Chapitre 15: ... Qui est vite rattrapé par la réalité

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Soudain, Monsieur le chauffeur ajoute :

« Je rejoins votre charmante Madame, vous êtes un vrai goujat.

— Est-ce qu'on t'a sonné toi ? Non, répond Caleb sur la défensive.

— Parle-le-lui mieux Caleb ! Ce n'est pas ton chien !

— Tout comme elle n'est pas le vôtre, Monsieur Caleb ! ajoute le chauffeur. »

En guise de réponse, mon patron grommelle et tire sur sa cravate comme si elle l'étouffait. Olivia et chauffeur 1-0 Caleb. Je jette un regard dans le rétroviseur et adresse un sourire de remerciement à mon sauveur, sourire qu'il me rend en retour.

Lorsque nous arrivons devant chez moi, je salue l'homme qui nous a conduits ici et sors rapidement pour rejoindre l'entrée. Caleb me rejoint rapidement sur le perron après avoir adressé quelques mots avec le français. Il semble énervé au vu de ses sourcils foncés et de la pliure entre ses deux sourcils.

« Bien, fait-il.

— Bien... Merci de m'avoir raccompagnée. Je pose la main sur la poignée et pénètre dans le hall. La porte ouverte, je me place devant et observe Barnes. Tu veux... ? Je pointe l'entrée avec mon doigt sans rien dire. »

Il regarde ses chaussures, enfantin puis relève la tête et accepte d'un geste de haut en bas. Je le laisse passer dans le vestibule, le cœur battant à la chamade. Je n'ai pas amené d'homme autre que mes amis et le proprio chez moi. C'est un saut dans l'inconnu pour moi.

Je monte la première les escaliers en prenant soin de laisser une distance respectable entre nous deux. Je ne sais pas pourquoi je réagis ainsi.

Une fois dans mon appartement, je retire ma veste et indique dans un mot mon canapé pour qu'il s'assoit.

« Tu... Je me mords la lèvre. Tu veux boire quelque chose ? »

— Je dirais un café noir, si tu as. Il jette des coups d'œil partout, observant chaque détail de mon espace de vie. Il s'arrête sur mon tourne-disque et se relève de son siège pour aller l'observer de plus près tandis que je fonce dans la cuisine pour fouiller les placards. »

Je sais pertinemment que je n'ai pas de café, juste de l'eau et du chocolat chaud. Je m'active pour préparer ma boisson et dis, alors qu'une petite idée germe dans mon esprit en regardant ma tasse :

« Je n'ai plus de café, mais j'ai autre chose si tu veux !

— Et quelle est cette autre chose ? Sa voix me paraît lointaine. Il caresse le tourne-disque et se tourne vers les quelques autres vinyles qui traînent dans une petite bibliothèque.

— De l'eau ou ma boisson préférée.

— Quelle est ta boisson préférée ? interroge-t-il, retournant la pochette pour regarder le nom. Je m'appuie sur le comptoir avec mes coudes et dépose ma tasse fumante.

— Chocolat chaud avec ma touche personnelle, chantilly vanillée. J'agite la bombe et asperge le liquide marron avec. Ma boisson « déprime » en fait. »

Caleb semble étonné et tout en enlevant sa veste et son manteau, il s'approche de moi avec son vinyle à la main. Il hume le doux fumet et sourit.

« Tu es toujours une grande enfant, c'est fou. Il ricane puis s'assoit sur une des chaises de bar.

— Être une grande enfant n'est pas une fatalité en soi. Je souris à mon tour et me retourne vers mes placards pour sortir une seconde tasse. La première qui vient est une tasse grenouille, bien loin de celles minimalistes et bien plus distinguées de Caleb. Tu en veux ?

Chocolat Chaud et Chantilly [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant