Chapitre un

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   Enfin les vacances !

   Deux semaines de repos, de calme, pas de cours...

   J'étais sur le seuil de ma porte. Déjà, je me sentais heureuse, soulagée et excitée à la fois (pour deux semaines de vacances – surtout en décembre – je ne vous dis pas quand se sera les grandes !). J'insérais la clef dans la serrure, tournais la poignée et ressentis la douce chaleur de la climatisation de la maison. À ce que je vois, maman avait encore oublié de l'éteindre en partant. J'atterrissais dans la cuisine, aux murs blancs et aux meubles modernes noirs et blancs, au carrelage à petits carreaux, et à la grande table rectangulaire en chêne qui se dressait devant moi.

   Je montais les escaliers en sautillant, presque en courant. Morgan, mon petit frère, dormait paisiblement dans son berceau. J'ouvris la porte de ma chambre, qui était assez féminine en elle-même : un lit mauve pastel avec beaucoup de coussins blancs, un parquet clair, des murs blancs et rose clair, avec un bureau jonché de stylos, de photos et de CD, et une armoire encastrée dans le mur. Je jetai mon sac sous mon bureau. Mes épaules avaient enfin un peu de répit. Mon corps tout entier, par sa seule volonté, s'affala sur le lit. La couverture était épaisse et fraîche, et respirait la lavande. J'étais tellement bien, que je pensai ne plus jamais me relever. Enfin, jusqu'à ce que j'entendis des petits pas dans le couloir. Je m'assis sur mon lit, pile au moment où une adorable boule de poils grise et blanche monta sur le matelas avec un petit miaulement. Elle se frotta contre ma hanche, puis mon dos.

   - Salut Gribouille. T'as passé une bonne journée ?

   Je lui parlais comme à un humain, car ma télépathie marchait aussi sur les animaux. Il plissa les yeux et ronronna. Puis il posa sa patte gauche sur ma cuisse. Ça voulait dire oui.

   Pfft, quelle journée !

   Ah, maman.

   Elle sortit de son bureau, entendant ses pas dans le couloir. Elle travaillait énormément à domicile, mais se fixait des horaires de boulot. Contrairement à Raphaël, mon grand frère, qui jouait les serveurs sur les terrasses de café branchées, et qui restait souvent jusqu'à tard, le plus fréquent jusqu'à dix-neuf heures.

   Je caressais la tête de Gribouille, ainsi que ces oreilles. Il tendit son museau en l'air tout en ronronnant. Ça voulait dire qu'il appréciait être avec moi.        L'ordinateur bipa, interrompant notre séance câline. Abandonnant mon joli petit matou, je m'installai à mon bureau. C'était Eden, ma meilleure amie, qui m'avait envoyée un message de bonnes vacances. "Bonnes vacances à toi aussi", lui répondis-je. Je me retournais face à mon lit ; Gribouille n'avait pas bougé, allongé confortablement. Il me fixait de ses grands yeux bleus, avant de les plisser et de ronronner.

   - Sienna ? Sienna, tu es là ?

   - Oui !

   Je me levais péniblement de ma chaise et descendis les marches de l'escalier doucement. Maman attendait patiemment devant la cafetière, ses beaux cheveux blonds déployés en bataille sur ses épaules. Elle se tourna vers moi, tout sourire, les traits tirés par la fatigue, et de grandes poches sous les yeux. Pire que moi, où jusqu'à présent, j'ai dû faire la fête, maintenir une moyenne raisonnable (mais ça, c'est beaucoup plus compliqué que c'en ai l'air !), et envoyer des texto jusqu'à des heures indues... Ce qui, croyez-moi, demande beaucoup d'énergie. En sachant que je n'ai pas touché à l'alcool, et que je m'y tiens toujours. Je me souvins même qu'un garçon m'avait proposé un cachet bleu avec un Mickey dessus.

   Je savais pertinemment que c'était de l'ecstasy. J'avais refusé dans la seconde. Il a insisté, et j'ai finis par lui collé mon poing dans la figure en lui criant "Non, c'est non !". J'ai vidé mon cocktail dans l'évier, et me suis contentée d'eau et de jus de fruits pétillants, avec les autres qui me mettaient leurs verres de bière te de champagne chic sous le nez.

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