Jour 8

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Je me réveille le dernier. Lorsque je me lève, ils sont tous en train de manger et, comme d'habitude, c'est un véritable festin. Le rendez-vous pour le rafting étant assez tôt, nous ne mangerons pas à midi, aussi il faut prendre des réserves ! Une fois repus nous allons faire un brin de lessive dans le lavabo. Nous utilisons du shampoing comme lessive. Malheureusement le temps vient à me manquer, et je ne peux laver que mes sous-vêtements, pour mon pantalon, je verrai plus tard ! Nous faisons le plein d'eau potable et partons à Jasper, dans un cybercafé, afin de réserver nos prochaines nuits de camping.

Anne Charlotte et moi nous nous préoccupons peu des réservations. Ce n'est pas que nous ne soyons pas intéressés, mais nous avons 100% confiance en Gaspard, Nicolas et Lisa. Aussi il sera plus facile de décider à 3 qu'à 5. Nous prenons des cafés à emporter et remontons dans la voiture. Nous devons suivre le bus jaune jusqu'au départ du rafting. Il y a environ 1h de route.

Dans la voiture, nous écoutons souvent ma musique. En effet, nous n'avons pas de CD ni de clé USD, si bien que les chansons enregistrées sur mon téléphone sont presque notre unique alternative à la radio. Je me suis mis à écouter beaucoup de musique récemment, grâce à Deezer, et je suis ravi de partager mes coups de cœur avec mes amis. Je n'ai il est vrai pas vraiment l'oreille musicale. Déjà je n'y connais rien. Mais en plus de ça je pense avoir une très mauvaise oreille. J'ai donc tendance à aimer des musiques qui manquent de subtilité. Disons tout du moins que je préfère la véhémence d'un Beethoven et l'exaltation d'un Wagner à un délicat contrepoint de Bach.

Toujours est-il que quelques-uns de mes morceaux préférés sont suffisamment appréciés par mes amis pour devenir les hymnes de nos vacances. Nous écoutons beaucoup la Rue Kétanou, ainsi qu'une chanson de Saez dont voici le refrain :

On a pas la thune mais l'espoir
Pas le blé mais l'envie
L'important, ami, c'est d'aller
Jusqu'au bout de la nuit
Bien sûr, y a les cons au pouvoir
Où tout ça nous mènera ?
Passer la nuit sur les trottoirs
A marcher dans le noir

J'adore cette chanson, elle est enivrante et elle reste en mémoire. Puis parfois, quand les autres se taisent, que leurs regards se perdent dans l'horizon lointain, j'aime mettre « fly » de Ludovico Einaudi. Il y a dans ce morceau toute la mélancolie du temps qui passe, des visages qui s'effacent. Il n'y a pas de plus beaux morceaux pour voir défiler les paysages. Il n'y a que la fin du morceau, plus angoissante et obsédante que je n'aime pas, alors je passe discrètement au morceau suivant « Divenire ».

Nous arrivons finalement au départ du rafting. Sur place nous découvrons toute l'équipe. Ils sont assez amusants mais en vérité, je n'apprécie pas trop les moniteurs. Ils sont vraiment caricaturaux, parlent fort. On a vraiment l'impression que c'est l'usine ici, il y a beaucoup de monde. J'aurais préféré quelque chose à taille plus « humaine ». Nous nous retrouvons dans le bateau avec deux Canadiens d'un autre groupe, pas très funs, car visiblement les moniteurs se sont plantés et ont oublié un bateau. Nous suivons donc Jérôme, notre guide. Il est super sympa et vraiment intéressant. Seul truc qui me gêne chez lui, il ne peut pas faire une phrase sans la ponctuer par un rire un peu nerveux. Cela lui donne pour moi un air faux. Nous aurions aimé discuter avec lui, surtout qu'il est Québécois et parle français, mais nous sommes un peu gênés vis-à-vis des deux Canadiens. Jérôme change de rivière chaque année, pour découvrir de nouvelles choses. Après l'été, il part sur l'ile de Vancouver pour surfer. Certes il fait froid là-bas, mais il y a de grandes vagues et beaucoup de vent, nous indique-t'il. Il nous explique la classification des rapides. Cela va de 1 à 6, 6 étant clairement dangereux. Nous aurons ici des rapides de niveau 2 à 3... Je suis au final un peu déçu. Certes la balade est magnifique, mais il n'y a pour moi pas assez de sensation fortes. La plus grosse sensation, pour moi, c'est quand nous avons plongé dans l'eau, c'était gelé !

De retour à la voiture, nous nous délectons d'une barre de céréale sucrée salée aux amandes, achetée en secret par Anne Charlotte le matin même. Gaspard va remercier Jérôme, celui-ci lui dit de dire au revoir de sa part « au reste du gang » ce qui nous amuse beaucoup. Retour à Jasper. Nous allons faire des courses. Les courses, à chaque fois, c'est un grand moment. Nous sommes de vrais gamins ! Nous avons une idée plus ou moins précise de ce dont nous avons besoin, mais chacun va voir les autres avec un petit plaisir gourmand et dit « euh... Ça vous dit ça ?? C'est trop bon en vrai » Si bien qu'à la fin, nous avions autant de courses que de petit plaisirs. Pour ma part, c'est bien souvent du houmous. Lisa ne jure que par les bonbons et Gaspard craque pour les gâteaux au chocolat genre « tim tam ». Nicolas veut du bacon, mais s'assure à chaque fois qu'il ne sera pas le seul à en manger. Enfin Anne Charlotte nous sert d'approbatrice : on lui soumet le produit qui nous fait envie et elle dit « ah ouais c'est trop bon ça en vrai ». Ainsi absous de toutes culpabilités, nous glissons discrètement le produit de nos désirs dans le chariot.

Nous rentrons au camping, et préparons à manger : nous avons le choix ! Par contre une employée du camping vient nous voir : nous n'avons le droit qu'à deux tentes. Il faut donc soit en enlever une, soit payer un supplément. Du coup Gaspard dormira avec nous ce soir, bienvenu chez les géonautes ! Nous nous délectons d'une salade composée et de couscous avec des légumes. Nous avons un gâteau au chocolat que nous coupons en 5 pour le désert, un vrai régal. C'est une journée de transition, qui permet de reposer un peu les jambes. Demain matin nous avons prévu de prendre le petit déjeuner dans une boulangerie recommandée par le routard, j'en salive d'avance !

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