Chapitre 5 : « Très belle rencontre »

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-Bah, voilà ! T’as pas perdu ton portable.

Je sursaute, lève la tête, et remarque Sting, qui vient de s’asseoir en face de moi. En lui montrant bien que sa compagnie ne me fait pas plaisir, j’interroge :

-Qu’est-ce que tu racontes ? Je ne suis pas maladroite à ce point…
-Mais non wesh, me coupe-t-il, je dis ça parce que t’as pas répondu à mon message.

A son message ? Je regarde mon cellulaire. L’inconnu de ce matin, c’est lui ! Bizarrement, ça ne me rassure pas pour autant.

-T’es un stalker ? Comment t’as eu mon numéro ? Ce n’est sûrement pas Natsu qui te l’a donné, n’essaye même pas de me mentir.

Il rit et s’exclame :

-Calme-toi, Lulu !

Il vient de m’appeler Lulu.
Je répète, il vient de m’appeler Lulu.
Je regarde autour de moi. Aucune alarme, alerte, ou sirène qui prouverait qu’on est en pleine situation catastrophique.
Il vient de m’appeler Lulu, et la Terre continue de tourner sur elle-même.
Il n’y a que moi que ça choque ?

Il poursuit rapidement en me sortant de mon mutisme:

-Bref, je t’explique, écoute. J’ai d’abord demandé à Mira, mais elle non plus ne l’avait pas, elle l’a demandé à son tour à Levy, et c’est comme ça que c’est arrivé jusqu’à moi.

-Levy, cette traîtresse...

-Non, elle croyait le donner juste à Mira, en fait.

-Mira, cette traîtresse…

Il ricane. Moi, je soupire, et lui demande :

-Sinon, pourquoi t’es là ? T’as pas cours ?
-Je sèche, répond-il avec une certaine fierté. Et toi ?

Oh, faut-il que je lui explique tout ? Comme j’ai la flemme, je réponds plutôt :

-Non, moi je ne sèche pas.

Ça le fait rire. Il rit tellement que je me demande s’il comprend réellement ce que je dis. Soudain, il se lève, contourne la table et s’assoit près de moi en souriant. Alors là, s’il pense qu’il va s’en sortir comme ça… J’attrape rapidement mon sac et le pose entre nous pour qu’il comprenne que je tiens à mon espace personnel. Ça le fait rire aussi. Il n’est pas un peu dérangé, ce mec, par hasard ?

-Tu veux pas partir ? je lui demande avec un peu d’espoir qu’il dise oui.
-Pourquoi je voudrais partir ? J’aime bien ta compagnie, t’es marrante.

Je lui adresse un regard noir –en espérant être assez crédible.

-Je suis marrante ? Il fallait bien que je m’en doute, tu me prends juste pour le clown de service. Tu n’en as rien à foutre de celle que je suis vraiment, celle qui se cache derrière les conneries que je fais. Si tu veux tellement rire dans ta vie, va te droguer, pauvre idiot.

Sur ces mots, je me détourne et croise les bras. D’habitude, dans les films, après un discours, le personnage doit tourner les talons et partir la tête haute. Mais dans mon cas, je suis celle qui a pris place à cette table en premier, on est bien d’accord ? Alors je ne bougerai pas d’ici, c’est à lui de partir, s’il est sain d’esprit.

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