Petit ami et Compagnie - Partie 1 (Terminée)

Chapitre 22 partie 2 : Docteur douceur

Une fois arrivée aux vestiaires, je remercie Sophia qui, je viens tout juste d'apprendre, s'est occupée de mes patientes du début d'après-midi. Je retire doucement ma blouse et ferme définitivement, du moins pour aujourd'hui, mon placard « boulot ».

Après cela, je monte à l'étage de mon père et quand je rentre dans sa chambre, je découvre que ma mère est avec lui. Assise sur une chaise, elle tient la main de mon paternel et lui caresse cette dernière. Celui-ci dort et bien que je sache que tout va bien désormais, je ne peux pas empêcher mon cœur de se serrer. Doucement, j'avance dans la pièce et Stacy tourne la tête. Lorsqu'elle m'aperçoit, elle m'offre un léger sourire fatigué.

Je reste avec mes parents pendant plusieurs minutes, posant des questions concernant l'état de santé de mon père à l'infirmière lorsqu'elle rentre dans la pièce. J'apprends ainsi qu'il devra rester à l'hôpital durant une bonne grosse semaine puisqu'il a subi une opération importante et qu'il aura ensuite des consignes de vie à suivre pour que son état général s'améliore.

Après cette annonce, je regarde les branchements reliés à mon malade et soupire. Je déteste les machines et ce, même si je bosse dans un hôpital et que je sais à quel point ces dernières peuvent être utiles pour la survie de certains patients.

Lorsque je sors de la chambre, ma mère m'accompagne.

— Pourquoi papa était sur la route ?

Cette question me trotte en tête depuis quelques heures désormais. En tant qu'architecte d'intérieur, il travaille la plupart du temps chez lui et fait ses entretiens par webcam.

— C'est ma faute. Je lui ai demandé qu'il aille faire quelques courses pour mes créations. Il m'a dit qu'il n'avait pas le temps à cause d'un rendez-vous professionnel, mais j'ai insisté et...

La voix de ma mère se brise et je vois son visage se fermer. Je me mords les lèvres, ne sachant pas quoi dire.

Après avoir passé des années aux services d'une patronne ingrate, ma mère a créé sa propre boutique de bijoux artisanaux. Elle travaille la plupart du temps, comme mon père, à la maison. Voilà une raison pour laquelle Roxanne préfère être en ville que chez elle. Car sinon, elle a toujours les parents sur le dos.

Je me doute que ma mère se sent responsable de cet accident bien que ce ne soit pas véritablement le cas.

— Et la femme enceinte qu'il a percutée ? demande-t-elle en essayant de se reprendre.

Je lui tapote l'omoplate puis fixe la porte de la chambre de mon père.

— J'ai entendu dire que le docteur Lerman avait fait du bon boulot. Elle et son bébé vont bien.

C'est une journée de bonnes nouvelles bien que l'état de mon père soit plus complexe que celui de la maman. Je coince une mèche de cheveux derrière mon oreille puis lance un faible sourire à ma mère.

Tous ces événements m'ont bouleversée et je réalise soudainement que Jales a veillé sur moi. Il s'est occupé de ma personne comme si j'étais une gamine et est resté à m'écouter pleurer durant je ne sais pas combien de temps. Contre toute attente, il a fait tomber son masque de froideur pour m'envelopper d'une douce chaleur afin de me réconforter. Je devrais le remercier pour tout ce qu'il a fait.

— Je l'ai vu passer devant l'accueil de cardiologie il y a cinq minutes.

Mon stupide orgueil maladif décide que c'est le bon moment pour s'affirmer et je fais comme si de rien n'était pour faire croire que je ne pensais pas à une seule seconde à mon voisin. Je dépose un baiser sur la joue de ma mère et l'informe que je rentre chez moi.