Chapitre 3

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CLAIRE

Partir vite. Très vite et loin d'ici. Mais surtout loin de lui. Je ne sais franchement pas ce qu'il lui a pris de faire ça... Il souffle le chaud et le froid. Un jour il me déteste, le lendemain il m'embrasse...

Et moi, moi en petite imbécile que je suis, je l'ai laissé faire. Je cherche encore la raison. Ce que je peux dire, c'est que ce baiser était différent. Totalement différent de ce que j'ai connu avec Marc.

Le baiser n'était pas doux, délicat. Non rien de tout ça. Il était plutôt du genre fougueux et explosif. Comme si Édouard n'avait attendu que ça. M'embrasser. Et m'embraser par la même occasion... Il faut dire que son baiser ne m'a pas laissée si indifférente que ça...

Je l'ai apprécié. Beaucoup même. Et j'aurai aimé le continuer. Si ma raison ne m'avait pas rappelé à l'ordre.

La route pour rentrer chez moi n'était déjà pas longue à l'aller, mais au retour elle l'est encore moins. Pourquoi il a fallu que nous habitions si proches l'un de l'autre ? Parfois le destin s'acharne...

Le pire dans tout ça, c'est que je vais devoir faire comme si de rien n'était devant Lili, sourire à tout bout de champs pour qu'elle ne se rende compte de rien. Mais surtout, faire semblant que tout va bien devant ma mère ; que j'ai appelé pour qu'elle garde ma fille le temps que j'aille voir Édouard...

Comme à son habitude, dès que je rentre à la maison, ma petite tornade me saute dessus. Ma mère lui a fait prendre sa douche. Ses cheveux tout doux dans lesquels je pose ma tête, pendant qu'elle est dans les bras, sentent la vanille.

Je sens les yeux interrogateurs de la mère sur moi. Elle sait que quelque chose ne va pas. C'est dingue comme les mères peuvent sentir quand nous n'allons pas bien. Il y a comme ce lien invisible entre nous.

-Je vais faire du café, je sens que tu en as bien besoin, dit soudainement ma mère.

J'acquiesce silencieusement des yeux, alors que je tiens toujours fermement Lili dans mes bras. Elle ne veut plus y descendre. Un vrai pot de colle. Une vraie petite fille à maman, en fait...

Lili finit tout de même par quitter mes bras pour aller jouer avec mon père. J'espère pour lui qu'elle va vouloir jouer à autre chose que ses poupées... Mais il est tellement gaga d'elle qu'il accepte de faire tout ce qu'elle lui demande...

Nous sommes toutes les deux devant nos tasses de café, attendant celle qui va briser ce long silence. J'aimerai le faire, mais je ne pense pas en avoir la force. À la moindre parole douloureuse, je m'effondre, c'est certain.

C'est finalement ma mère qui décide de le rompre. Pas de la meilleure des façons, mais soit.

-Tu crois que je n'ai pas vu ton petit manège ? Je suis ta mère, pas une inconnue. Je te connais par cœur.

Ce qu'elle me dit m'inquiète. Et si elle savait que j'ai inventé cette histoire de petit-ami ? Elle sera déçue c'est certain...

-Tu me parles de quoi maman ? Demandais-je un brin anxieuse.

-Je suppose que tu es allée voir Édouard ? M'interroge-t-elle.

-Je, euh... Oui.

-Qu'a-t-il fait pour te mettre dans cet état ? Il t'a fait du mal ? Il t'a frappé ?

L'inconnu D'une VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant