Un jour d'automne

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Salut les frauleine ! Vous allez bien ? Bon alors ce chapitre est un peu triste mais c'est nécessaire. En musique, on a donc Illusion, de VNV Nation, mais aussi Around the clock news, du film Arrival. Sur ce, bonne lecture et lâchez des coms! (Ah et puis des votes aussi, ça fait toujours plaisir ^^)
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-Draco? Tu vas bien? fit la voix de Blaise, inquiet.
Cela faisait bientôt dix bonnes minutes que le jeune sorcier fixait un des murs de la salle commune des Serpentards, un livre de sorts de Défense Contre les Forces du Mal ouvert dans ses mains, qui reposaient sur l'avant de ses cuisses.
Ayleen était venue en cours aujourd'hui, enfin, elle était partie en milieu de matinée, mais c'était toujours ça de pris.
Le blond n'avait pas pu décoller son regard de la jeune femme de toute la journée, mais son attitude avait empiré pendant le cours de Soin aux Créatures Magiques, avec ce balourd d'Hagrid.
Le cours portait sur les Sombrales, que les élèves pouvaient voir depuis la Guerre. Ces créatures, de par leur association constante à la mort, étaient devenues très craintives, et quelque peu agressives, ce qui les rendait difficile d'approcher. Même St Potter avait échoué, alors c'est dire que tout le monde -Hagrid compris, même si il la félicita par la suite- fut surpris lorsqu'Ayleen parvint à caresser une de ces puissantes créatures chevalines, l'apprivoisant en moins d'une minute. Aussitôt, les autres Sombrales, qui jusque là étaient restés en retrait, s'approchèrent doucement de la brune pour lui quémander des caresses. Durant tout ce temps, cette dernière resta impassible, comme si c'était une habitude pour elle. Et, malgré son attitude glaciale, le Serpentard n'avait pu s'empêcher de penser qu'il la trouvait absolument magnifique. Mais, après le cours, et sans même prendre la peine de rester jusqu'à la fin du conciliabule de félicitations d'Hagrid, la brune était partie en coup de vent. Du vent. Voilà c'est ça. Le regard toujours face au mur, Draco se mit à rire, d'un rire tout sauf sain, amer, un rire fou, tandis que le blond sentait les morceaux éparses de son cœur entre lesquels il tentait de maintenir un semblant de cohésion s'effriter et tomber en poussière.
-Draco ? s'inquiéta Blaise, qui n'aimait pas du tout voir son ami dans cet état, surtout que le dit ami n'avait pas répondu à sa précédente question.
-Du vent. continua d'ailleurs celui-ci, hilare. Ce n'est que du vent. Ayleen. Elle est comme un courant d'air qu'on essayerai de maintenir captif avec ses doigts... insaisissable....
-Draco...
-Et tout ça c'est à cause de moi! À cause de celui qu'elle aime, et qui l'aime tout aussi ardemment ! Tu te rends compte Blaise ? hurla à moitié le blond qui était pourtant connu pour son calme à toute épreuve, des larmes salées dévalant ses joues. Pourquoi est-ce que j'ai dû lui dire ça ? Si je m'étais tus, elle serait toujours la même, et-
-Draco! s'écria alors Blaise, n'y tenant plus, et étreignant son ami pour lui apporter son soutien et du réconfort, Tu n'avais pas le choix! Si tu étais resté avec elle, elle aurait dû devenir un Mangemort, au service de cette ordure, ou bien il l'aurait fait torturer dans le simple espoir qu'elle lui apprenne quelque chose au sujet de Potter. Elle aurait pu être tuée, ou n'être plus qu'un cadavre dépourvu de libre arbitre. Tu as fais ce qu'il fallait pour elle. Alors arrête de pleurer je t'en prie...
Le jeune métis sentit son ami se détendre entre ses bras, mais il sentait clairement que ses sanglots refusaient de se tarir.
Blaise détestait ça. Il savait très bien que Draco avait dû y aller fort pour qu'Ayleen soit convaincue de leur rupture, et il comprenait très bien qu'elle en souffre, mais ce n'était pas une raison. Et Blaise détestait ça.

