Chapitre 11 : Départ

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Alan, assis à son bureau, regardait le soleil se lever. L'avantage de travailler toute la nuit, c'est qu'il pouvait voir le ciel s'éclaircir et rougir pendant que la lune laissait place à son cousin le soleil. Il regarda l'heure et réalisa qu'il n'avait pas entendu Arthémis se lever. Elle n'était pas encore en retard, mais ça ne tarderait pas. Il se leva sans pour autant se précipiter et se rendit jusqu'à la porte de la chambre de son invitée. Il frappa trois coups, attendant d'entendre une réponse.

Réponse qui ne vint pas.

Il frappa à nouveau et en réalisant qu'elle ne répondait toujours pas, il se permit d'entrer. Arthémis dormait, plutôt profondément, l'air en plein cauchemar. Son téléphone posé sur la table de nuit vibrait mais pas suffisamment fort pour la sortir de son sommeil agité. Alan secoua l'épaule de l'endormie qui sursauta, sortant de son rêve bien peu agréable. Déboussolée, elle regarda autours d'elle, le souffle court, avant de reconnaitre son ami.

"Tout va bien Arthémis ?"

"Je... Oui, je crois. Désolé, je faisais un cauchemar. Quelle heure est-il ?" Son ton était devenu inquiète lorsqu'elle avait remarqué la lumière du jour au-dehors.

"L'heure de te lever, j'en ai bien peur. Dans quelques heures tu seras en vacances."

Elle attrapa son téléphone et pesta en remarquant qu'effectivement, elle serait en retard dans peu de temps. Elle sauta du lit pendant qu'Alan quittait la pièce et s'habilla rapidement avant de descendre prendre un petit déjeuner rapide et de partir presque en courant, criant un rapide au revoir avant de claquer la porte.

Alan, seul dans son bureau, souriait.

...

Être en retard son dernier jour avant les vacances était tout simplement impensable ! Arthémis courait pour rattraper le temps qu'elle avait perdu et elle arriva juste à temps pour prendre son service. Monsieur Faune lui assigna la tâche qu'elle appréciait le moins mais qui était aussi la plus reposante dans le sens où elle ne nécessitait pas d'être debout. Il prenait un peu plus soin d'elle depuis l'histoire de l'évanouissement. Elle passerait donc ses quelques heures en tant qu'hôtesse de caisse. Arthémis était efficace à ce poste, comme à tous les postes d'ailleurs, mais elle supportait mal l'impolitesse ce qui pouvait la conduire à être désagréable avec certains clients.

Elle fila à son casier, déposa quelques affaires, enfila sa veste de travail et s'installa à sa caisse.

Le temps passait plutôt vite, le travail était prenant et demandait un minimum de concentration, c'était aussi assez fatiguant et les mouvements de bras répétitifs pour scanner les divers produits auxquels elle n'avait pas même le temps de faire attention finissaient par être douloureux. Quelques clients étaient de bonne humeur, la plupart étaient neutres et pressés.

Et puis il y eu Mathieu. Il achetait simplement un jean, un livre et un carnet mais il était passé à cette caisse.

"Salut." Lança-t-il d'un air détaché

"Bonjour. Comment vas-tu ?"

"Je me posais la même question. On ne te voit plus. Tout le monde va bien. Alexis a déménagé pour faire des études dans le Sud et le reste des membres et moi avons lancé un journal de la ville qui commence aujourd'hui. Et toi ? Qu'est-ce que tu vis de formidable avec ton Alan ?"

"Rien de spécial, il m'apprend à écrire, on s'entend bien."

Elle restait méfiante, Mathieu ne prenait pas innocemment des nouvelles alors qu'il s'était énervé la dernière fois qu'ils s'étaient parlé et qu'il avait l'air beaucoup trop détaché pour être honnête. Mieux valait en dire le moins possible.

L'homme au livre [En pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant