Chapitre 11

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Deux années passèrent. Imran était le portrait de son véritable père : ses yeux étaient d'un bleu pur. Il en avait également hérité de son regard ainsi que de ses cheveux... D'autres de ses traits lui avaient été légués par Majida. Mais ces derniers montraient une ressemblance moins frappante... Le futur héritier était également bien plus faible que sa soeur, qui ressemblait davantage à sa mère. La seule charactéristique commune à ces jumeaux était leurs profonds yeux bleus. Scherazade avait une certaine joie de vivre. Elle riait souvent, et aimait faire des farces, mais surtout qu'on lui raconte des histoires... Son frère n'avait pas autant de chance... Au niveau de la santé, ce dernier était bien plus faible... Sa maladie ne lui laissait aucun répit. Il se blessait presque systématiquement à chaque fois qu'il jouait ! Chez lui, une simple égratignure se transformait en une intense hémorragie... C'est donc pour cette raison qu'il passait le plus clair de son temps allité... Majida veillait constamment sur lui. Que celà lui fendait le coeur de voir son fils souffrir à ce point... Un jour, un portrait officiel de la famille était réalisé par l'un des peintres les plus talentueux du royaume. La scène de ce tableau se tenait dans un des salons du palais. Majida était assise sur un grand canapé bleu marine, aux accoudoirs dorés. Elle tenait dans ses bras Imran. Sherazade était à sa droite. Mustapha était à la gauche de sa femme. Jasmine était entre les deux. Ce lumineux tableau allait bientôt s'assombrir... Quelques temps après, le tableau fut inauguré lors d'une grandiose cérémonie.  Lorsque l'on dévoila la-dite oeuvre, un scandale éclata. Le tableau disait la vérité : il témoignait clairement de l'idylle entre la sultane et le vizir ! Cela se remarquait au travers du physique des royaux jumeaux... Fou de rage, Mustapha quitta précipitamment la fête. Le lendemain, il fit convoquer Majida et Jafar dans son cabinet.
"-A la seconde où je vous ai rencontrée, fit-il à sa femme, j'ai instantanément su que vous ne serez que source de problèmes pour moi ! Depuis, vous n'avez cessé de me le prouver, fille de joie !!! Mère indigne !!! Vous ne méritez pas qu'on vous traite avec dignité ! Lui dit-il, en lui crachant au visage.
-Majesté, je vous en prie, calmez-vous, lui fit Jafar, en tentant de le raisonner, je suis sûr que...
-Taisez-vous ! L'interrompit Mustapha, furieux, vous n'avez plus aucune légitimité à mes yeux désormais ! Hors de ma vue, fieffé serpent !"
Jafar fut donc sur-le-champ congédié.
Majida se retrouva en tête-à-tête avec son mari officiel. 
"-Quant à vous, fit Mustapha, je vais immédiatement vous répudier !
-Mais enfin, mon cher, lui répondit Majida, ce n'est pas ce que vous croyez !
-Croyez-vous que je suis assez stupide pour croire en de telles sornettes ?? Gardes ! Emmenez-la dans un endroit fermé au monde extérieur, et faites-en sorte qu'elle y reste ! Quant aux jumeaux, jetez-les au cachot !!!"

La sultane oubliéeWhere stories live. Discover now