FLASH BACK
Aujourd'hui, c'était un magnifique jour d'automne, les feuilles du parc tombaient en tournoyant jusqu'au sol. Ce temps était bien peu adapté à ce que Draco Malfoy allait faire. Avançant dans le parc en direction du lac, le Serpentard se dit qu'il aurait préféré que le ciel soit chargé de nuages, plutôt que de ce soleil qui semblait persister à le narguer de sa foutue bonne humeur. C'en venait presque à le décider à remettre son projet à plus tard. Mais il ne pouvait se le permettre. Dans trois jours, ce serait les vacances, et tout deviendrait bien plus compliqué pour lui. Et il refusait qu'elle soit entraînée dans cette histoire par sa faute. C'était absolument hors de question. Il arriva au bord du lac, et croisa deux yeux rose-violacé. Ses yeux. Il ne pu s'empêcher de les contempler une dernière fois, il ne pourrait peut-être plus jamais le faire, et à cette pensée, son estomac se noua. Et il pu sentir son cœur saigner lorsqu'elle se tourna et lui offrit un de ces sourires dont elle avait le secret, et qu'elle n'offrait qu'à lui, avant de lancer joyeusement :
-Dray! Tu voulais me voir ?
Sa voix. Oh bon dieu sa voix. Et son surnom qui en sortait... Draco ne put alors s'empêcher de l'imaginer en train de l'appeler doucement le matin en lui secouant délicatement l'épaule, dans quelques années, lorsqu'ils vivraient ensemble, avec peut-être deux enfants.
Non. Il ne devait pas. Penser à ce genre de choses ne l'aiderait certainement pas, et ne ferait que resserrer l'étau autour de sa poitrine. Serrant les poings jusqu'à ce que les jointures deviennent blanches, Draco s'approcha de celle qu'il devait quitter, sûrement pour toujours, afin de la savoir hors de danger, se stoppant à deux mètres.
-Ayleen. fit il d'une voix dure et froide, qui transperçait sa propre âme, Je ne veux plus continuer.
-Dray..? demanda la jeune femme, dont le regard s'assombrit brusquement lorsqu'elle comprit de quoi son petit ami parlait.
-Nous deux c'est fini. Je ne veux plus de toi.
-Dray..? Tu vas bien? Si c'est une blague, ce n'est pas drôle ! s'écria Ayleen, dont la voix montait furieusement dans les aigus.
Non. Pas maintenant. Je t'en supplie, ne fais pas ça. Attends que ce soit fini, attends que je sois parti. Ne complique pas les choses chérie je t'en prie, je ne supporterais pas de te voir pleurer par ma faute, même si tu le feras. Attends que je ne sois plus là. Parce que je ne dois pas me montrer faible tu comprends ? Il faut que je le fasse. Je n'ai pas le choix... Je ne supporterais pas qu'Il te blesse par ma faute... Alors je t'en supplie Ayleen, mon cœur, tiens encore un peu... Je préfère que tu souffres un peu maintenant, je sais c'est cruel de ma part, mais ce n'est rien comparé à ce qu'Il pourrait te faire subir.
-Ce n'est pas une blague Griffondor... je ne veux plus de toi. C'est fini. cingla le jeune homme, le regard fermé.
-Mais..! protesta Ayleen, au bord des larmes
-Il n'y a pas de "mais". Toi et moi c'est de l'histoire ancienne, je ne veux pas d'une Griffondor, et surtout pas une amie de St Potter compris ? Alors ne vient plus me parler. Et c'est pareil pour Théo, Blaise et Pansy. Ne viens plus les déranger, et reste avec tes amis les traitres à leur sang et les Sang de Bourbe, c'est ce que tu fais le mieux.
Il ne faut plus que tu m'approches, surtout pas. Je suis devenu un véritable danger pour toi...
Ayleen regarda un instant celui qui était présentement en train de la jeter, entre tristesse, colère et désespoir, encore sous le choc, avant de serrer les poings jusqu'à ce que ses ongles tranchent ses paumes, faisant doucement couler du sang entre ses doigts, pour ensuite venir tâcher l'herbe verte du bord du lac, et laissa tomber, d'une voix empreinte de malheur et de tristesse:
-Alors... c'est comme ça..? Je vous... dérangeait..? Et moi qui pensais être la bienvenue... Je suis bien stupide, pas vrai?
Non. Non ne dis pas ça mon cœur ce n'est pas de ta faute, rien de tout cela n'est vrai, je te jure... tu dois comprendre... alors tais-toi je t'en prie, je t'en supplie... je me fiche d'avoir mal si c'est pour te sauver... mais pense à toi... ne te fais pas plus de mal.
-Je croyais que ta famille m'avait acceptée, malgré mes relations, mais visiblement, si je te dérangeait toi, tes parents doivent me haïr. Mais bon... continuait-elle, les larmes aux yeux, qu'elle s'efforçait de contenir, mais qui brisaient le cœur de Draco, déjà malmené. Tu devais bien mal m'aimer pour me dire ça... pardon. Je n'avais pas remarqué que je constituait une gêne... je ne te dérangerais plus... si c'est là ce que tu veux de moi.
Toute sa joie avait disparu, pour ne plus laisser qu'une fille de seize ans brisée, mais qui, peut-être par fierté ou simplement par envie, retenait ses larmes du mieux qu'elle pouvait.
Non. Non ne dis pas ça ce n'est pas vrai ! Mes parents t'adorent, ils étaient ravis que j'aie trouvé une fille comme toi! Ils voyaient déjà en toi leur future belle-fille ! Et tu ne nous as jamais dérangés! Blaise et Théo adoraient t'entendre chanter et rire, et Pansy n'a jamais eu de meilleure amie que toi! Et moi,je t'aime, je t'aime plus que tout! Et j'en meurs parce que la simple idée qu'il t'arrive malheur par ma faute me rend malade, et c'est parce que je t'aime que je dois te dire une chose aussi horrible.
Pour couper court à cette horrible discussion, Draco lâcha:
-Adieu Ayleen.
Et, sans attendre ou la réponse, ou la réaction de celle-ci, Draco s'éloigna, au beau milieu des feuilles multicolores qui tombaient.
Finalement, le temps était plutôt adapté à la situation. Parce que la couleur des feuilles d'automne traduisait deux cœurs qui saignaient, tout aussi à l'unisson qu'ils avaient battus. Les cœurs de Draco et d'Ayleen.

This is my nightmareWhere stories live. Discover now