Chapitre 11 : Sirens call

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— Mon père me l'a dit il y a un mois à peu près, répondit le garçon en tirant sur sa cigarette, Je me suis fait à l'idée.

— Tu l'as déjà vu ?

— Non... Je ne sais même pas si elle est encore vivante, si elle vit à Paris, je... Je ne sais rien sur elle.

— Ton père a retrouvé quelqu'un ?

— Oui. Chloé et son abruti de fils que je me coltine depuis. Et toi, ta mère ?

— Gérard.

Noah esquissa un sourire, amusé.

— Non, ne fais pas cette tête, l'arrêta Gautier, Il est sympa.

— Pourquoi tu dis ça comme ça alors ?

— Pour rien, je ne sais pas... C'est juste que j'ai eu beaucoup de mal avec lui au début. Il était un peu... Beauf, tu vois ? Alors qu'en comparaison, mon père était un grand avocat, toujours en costard. Puis lui, il a débarqué avec ses matchs de foot et sa bière, c'était cliché, je te jure. Je ne comprenais pas ma mère. Elle qui venait de la haute bourgeoisie parisienne. Ça m'a fait un coup. Je me suis même dit à un moment qu'elle l'avait choisi parce que c'était l'opposé de mon père, peut-être pour ne pas se souvenir de lui, je ne sais pas.... C'est peut-être ça d'ailleurs, je ne lui ai jamais demandé.

— Et ? S'intéressa Noah.

— J'ai appris à le connaître. Je crois même que c'est la meilleure personne que j'ai rencontrée... Après Ruben bien sûr.

— Pourquoi ?

— J'adore mon père tu vois, je ne veux pas dire du mal de lui alors qu'il n'est plus là, mais je pense qu'il n'aurait jamais accepté mon homosexualité. Ma mère a déjà eu un mal de chien à le faire et, pourtant, elle était plus ouverte que lui. Si elle n'avait pas rencontré Gérard, elle ne me l'aurait jamais pardonné. Cet homme... Il a juste réussi à lui ouvrir les yeux. A lui montrer autre chose. Il a réussi à refonder ma famille. Ce n'était pas gagné.

— C'est marrant, murmura Noah, C'est exactement ce qu'a dit mon père quand il a ramené Chloé et Jonas à la maison.

— Tu l'as cru ?

— Non.

— J'ai mis deux ans à accepter Gérard. Tu as le temps.

Ils se turent pendant un instant, le bruit des vagues venait combler le silence. Noah termina sa cigarette puis rangea le mégot dans son paquet qu'il remit dans le fond de sa poche. Il glissa ses orteils dans le sable, jouant avec les grains de sable, puis reprit sans oser se retourner vers Gautier.

— Comment elle s'en est sortie ta cousine ?

Le garçon se retourna vers lui, soulagé, en quelque sorte. Gautier avait attendu que Noah évoque le sujet avec lui, il aurait détesté devoir lui en parler de force.

— Claire a été hospitalisée l'été dernier. Après un évanouissement. Ses parents n'avaient rien vu venir.

— Elle va mieux ?

— Oui, elle a été au service nutrition, elle était suivie psychologiquement, elle s'en est sortie.

Noah acquiesça de la tête. Il avait envie de se fumer une autre cigarette, mais il parvint à se retenir par respect pour Gautier.

— Hormis moi... Qui est au courant ?

— Mon médecin.

— C'est bien si tu es suivi. Ça fait longtemps ?

NantisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant