Chapitre IV▪ le 3e jour▪

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J'ai passé toute la nuit à pleurer. Je me posais des questions sur le pourquoi je devais endurer tant de souffrance, seulement pour un unique vœu. J'avais envie de voir mon père et le serrer dans mes bras mais il n'était pas là. Seul Mathilde subissait mes questions insupportables. Cette sensation de douleur était insupportable. Je croyais que j'allais mourir d'un moment à un autre, mais Mathilde m'avait rassuré que ces gens utilisaient mes souffrances mentales pour en faire des souffrances physiques. Elle me demanda donc avant de partir dans le jardin, d'être en paix avec moi-même. Facile à dire qu'à faire. Mais je lui ai demandé de faire venir Rodwing à la demeure pour que je puisse être tranquille en moi. Elle avait d'abord, du premier contact rejeter ma proposition. Ensuite je suis restée sans parler, en regardant le vide. Plutôt une bonne comédienne. Elle m'avait dit qu'elle ne savait pas comment le faire venir à la demeure, ce qui m'exaspérait. Ce n'était pourtant pas si difficile de trouver quelqu'un d'aussi magnifique que lui. Il devrait être une cible à repérer facilement.

Ça faisait déjà deux heures de temps que j'essayais de me calmer, tout en réfléchissant sur comment j'allais le voir. Mais il m'était impossible de me cadrer uniquement sur cela et de ne pas penser à ce que je devrais endurer aujourd'hui, surtout quand les portes s'ouvriront et que je perdrai certainement mes vêtements une fois de plus. Cet endroit était froid, et sentait l'humidité à plein nez. S'il pouvait se faire que ce lieu n'existait jamais. Ça m'épargnerait toute cette anxiété. Bientôt midi et toujours pas de Rodwing en vue. Peut-être je devais oublier son existence et il apparaîtrait comme à son habitude. J'aimais de plus en plus sa compagnie. S'il venait à me demander quoique ce soit, je lui offrirai tout. C'était peut-être un comportement exagéré de ma part, de vouloir tout lui donner d'un coup. Étais-je d'ores et déjà dans ce tourment appelé l'amour? Dans le dictionnaire ce mot signifiait *

Sentiment intense et agréable qui incite les êtres à s'unir.* Oui, je ressentais le besoin de sa peau contre la mienne. Au bout d'un moment de visualisation de son visage, mon cœur se mit à battre à mille à l'heure. Il fallait que j'en parle à Mathilde.

Elle était dans la cuisine. Toujours les mains dans un torchon qui faisait les contours des objets.

« Mathilde? » Elle se retourna et répondit.

« Oui ma petite. Que puis-je faire pour vous? »

« Je voulais que tu m'explique un petit quelque chose. » Enonçais-je en faisant un demi-cercle avec mon index et mon pouce.

« Bien sûre que voulez-vous savoir? »

« C'est à propos de Rodwing... » Déclarais-je en évitant son regard.

« Ah! Le fameux Rodwing. Je sais déjà de quoi vous voulez discuter mademoiselle. Vu votre expression, et la couleur de vos pommettes, je dirai que vous voulez savoir ce qui vous arrive en ce moment? »

« Oui... exactement. Je venais de lire dans le dictionnaire le mot amour et- »

« Amour? NON! Non mon enfant. Ça ne peut pas être de l'amour. Un sentiment, passager oui. Mais pas de l'amour. Vous appréciez cet homme? » Me coupa-t-elle.

« Je crois bien que oui. Et... comment dire? » Posais-je ma main sur mon front chaud. « Quand je le vois, mon cœur ne cesse de tambouriner. »

« S'il s'accélère, vous aurez une crise cardiaque. » Déclara-t-elle en jetant son torchon sur le plan de travail.

« Non Mathilde. Je ne parle pas de cette façon de battre, je parle de la façon dont mon cœur bat quand il est près de moi. »

« Avant d'aller plus loin ma petite. Je tiens à vous dire que ce Rodwing ne renvoie rien de positif. Il est extrêmement trop parfait pour être vrai. Et vous, vous êtes si naïve qu'il fait de vous ce qu'il veut. » Ses mots me blessaient intérieurement. Et mes paupières se remplirent de liquide tiède, coulant délicatement sur mes joues.

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