Petit ami et Compagnie - Partie 1 (Terminée)

Chapitre 8 : Team Housewives

Distraite, mon amie aspire l'air, les lèvres à plusieurs centimètres de la paille. Comme beaucoup de femmes, elle a eu le cerveau retourné par un homme et voir Irina dans cet état me rassure en quelque sorte, car je me dis que même si j'ai fait une énorme bêtise en m'inventant un petit ami, je ne suis pas la seule à connaître les ennuis. J'ai conscience qu'il ne s'agit que d'une stupide solidarité féminine muette totalement inventée par mon cerveau un peu fou, mais cela me fait un grand bien malgré tout.

Tout cela me refait penser à mon opération Alexander. Contrairement à ce qu'avait dit Nash, je n'ai pas eu de ses nouvelles. Dans le fond, je ne les ai pas vraiment attendues. Enfin, c'est vrai que j'espérais un peu qu'elles arrivent, question d'être sortie de cette drôle de situation, mais j'étais loin de vouer tous mes espoirs sur le châtain. Il faut dire que lui et moi n'avions pas forcément accroché. De mon côté du moins.

Cela dit, ce n'est pas pour autant que j'abandonne ma recherche !

Si les soirées des amies et la discothèque ne suffisent pas, je crois qu'il est temps que je me penche vers les rendez-vous du style blind date. Est-ce qu'ils valent mieux que les sites de rencontre ? Je ne sais pas. Mais au moins, ce sera du face-à-face plus rapide.

Puis j'ai aussi des présentations entre voisins à faire. Hors de question que je laisse cette fâcheuse histoire me gâcher la possibilité d'avoir une bonne entente avec le ou les nouveau(x) d'à côté ! OK, ça ne fait pas partie de mon opération Alexander, mais je suis une femme réglo et surtout, une bonne voisine alors je me promets d'arranger l'affaire.

***

En rentrant chez moi, je découvre que Happy a émietté le seul papier que j'avais laissé traîner en partant ce matin. Mais heureusement pour moi, je me souviens qu'il ne s'agissait que d'un vulgaire prospectus.

Je roule des yeux devant l'air canaille de mon chien puis fonce dans ma chambre pour me trouver une tenue convenable. Une jupe avec ce temps et après l'épisode du bermuda n'irait pas. J'opte donc pour un pantalon me faisant une jolie ligne. Un chemisier achèverait de rendre ma tenue classe, mais je n'en ai pas car ce n'est tout simplement pas mon style. Je préfère les vêtements rigolos et confortables. J'attrape donc mon plus joli pull, celui que j'aime porter pour Noël parce qu'il y a un bonhomme de neige devant (après tout, nous sommes en décembre !).

Je regarde ensuite mes cheveux. Ils bouclent. Quoi que je fasse, ils trouvent toujours le moyen de frisotter. Ce n'est pas grave, je ferai avec. Mon seul avantage, si toutefois on peut appeler cela un avantage bien sûr, c'est ma peau qui n'est pas rosée pour une fois. Je vérifie mon trait d'eyeliner au-dessus de ma paupière. Il est loin d'être droit, car ce n'est pas mon habitude de mettre plus que du mascara, mais il fera l'affaire. Après un dernier coup d'œil dans le miroir, je descends dans le salon.

— Allez Happy, hop hop hop, on va aller faire des présentations dignes d'une Housewive au nouveau voisin !

Bien évidemment, je ne serais pas Bree Van De Kamp, je ne suis absolument pas une bonne cuisinière et je ne suis pas classe comme elle, puis de toute façon, cette place est occupée par Madison. Je ne serais pas non plus Gabrielle Solis étant donné que c'est Irina qui a le rôle dans notre quatuor. Zoey elle, est celle qui se rapproche le plus de Lynett Scavo. Eh oui, vous avez compris, moi je suis Susan Delfino, sans la longueur de jambe de fou. Je suis celle à qui il arrive des histoires bizarres. D'un autre côté, si je dois vraiment vivre comme Susan, je ne dis pas non au beau Mike Delfino...

Tout en me forçant à revenir à l'instant présent, j'enfile mes chaussures sans oublier le gâteau que j'ai acheté chez Mo's little pastries, puis m'avance vers mon portemanteau. J'ai l'intention de partir sur de bonnes bases avec ce voisin. J'ai toujours entretenu de bonnes relations avec mon voisinage alors ce n'est pas une absence de remerciement qui m'empêchera de bien me comporter !