— Avec moi, chacun des Noël est magique. »

Je n'en doute pas, mais alors pas du tout.

Chocolat Chaud et Chantilly [Tome 1]Where stories live. Discover now