32

4.6K 216 14
                                    

PDV Clarke ~

-Allô, maman? je marmonne , mon téléphone en mode haut parleur.

-Alors, comment se passe ton voyage? J'ai regardé la météo sur internet et-

-Nan maman, je rentre à la maison.

-Mais, mais pourq-

Et je raccroche avant qu'elle aie eu le temps de répondre. Ça fait quatre heures que je roule et je sens la fatigue prendre posséssion de mon corps. Ma prothèse me fait souffrir mais je continue de rouler, sans penser à rien.

J'ai le coeur brisé et une jambe en lambeaux. Je suis inutile, autant que je rentre chez moi pour broyer du noir. Lexa ne se rend décidemment pas compte de la souffrance qu'elle m'inflige.

Les kilomètres défilent et la grêle s'abat sur mon pare brise, de plus en plus fort. Je prends peur, et décide de m'arrêter sur le bord de la route et de reprendre mon périple un peu plus tard. J'allume mon téléphone et constate qu'Octavia m'a laissée une vingtaine de messages. Je ne réponds pas, éteint celui ci, et tape sur le volant. Je pleure sans m'interrompre et finis par m'endormir. Je suis réveillée par un bruit sur mon carreau. Il pleut des cordes, et j'ai des difficultés à distinguer la silhouette qui s'approche.

PDV Lexa~

Ma foutue voiture est tombée en panne. Il faut que je demande à quelqu'un un téléphone, j'ai jeté le mien avant de partir.
J'aperçois une petite voiture. Le même modèle que la mère de Clarke, je pense. Je toque délicatement sur le pare brise, en prenant le soin de protéger mes cheveux de la pluie.
J'ai beaucoup roulé et je suis à bien bout de force. Ma bouche s'ouvre en grand quand la portière s'ouvre.

-Je... marmonne-t-elle.

-Clarke, je suis désolé, je- je vais partir...

-Non, reste, me chuchote-t-elle.

-Ma voiture est en panne est-

-Reste.

Elle m'invite donc dans sa voiture et nous nous mettons à discuter de tout et de rien, de choses insignifiantes. Ça m'avait manqué, pour tout vous dire. Les heures passent et Clarke reprend le volant. J'appelle Indra à l'aide de son portable et lui demande d'appeler la dépanneuse.

Les cheveux de Clarke sont emmêlés et on devine à ses cernes violacées qu'elle n'a pas passé une bonne nuit de sommeil. Malgré tout ce que j'ai pu lui faire, elle m'accepte toujours. Elle me prend avec elle quand j'en ressens le besoin et n'hésite pas à se montrer gentille à mon égard.
Mon regard se pose sur sa prothèse, que je regarde avec insistance. Je me met à sangloter, doucement, pour éviter que Clarke ne le remarque.

-Ça va pas? dit-elle soudain.

-Si, si je... dis-je en m'essuyant les yeux à l'aide de ma manche.

-Tu sais, l'important c'est que je sois encore en vie. Même si j'ai un peu mal, je peux m'estimer heureuse d'avoir survécu.

-C'est pas trop qui conduisais ce jour la, ajoute-t-elle. Je ne peux en vouloir qu'à moi même. S'il te plaît, ne pleure pas.

Et elle m'essuie le visage à l'aide de sa main libre. Il faut à tout prix que j'arrête de psychoter à ce sujet, sinon ma vie sera un cauchemar. J'admire le crépuscule par la vitre et aperçois au loin un chapiteau, de couleur rouge avec des rayures blanches. Une fine pluie s'est mise à tomber.

-Tu peux t'arrêter une minute, s'il te plaît ?

Clarke tourne le volant et s'arrête sur le parking près de la fête. Des ballons à l'hélium la surplombe, créant ainsi une atmosphère familière et envoûtante.
J'aide Clarke à sortir de la voiture parce qu'elle présente des difficultés à sortir de celle ci à cause de sa jambe, partie dans l'accident. Elle semble heureuse malgré tout et me sourie.

-Ça te dit qu'on fasse ça? me dit-elle en me montrant la grande roue du doigt.

-Avec plaisir.

L'homme nous désigne l'entrée du manège et nous montre où s'asseoir. Le paysage est absolument magnifique, un mélange de violet, orange et rose. Je suis époustouflée, sans mot. Je regarde face à moi, au fur et à mesure que je prends de l'altitude. Une fois en haut, une voix dans le haut parleur retentit:

-EXCUSEZ MOI MESDAMES ET MESSIEURS NOUS AVONS UN PROBLÈME TECHNIQUE. LA ROUE DEVRAIT REDEMARRER DANS 20 MINUTES, MERCI DE VOTRE PATIENCE.

Je peux entendre des soupirs ainsi que des plaintes venant des autres clients.

-Clarke, on pourrait prendre une photo, si tu veux. La vue est magnifique, je lui propose.

Elle semble préoccupée. Elle effectue des gestes intempestifs dans ses cheveux, et ses lèvres sont terriblement sèches, presque craquelées. Elle a le teint cadavérique.

-Clarke, qu'est ce qui se passe?

Elle ne répond pas la première fois. Je réessaye.

-Clarke?

Elle lâche un soupir, puis pose son regard dans le mien. Je sens dans son regard une certaine détresse.


-Lexa, pourquoi tu m'as abandonnée?

Love is why we are hereOù les histoires vivent. Découvrez maintenant