• CHAPITRE HUIT •

26.1K 1.9K 100
                                    


Je dépose mon sac de voyage dans son entrée et j'ai l'impression qu'il prend un malin plaisir à refermer lentement la porte derrière nous.

— Nous allons donc devoir établir des règles.

Car oui, je ne compte pas lui faciliter la tâche pour autant.

— Plaît-il ?

— Afin que cette cohabitation se déroule au mieux il nous faut un minimum d'ordre.

— Pourquoi diable accepterais-je de faire une telle chose ? Ne suis-je pas censé te rendre le vie difficile afin que tu échoues ? Par ailleurs, nous avons déjà un contrat si mes souvenirs sont bons.

Avec son habituelle suffisance, il fait danser le bloc de post-it devant mes yeux.

— Je parlais plutôt d'une sorte de règlement.

— Pas besoin de clauses additionnelles, se rebiffe-t-il.

— Nous pourrions...

— Non.

— Tu n'es qu'un sombre crétin.

— Comme tu peux le constater, la porte est juste ici. Ne te fais pas de souci, je serai le seul témoin de ton cuisant échec.

— Je ne perdrai certainement pas ! je m'enflamme.

— Ne prends pas la mouche si facilement. Nous avons encore tant de belles choses à nous jeter au visage mademoiselle la chieuse.

Ce n'est qu'une semaine, tu peux le faire ! Je me le répète en boucle comme une litanie salvatrice. Après tout, ce ne sont que sept petits jours. Je survivrai parfaitement avec monsieur : mon ego est tellement impressionnant que bientôt ma tête touchera le plafond.

— Où vais-je dormir ? je m'enquiers.

— Je me sens d'humeur généreuse, je vais te laisser choisir. Je t'offre les possibilités suivantes : le canapé ou mon lit.

J'entrevois l'espace d'un bref instant une chance que nous puissions passer une semaine au calme comme deux adultes civilisés, mais je rêve profondément et il me fait rapidement perdre mes illusions.

— Avant de te décider, sache que tu ne me délogeras pas de ma chambre pendant cette semaine. Il te faudra donc composer avec moi si tu arrêtes ton choix sur la deuxième option, termine-t-il avec un sourire carnassier.

— Qu'y a-t-il là-bas ? je demande en pointant du doigt une porte close dans le couloir.

— Rien dont tu n'aies besoin de prendre connaissance pour le moment.

— Je suis pourtant certaine qu'il s'agit d'une chambre supplémentaire.

— Ma partie du pacte, mon appartement, mes règles.

— Bien ! je rétorque les dents serrées.

— Sur quoi as-tu donc jeté ton dévolu ?

— Le canapé.

— Entendu.

Il tapote sur l'écran de son téléphone et se dirige vers le couloir sans même me faire visiter les lieux. Lorsqu'il revient quelques minutes plus tard, je suis toujours debout près de son entrée à essayer de remettre en place les pièces du puzzle. Comment me suis-je retrouvée empêtrée dans cette histoire déjà ?

— Il semblerait que je vienne accidentellement d'organiser une fête ce soir.

Accidentellement mon c... Juliet ! J'entends presque la voix de ma mère retentir dans mon esprit.

WHEN JULIET NEEDS ROMEOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant