8. Rapprochement

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Le lendemain matin, Angélique s'éveilla lorsqu'un rayon de soleil caressa son visage. Elle ouvrit doucement les yeux, et fronça les sourcils en voyant les moulures dorées au plafond. Elle mit un instant à se rappeler où elle était, puis souffla. Elle était chez les Spencer-Brown... Dans cette immonde chambre de parvenus. Et la journée promettait d'être compliquée. Sans se donner le temps d'hésiter, elle se leva, quittant la chaleur de son lit, et s'assit devant la coiffeuse. Machinalement, elle se brossa les cheveux en réfléchissant à la toilette qu'elle pourrait porter. Elle ne pouvait remettre tout de suite la blanche de la veille, alors... Peut-être la bleue ? Non, elle était trop sophistiquée pour le moment. Pourquoi pas... La rose ? Oui, c'était un bon choix.

La blonde releva difficilement ses cheveux en un chignon acceptable, regrettant vraiment l'absence de sa camériste. Elle ficha ensuite dans sa coiffure quelques pinces de diamants, mais le résultat ne lui convenait pas. Eh bien tant pis, elle allait devoir faire avec.

Elle se releva pour lacer son corset afin de faire ressortir sa gorge et de lui faire une fine taille, puis passa une robe d'un rose délicat, dont la coupe flattait admirablement sa silhouette. Elle mit un collier de perles et le bracelet assorti, puis se parfuma légèrement avant de sortir de sa chambre. Elle descendit les marches, et pénétra dans la salle où elle avait dîné la veille la tête haute. Il n'y avait personne. Mais où étaient donc les Spencer-Brown ?

Angélique ressortit de la salle, et héla un domestique :

« - Excusez-moi ? Pourquoi n'y a-t-il personne dans la salle ? »

N'étant pas chez elle, elle n'osait pas le tutoyer. Le jeune homme répondit, l'air gêné :

« - Mademoiselle est toujours au lit, et Monsieur a déjà déjeuné. Il est parti dans les jardins. »

Angélique hocha distraitement la tête, et remonta dans sa chambre en fulminant de rage. Ils n'avaient donc aucun sens de l'hospitalité ?! Pour Ambre, elle était censée être détruite par le comportement de Dakota, et pour Nathaniel, elle était une demoiselle seule. Dans aucun des cas, elle n'aurait dû être ainsi abandonnée !

Une fois dans sa chambre, elle s'obligea à respirer calmement, et à se détendre. Elle aurait dû se douter que le blond n'allait pas lui faciliter la tâche. Mais puisqu'Ambre était toujours au lit, autant en profiter pour se rapprocher de son frère. Le moral de nouveau au beau fixe, la jeune femme prit un livre au hasard parmi ceux qu'elle avait amenés, et redescendit à la recherche de Nathaniel.

Elle sortit de la demeure, et resta interdite. Le terrain était beaucoup plus grand que ce qu'elle avait cru voir la veille. Il y avait la mer à sa droite, et d'immenses jardins à l'anglaise en face d'elle. Supposant qu'il n'était sur la plage, car la mer n'avait aucun intérêt, elle marcha droit devant elle, se dirigeant vers les jardins, et fit mine de chercher un endroit où s'asseoir en toute tranquillité. Mais elle ne trouvait toujours pas sa proie. Où était-il bon sang ?! Les jardins n'étaient quand même pas si étendus, si ? Et il ne pouvait pas avoir disparu !

Ayant l'impression de marcher depuis des heures, Angélique décida d'aller s'asseoir devant une sorte de petit temple romain afin de se reposer quelques instants. Quelle ne fut pas sa surprise d'y découvrir Nathaniel ! Il était assis à même l'herbe, dessinant le monument. Par mégarde, elle marcha sur une brindille, et le bruit le fit se retourner. En la voyant, il resta un instant surpris, puis fasciné, avant de se retourner, les joues rouges pour continuer son dessin. Froissée par tant d'indifférence, elle prit sur elle pour afficher un air gêné :

« - Oh, je ne pensais pas que... Que vous seriez là... Je suis navrée si je vous interromps, je...

- Oh, non, ce n'est rien...

Jamais cela n'aurait dû aller aussi loin... (Amour Sucré)Where stories live. Discover now