Retrouvailles

5

Le soir était apparu. Tout le monde enfilait son déguisement, ainsi le voulait le thème, et y ajoutait des petites touches personnelles si nécessaire. Ludmila s'était habillée d'une longue robe jaunâtre et dorée.

Federico et Stefano l'avaient gardé pour secret mais avaient décidé d'avoir le même déguisement, et d'être identiques. Ils trouvaient que ce serait drôle et c'est de cette manière qu'ils se considéraient : comme des jumeaux. Ils étaient tous les deux vêtus d'un costume noir et d'un masque noir.

Tout le monde portait un masque, il fallait jouer le jeu ! Même grand mère Silvia était déguisée ! Sauf qu'elle avait préféré ne pas se cacher le visage. Elle adorait ces idées annuelles de thème.

Ludmila se maquillait quand Stefano apparut, dans sa chambre.

— Tu n'étais pas censé me voir sans mon masque ! s'écria-t-elle ahurie.

Il plaça promptement ses mains devant ses yeux, donc sur son masque, en répondant :

— Désolé ! Je n'y avais pas pensé..

Elle soupira puis sourit.

— C'est bon c'est bon...

Il retira ses mains.

— Mais c'est que t'as l'air charmant..., s'écria-t-elle, ce qui le fit sourire.
— Tu as l'air charmante dans n'importe quelle apparence.

Ludmila éclata de rire. C'était incroyablement niais.

— Ringard ? demanda-t-il, avec un sourire gêné.
— Un peu, dit-elle en riant. Mais ça reste mignon.

Elle se leva et le prit rapidement dans ses bras. Quand ils se séparèrent, elle prit et enfila son masque.

— On y va ?
— Oui, on est déjà parmi les derniers.

Ils sortirent donc de la chambre de Ludmila, et dévalèrent les escaliers. C'était la fête ! De la musique, de l'ambiance, une longue table alignée avec toutes sortes de garnitures et de boissons, et tout le monde qui discutait, à l'intérieur, dehors, ou bien dansait ou restait assit. Elle n'arrivait pas à reconnaître chaque personne. La première personne qu'elle cherchait naturellement des yeux depuis la sortie de sa chambre était Federico. Mais pourtant elle ne l'aperçut nul part.

— Je vais prendre un truc à boire, tu veux quelque chose ?

Elle nia de la tête.

— Non, merci. Je vais aller passer du temps avec Victoria.
— Ça marche.

Victoria était la cousine germaine de Stefano. Ça lui faisait plaisir qu'elle s'entende si bien avec sa famille. Il l'embrassa brièvement et alla se servir à boire.

Tandis qu'elle vagabondait entre les personnes, et n'avait par ailleurs toujours pas repéré Federico du regard, son téléphone sonna. Elle le prit et vit que c'était Violetta qui l'appelait. Ça faisait quelques jours qu'elle ne lui avait pas parlé et elle ne lui avait pas encore raconté à propos de ce voyage. Elle avait matière à raconter... Ludmila allait décrocher quand elle se trouva face à face à grand mère Silvia.

— Ludmila ! s'écria celle-ci enjouée.

La concernée rangea son téléphone.

— Oh ! Umm... Buon compleanno !

Elle sourit. Son visage s'allongea, et malgré les rides on y remarquait des fossettes. Sûrement d'où le petit charme en plus de Federico et Stefano...

— Grazie mille ! Come stai ?
— Bene. E tu ? répliqua Ludmila le plus précisément possible en articulant beaucoup.
— Benissimo !

Elle sourit, et s'apprêta à partir quand Silvia la retint :