Chapitre 5 - Exode Parisienne

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Le soleil du mois de Juin se leva tôt sur Paris tout entier. Mark ouvrit les yeux, il fut éblouit par la lumière de l'astre. Il sortit de son lit lentement et alla vers le séjour. Karm était déjà levé, il tenait le journal dans ses mains. La radio demeurait allumée : 

« Bonjour Paris ! Nous sommes le douze juin mille neuf cent quarante. En titre, l'armée Allemande se trouve maintenant à cent kilomètres de la capitale, le Gouvernement d'Albert Lebrun a déménagé à Tours. Nous vous conseillons de commencer à faire des provisions, dans l'hypothèse où une éventuelle offensive de l'armée Allemande paralyserait Paris... »

Karm, qui était absorbé par son journal, releva la tête brusquement, et regarda Mark :

« -Tu as entendu cela ?

-Tu sais, on devrait prendre une décision, je t'ai déjà dit que l'on devrait fuir Paris pour partir en province.

-On a qu'à demander l'avis d'Adeline !, lança Karm irrité. »

Adeline, était la fiancée de Karm. Ils s'aimaient comme on ne l'avait jamais vu. Seule la mort pouvait les séparer. Il l'appela doucement et elle sortit de l'autre chambre. Elle avait une silhouette fine et élancée. Arborant de magnifiques yeux d'un bleu azur. On les regardait telles des toiles de grands maîtres. Ses cheveux blonds furent de couleur paille. Elle s'assit paisiblement dans un des fauteuils :

«- Que se passe-t-il chéri ?, demanda-t-elle.

-Mark part encore dans un délire proche du ridicule...

-C'est la meilleure !, reprit Mark.

-Si l'on retrouve un appartement comme celui-ci en province, je suis comblée ! »

Les deux amis se regardèrent bêtement.

« -Bon passons, penses-tu que nous devrions quitter Paris ou bien rester ici à attendre que l'armée nous attrape la main dans le sac ?, demanda Mark d'un ton froid.

-Eh bien..., reprit la jeune femme en hésitant.

-Oui ou non ?, ajouta Karm.

-Laisse-moi quelques minutes... »

Depuis sept ans, Mark et Karm vivaient dans un trente mètres carrés sur l'Avenue d'Iéna. Après avoir passé près d'un mois à l'hôtel, ils se sentaient à l'étroit dans leur Suite. Mark trouva un travail de serveur dans un restaurant, nommé le « La larme du cerisier ». Karm quand à lui, enchainait les petits boulots continuellement. Mais à présent, l'armée Allemande allait les pousser à déménager une fois de plus.

Adeline s'inquiétait et réfléchissait, elle suggérait que les deux hommes seraient tués du fait de leur trahison au système allemand. Même le pouvoir politique était parti s'installer à Tours pour échapper à l'ennemi. Preuve qu'une menace planait sur Paris.

Le soir même, une étrange excitation régnait dans les rues. Les gens marchaient de tous les côtés. On pouvait croire qu'une immense catastrophe allait arriver dans peu de temps. Ces mouvements de populations inquiétaient Mark. Il alluma la radio :

« -L'armée du Reich se trouve désormais à quarante kilomètres de la Capitale, il est maintenant dix-neuf heures, et des milliers de personnes fuient la ville. Une apocalypse est en train d'arriver à pleine vitesse... 

-C'en est trop, déclara Mark tout en bondissant de son fauteuil, on prépare les cartons ce soir et nous partirons cette nuit vers le sud.

-Vraiment ?, cria Adeline, Comment allons-nous tout transporter ? »

Iseal - l'Histoire d'un passéWhere stories live. Discover now