Nantis

Chapitre 4 : Protect me from what I want

Anna Joly posa son stylo sur son bureau en soupirant. On était lundi et, bien que ce soit la première semaine des vacances, la jeune fille avait mis son réveil à huit heures pour commencer ses fiches de BAC. Ce matin, elle s'était attaquée à l'Histoire. C'était la matière qu'elle maitrisait le moins. Elle relut vaguement la fiche de dates qu'elle venait d'écrire, mais elle réalisa qu'elle n'avait rien enregistré depuis deux heures. Elle n'avait pas vraiment la tête à réviser. En réalité, Anna ne pouvait s'empêcher de penser à ce que pouvait faire Noah. Elle avait eu de ses nouvelles la veille alors qu'il venait d'atterrir à l'aéroport, puis plus rien depuis. Était-il sorti hier soir ? Avait-il rencontré de magnifiques italiennes ?

Un coup résonna à sa porte et la jeune fille sortit de ses réflexions. Elle marmonna un « entrez » à peine audible et sa petite-sœur pénétra dans sa chambre. Ophélie s'affala sur le lit de la jeune fille et Anna fit tourner son fauteuil à roulette pour se retrouver face à elle.

— Qu'est ce qu'il t'arrive ? L'interrogea-t-elle.

— Je suis trop crevée, lui répondit Ophélie en s'allongeant de tout son long dans le lit de sa grande-sœur, Je n'ai pas dormi du week-end. Et toi alors ta soirée ? Comment ça s'est passé avec Noah ?

Ophélie Joly avait passé tout le week-end avec son petit-copain. Elle n'était donc pas au courant du déroulement de la soirée de samedi.

— Allez raconte ! Insista la jeune fille en s'emparant d'Henri, la peluche rose d'Anna qui était toujours posée sur son lit.

— Pose ça, la gronda sa sœur qui n'aimait pas qu'on y touche, Et puis je n'ai rien à raconter.

— Je ne te demande pas les détails, juste savoir si c'était bien ou pas.

— Si je dis que je n'ai rien à raconter, ce n'est pas parce que je n'ai pas envie, mais parce que je n'ai VRAIMENT rien à raconter, précisa Anna.

— Quoi ? Bégaya Ophélie, hébétée, en se relevant légèrement de sa position allongée à l'aide de ses deux coudes... Attends, vous n'avez rien fait ?!

— Rien du tout.

— Vous avez dormi ensemble et il ne s'est rien passé ?

— Non, on n'a même pas dormi ensemble, l'informa-t-elle, Noah m'a ramenée.

— Mais pourquoi ? Souffla la jeune fille toujours aussi incrédule.

— J'étais ivre, marmonna Anna vaguement.

Elle retourna de nouveau son fauteuil roulant pour se repositionner face à son bureau tandis que sa petite-sœur répéta dans son dos :

— Tu étais ivre ?

— Oui.

— A une soirée en boite, c'est pas si étonnant, enchaina Ophélie qui n'y comprenait rien, Pourquoi est-ce que vous n'avez pas couché ensemble ?

— J'étais vraiment ivre, précisa Anna, Enfin... Je me souviens quand même de toute la soirée. Je crois que Noah a encore trouvé une excuse pour qu'il ne se passe rien.

— Et pourquoi il ferait ça ?

— Pour le savoir, il faudrait le lui demander, ironisa la jeune fille en se retournant vers sa sœur, Mais je pense connaître déjà la réponse.

— Qui est ? S'intrigua Ophélie en s'asseyant en tailleur sur le lit d'Anna tout en tripotant sa peluche.

— Je t'ai dit de lâcher Henri !