Avant la fin

Jeudi

Jeudi, 22h11
J - 3

Violet arriva après Peter ce jour là.

— T'es en avance Peter navré.
— Je me suis échappé. J'ai dit que j'allais faire des cafés et à la place je suis sorti et je suis venu ici.
— T'aurais dû me le dire hier, j'aurais apporter un thermos de café et j'aurais été ton excuse. En plus avec les délires paranoïaques de mon père, on a plein de réserves de conserves, de soupes déshydratés et de thermos de café. Ça leur aurait donné une once d'utilité comme ça.
— Vraiment dommage en effet. Mais comme je pourrais rester plus longtemps en disant qu'il n'y avait plus de café et que j'ai dû attendre le réassort.
— Bien vu.

Ils se turent, et observèrent le ciel étoilé.

— Violet ?
— C'est moi.
— Tu sais j'ai menti, je ne voulais pas de café.
— Je savais que tu étais plus du genre thé !
— Non, en vérité je suis venu pour toi.
— Sans blague.
— Je crois que... Tu es ma seule source de bonheur en ce moment. Je travaille tellement que je n'ai plus d'amis, et ma mère et ma sœur sont si hystériques à cause de l'astéroïde qu'elles me dépriment encore plus. Je continue à travailler juste pour elles, pour leur donner une petite chance d'être sauvées, mais plus le temps passe et plus j'ai envie de tout abandonner. Elles me donnaient la force de tenir, mais maintenant qu'il n'y a plus aucun espoirs, je crois que tu es ma seule raison de vivre.
— Je crois que c'est la plus belle chose qu'on ne m'ait jamais dite Peter. Et je le pense aussi. Entre ma mère qui pleure pendant des heures, mon père qui pète les plombs et dépense tout son capital en trucs de survies débiles, et ma sœur paniquée, j'ai l'impression que je vais exploser. Il n'y a qu'ici, avec toi, que je retrouve un semblant de calme. Sans toi je crois que j'aurais déjà pété un cable. Tu sais que mon voisin a essayé de se suicider ? Et que sa femme l'en a empêché in-extremis ? Tout le monde devient fou, comme si on était mort dimanche dernier, et qu'on passait nos dernières heures à vouloir s'enterrer. C'est triste mais c'est tellement logique. Sans toi je crois que je ferais pareil.
— Alors on s'est bien trouvé. Deux idiots désabusés qui observent le monde en attendant sa fin.