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-Enfin tu te décides à répondre.
-J'étais occupé, dis-je pour me défendre.
-À faire quoi? Depuis que t'es partis avec ta valise tu ne fais que de voyager et glander.
-J'étais en voyage scolaire, ce n'est pas du tout "glander".
-Bref on en reparlera plus tard, ne t'inquiètes pas. Je suis avec Hoseok.
-Quoi? Comment ça se fais que tu es avec lui alors qu'il était avec sa mère? Pourquoi t'es venue ici?
-Sa mère est morte Jimin. Dans 5 minutes on arrive, prépare ta valise, tu rentres avec moi.
-Hors de question.
C'était la seule phrase que j'ai pu prononcer. Hoseok venait de perdre sa mère, et c'est tout ce que j'ai trouvé à dire.
-Ne me mets pas en colère, dit-elle sur un ton provocant.
Je raccroche sans rien dire.
Je ne peux pas partir, pas maintenant.   Je bondis du lit et sors toutes les affaires de ma valise pour les éparpiller partout dans la chambre. Je me dirige ensuite vers le bureau d'Hoseok pour y mettre les photos Polaroïds qu'on a prises ensembles. Au moment où je m'apprêtais à me retourner je remarque sur l'étagère, derrière quelques livres une rose: je la prends et découvre que c'est celle que je lui avais offerte quand j'étais revenu à Tokyo après que mon père m'avait ramené à Busan. Elle est délicatement gardée dans un film transparent, et avec cette petite carte que j'avais accrochée dessus où il y a marqué son nom. Cette rose que je lui ai offerte le jour où il m'a trompé...
Je repose la fleur à sa place et remarque qu'il y en a une deuxième: celle que sa mère lui a donné ce matin.
Sa mère qui n'est plus de ce monde maintenant. Quand je pense que j'aurai pu devenir très proche avec elle, que ma mère aussi aurait été très contente de faire sa connaissance. Malgré son agonie elle m'avait l'air très douce et joyeuse, comme son fils.
Je suis soudainement ramené sur terre par la sonnerie. Je me dépêche de reposer la rose à sa place et d'aller ouvrir la porte.
Lorsque je l'ouvre j'y vois ma mère et Hoseok, l'un avec le regard triste et l'autre avec le regard furieux. Je ne laisse pas le temps à ma mère de dire quoi que ce soit que je prends Hoseok dans mes bras et le serre fort contre moi.
-Bonsoir quand même, dit ma mère alors que j'emmène Hoseok dans sa chambre.
Au moment où j'allais rentrer avec lui, ma mère m'arrête dans le couloir et ferme légèrement la porte d'Hoseok pour qu'il n'entende pas.
-Jimin, je n'ai pas le temps de jouer, tu fais ta valise on rentre.
-Non.
Elle me foudroyait du regard.
-Je te préviens je..-
-Tu vas faire quoi dis moi? Il vient de perdre sa mère, tu veux que je le laisse seul dans cet état?
-Il n'est pas seul, il y a son père.
-Il n'est pas là, dis-je durement.
Elle soupira longuement.
-Je comprends que tu veuilles rester auprès de lui, mais tu ne peux pas passer ta vie à le suivre partout!
-Tu dis n'importe quoi, c'est moi qui l'avais obligé à me suivre au Japon, et je te rappelle aussi qu'il était venu chez nous contre l'avis de ses parents. Donc venir chez lui est le minimum que je puisse faire pour le remercier de me supporter.
-Bon écoutes Jimin, demain je travaille, je n'ai pas le temps de rester niaiser ici.
-Eh bien rentres, tout simplement.
Je dégage son bras et rentre dans la chambre. Les volets sont baissés et la chambre est dans la pénombre. Je m'avance doucement vers le lit où j'entend les pleurs étouffés d'Hoseok sous les draps. Je soulève la couverture et me blottis contre mon hyung.
Je le serre tendrement contre mon cœur, lui caresse les cheveux et le dos.
J'essaie de le consoler en lui chuchotant des mots doux, en vain.
Sa tête est enfouie dans mon cou, maintenant mouillé. Pendant longtemps il y a un silence où seuls ses pleurs font écho. Je n'ai jamais vécu une situation similaire, alors je ne sais pas quoi lui dire...
-Pleures pas mon cœur...
Même dans l'obscurité je peux apercevoir ses yeux, qui d'habitude étaient brillants de joie, maintenant le sont brillants de larmes.
-Je m'en veux tellement de ne pas avoir assez profité du temps où elle était encore là... Dit-il lentement, en hoquetant.
Je ne savais absolument pas quoi dire, je me sens très con et débile. Alors je continue de lui caresser le dos, espérant que ça le calme un peu.
-Elle était géniale ta mère, même si je n'ai pas pu la découvrir davantage. Elle m'avait l'air vraiment adorable, tout comme son fils!
Il lâcha un petit rire timide.
Je m'approche davantage de lui et colle doucement mes lèvres contre les siennes. C'était un baiser doux et salé.
-Je t'aime Hoseok, tu n'es pas seul, lâchais-je entre deux baisers.

Et doucement il s'endormit, une de ses mains qui serrait fortement la mienne comme par peur que je l'abandonne.

My happiness• h.minOù les histoires vivent. Découvrez maintenant