La sultane oubliée

Chapitre 8

Quelques semaines s'écoulèrent après l'inoubliable nuit des royaux amants. Majida était dans un bien étrange état : elle avait de régulières sautes d'humeur ainsi que des nausées. Son odorat s'étendait de jour en jour. De plus, son coeur battait d'une manière particulièrement rapide. Elle décida de n'en parler à personne... Mais la vérité allait fatalement faire surface... Lors d'une sortie officielle, la sultane fit un malaise ! On la fit aussitôt ramener dans ses appartements. Quand elle eut repris ses esprits, un médecin l'examina. Son diagnosic fut sans appel :
"-Votre Altesse, commenca-t-il, j'ai découvert l'origine de cet incident...
-Laquelle est-elle, mon cher ? Fit Majida.
-Elle est pour le moins étonnante, dirons-nous, étant donné qu'il s'agit d'une fabuleuse nouvelle...
-Croyez-vous ?
-Assurément. Vous êtes enceinte...
-Pouvez-vous me laisser seule un moment je vous prie ?
-Bien, Majesté. "
Bien entendu, lorsqu'il sortit, le docteur fut assailli par plusieurs dames de compagnies de Majida, qui se massaient à la porte. Il fut donc contraint d'annoncer la nouvelle...qui fut accueillie à cris de joie ! Elle se répandit à la vitesse du vent dans tout le royaume. Peut-être la bien-aimée sultane allait donner un héritier... Cependant, elle fut accueillie de façon très différente par cette dernière, qui était pour le moins effondrée... Un enfant illégitime ? Quelle horrible trahison ! Elle s'assit sur son lit et pleura durant un long moment... Lorsque le véritable père de son enfant eut vent de la nouvelle, il alla aussitôt la voir.
"-Allons, mon diamant, dans quel état te voilà ! Lui dit-elle en la voyant ainsi.
-Mais enfin, je porte ton enfant, mon bien-aimé, lui répondit-elle, je ne te parle même pas de notre réputation ! Imagines un peu la réaction de Mustapha !
-Il n'en saura rien, ma gazelle, à l'heure actuelle il croit qu'il en est le géniteur ! Et je te protégerais quoi qu'il advienne, sois-en sûre..."
Il tint parole. Durant les sorties officielles, le vizir faisait en sorte de s'isoler avec la sultane, qui se confiait systématiquement à lui. Elle ne fut jamais autant heureuse et épanouie ! Ce bonheur durera-t-il ?