16.

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J'ai passé la moitié de ma nuit au volant. Mon frère a du demander à Katlin un siège auto pour le bébé. Pendant que je conduisais, Oli donnait à manger au petit. On s'est arrêté environ trois fois pour le nourrir et le changer.

Quand nous avons passé la porte de la maison, il dormait. Je l'ai directement emmené dans ce qui semblait être sa chambre. Je n'ai pas voulu dormir dans "notre" lit à Kalter et moi alors je me suis endormi à mon tour dans la chambre d'ami avec le baby phone en marche près de mon oreille.

Pourtant ce n'est pas le bébé qui me réveille. Ce sont de doux baisers sur ma joue qui me sortent de mon sommeil. Je découvre un Kalter, rougissant au dessus de moi.

— Je pensais qu'il valait mieux te réveiller pour te dire que je suis rentré depuis deux heures et que le repas est prêt.

— LE BÉBÉ !

— Il est dans son lit, il joue. J'ai coupé le baby phone. On doit parler Ethan.

— Je sais bien. Tu ne me dégoûtes pas d'accord c'est juste que... C'est moi okay. Je n'arrive plus à te désirer Kalter. Quand je te vois, je n'ai plus cette sensation de... Je n'ai plus cette envie de te sauter dessus constamment. Je t'aime mais mon corps ne réagit plus face à toi.

— Même si je me met nu.

— Essaye.

Il me regarde, surpris.

— Fou toi à poil. On verra bien.

Il se déshabille doucement mais je ne ressens rien. Quand enfin son caleçon tombe et que son pénis est à découvert rien ne se passe.

— Rhabille toi maintenant, c'est gênant. Rien ne se passe. C'est gênant pour moi et super humiliant pour toi. Arrêtons le carnage.

Il ne me regarde plus et je m'en veux terriblement d'être si impassible. Je me lève du lit. Je le stoppe dans ses mouvements. Il me regarde finalement, toujours nu, les yeux humides. J'embrasses es lèvres doucement, amoureusement.

— On va surmonter ça, comme tout le reste d'accord ? On a été assez fort pour se pardonner alors crois moi c'est pas ça qui va nous tuer.

— Est-ce que tu as... Tu as eu d'autres relations pendant un an ?

— Non aucune. Je n'ai jamais cessé de t'aimer malgré tout le mal que cela me faisait. Tu es toujours celui qui fait battre mon cœur.

— Mais pas celui qui te fais bander !

— Calme toi Kalter-Angel ! Calme toi... Il faudra du temps mais tout redeviendra comme avant, mais c'est normal. Ça va aller. On va s'en sortir.

Je l'enlace doucement contre moi. C'est à ce moment là que le bébé décide de se mettre à hurler.

— J'y vais, dis-je simplement en me détachant de Kalter.

— Ethan... Je t'aime, tu le sais ?

— Je t'aime aussi plus que tout au monde Kalter-Angel.

Je quitte la chambre non sans un regard doux pour mon époux. Quand le bébé est enfin dans mes bras, ses cris cessent. Je l'emmène avec moi dans le salon, le confiant au passage à son père.

— Tu sais que tu es étrange avec ce bébé Ethan. Tu t'en occupes et la seconde d'après tu le rejettes.

— J'ai du mal... Il n'est pas mon bébé et ça fait toujours mal.

Il me lance un regard que je ne saurais déchiffrer. Était-il agacé ou déçu ?

— Si notre vie de couple ressemble encore longtemps à ça Kalter on ira pas loin...

— Mais tu ne fais aucun effort !

— Tu n'en fais pas non plus... Je crois que tu ne comprend pas. Imagine moi, demain, je pars et je ne te donne plus de nouvelles, tu t'inquiètes. Beaucoup. Et quelques semaines après tu apprends par la presse que je vais être papa, que j'ai mis une femme enceinte. Que donc à tes yeux j'ai été infidèle. Je semble heureux, amoureux de cette femme, je l'embrasse devant tout le monde en oubliant que derrière j'ai un mari qui m'aime et qui m'attendais à la maison. Et plus tard je rentre à la maison, papa et toi tu dois vivre avec ça toute ta vie, le fait que j'ai un enfant que j'aime malgré sa conception mais qui n'est pas de mon mari, qui lui voulais être père mais pas toi. Comment tu te sentirais ?

— Mal. Je t'en voudrais à toi et ce bébé. Je me sentirais sans doute de trop.

— Maintenant tu sais ce que je ressens. Je ne vais pas réussir à m'y faire. Pas maintenant du moins. Là j'ai l'impression d'être un étranger et que Jordan va venir ici, prendre ma place car elle est sa mère. Sa véritable maman. Je ne serais pas une maman de substitue pour cet enfant Kalter. Jamais.

— Mais si on avait eu un enfant par mère porteuse on serait dans la même situation !

— Absolument pas. Tu m'as refusé le droit d'être père et tu reviens papa. Une décision d'être parent se fait à deux. Une mère porteuse on va la voir à deux, pas seul. Un enfant n'est pas un cadeau de Noël que tu rapportes à la maison tout sourire sans l'accord de ta moitié. Une mère porteuse ça se choisit, ça se fait véritablement à deux. Donc ça n'a rien à voir. Ton fils est le fruit d'un viol. Il n'y peut rien, oui je le sais mais au fond de moi ça ne sera jamais possible... Ou alors dans très longtemps...

— Donc tu... Tu refuses de m'aider avec cet enfant.

— Je n'ai pas dit ça. Je serais simplement la nounou de ton fils. Rien de plus et si on continue comme ça je serais peut-être même bientôt ta femme de ménage.

— Qu'est-ce que tu insinues Ethan ?!

— Qu'on s'est réconciliés mais quelque chose plane encore au-dessus de nous. On ne sera jamais heureux et les couples malheureux divorcent. Je ne sais plus où j'en suis et ce que je dois faire ici. Je ne sais plus ce que je fais ici.

— Mais je t'aime merde !

— Là n'est pas la question Kalter-Angel. Je t'aime aussi ne doute jamais mais c'est dur. Très dur pour moi de t'avoir à porter de main, sans réellement t'avoir.

— Alors le divorce est toujours d'actualité ?

— Il est possible que oui.

— PUTAIN ! Hurle-t-il rageusement.

Le bébé se réveille en hurlant sous les cris de son père. Je décide de m'éclipser pendant que Kalter s'occupe de son fils. Je laisse un mot dans l'entrée et fonce chez la seule personne capable de me comprendre, encore: Oli.

MAKE ME LIVE (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant