Chapitre 20 : DE L'EAU DANS LE GAZ.

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Jeudi 24 décembre

13h37

La forêt s'était enfin calmé. Le manteau blanc avait assoupit sa colère à mesure que la neige s'était étalée sur les branches des grands sapins désormais vêtus entièrement de blanc. Les carreaux recouverts de buée étaient glacés comme du marbre et je sentais le bout de mon nez se refroidir en sentant une légère brise de froid me caresser la peau. Le vent claquait toujours sur les fenêtres produisant un soufflement comparable à un cri d'une personne en train de se faire exorciser. Mais pourtant je vivais dans la lumière, loin de toute cette tempête qui m'aurait percuté de plein fouet. Les lumières brillaient autour de moi, laissant refléter mon visage sur le carreau tremblant. Seul l'ombre de Harry me permettait de voir les derniers flocons valser dans les airs pour atterrir sur le sol enneigé. Sa silhouette s'entrecoupait dans la mienne comme une même personne, sa main tenant un téléphone. Dehors, le ciel était si sombre et si noir que j'en venais à me demander si nous n'étions pas en pleine nuit, alors seulement éclairé par toutes ses merveilleuses lumières qui nous sauvaient de la noirceur du cyclone. Au loin, les arbres se propageaient à l'infini, n'en voyant pas le bout, comme si il n'existait que ces arbres jusqu'à l'autre bout du monde. Je fixais leurs pointes qui bougeaient et battaient dans l'air, les uns contre les autres sous les rafales sans fin du vent. J'avais pris l'habitude d'admirer la tempête intarissable ces derniers jours, enfermée dans le manoir, laissant divaguer mes pensées sans retenu.

En effet, Harry ne m'avait plus trainé dehors après l'histoire du restaurant, dimanche dernier. Dès que le premier coup de tonnerre avait retentit dans les entrailles de la maison, Harry avait déclarer que nous devions désormais restés ici. Je n'avais rien dit bien entendu.

Quatre jours s'était donc écoulés depuis mon entre-vu avec Nathan et il ne m'avait plus parlé depuis. Trainant à ses occupations et à ses gardes successives dans le manoir. Il continuait tranquillement son job alors que l'inquiétude me ronger un peu plus de jours en jours. Je ne pouvais plus m'arrêter de penser à ce qu'il trafiquer. Malheureusement, plus aucune putains d'occasions ne m'avait étaient données pour lui parler seul à seul. Harry était constamment avec moi, ne me lâchant plus la main une seule seconde. Je ne savais pas si c'était sa vigilance qui le poussé à me surveiller 24h/24H ou s'il commençait réellement à tomber amoureux de moi mais depuis que les recrues étaient arrivées, il ne pouvait pas s'empêcher de me toucher constamment, glissant parfois sa main le long de mon dos, baisant chastement ma bouche ou alors en me prenant brutalement la taille pour me rapprocher de son torse. Je sentais de plus en plus l'envie qui émanait de lui. Par exemple, hier, alors que je préparais le repas, il m'avais sournoisement piégé dans la cuisine pour m'embrasser comme un fou, jouant avec ma langue comme si le temps comptait et mordant ma lèvre jusqu'au sang. Sa langue était venue lécher ma lèvre, une lueur lubrique dans le regard. Et au fond, je savais qu'il n'allait pas tarder à me prendre de force si je n'acceptais pas de le faire avec lui mais je savais aussi qu'il se contrôlait pour ne pas me sauter dessus comme un sauvage, bizarrement, j'appréciais cet effort de sa part. De mon côté, je jouais la comédie et faisais semblant d'être transie d'amour pour lui. Je ne cessai d'afficher un sourire béat sur mon visage, j'avais adopté une voix mielleuse pour parler et mes yeux parlaient souvent à ma place quand j'étais avec Harry. Puis, j'avais appris à prendre des initiatives comme dans la voiture dimanche dernier. Malheureusement, les portes constamment fermées me firent comprendre que je n'avais toujours pas la totale confiance de Harry, il restait vigilent. Le temps passait et j'avais tenté de lui soutirer le code du coffre-fort mais la peur de me faire prendre m'avait faite reculer et j'attendais encore le bon moment. Zayn ne m'avait donné aucune nouvelle, cela m'agaçait vraiment. Si ça se fait, il m'avait oublié et je faisais peut-être ça pour rien. Ce mec prenait son temps, se croyant surement le maître du monde avec son contrôle sur ses petites villes de merdes. Les meurtres continuaient d'affluer dans la ville et chaque soir Harry cassait quelque chose quand les infos arrivaient sur l'écran plat. Je savais pertinemment que ces morts ne venaient pas de son gang et il le savait aussi. Sentant la concurrence et comme il me l'avais dis, il y a quelques jours, Louis, Liam et Niall étaient parts à la recherche de l'homme à qui l'empreinte appartenait. Harry appelait tous les jours pour suivre les recherches mais ses cris finissaient toujours par retentir dans le bureau et je devinais que les nouvelles étaient mauvaises.

Heartless |H.S|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant