Chapitre Soixante-Quatorze

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    Alyssa

Un cris sourd s'échappe à nouveau de ma gorge tandis que je manque de plus en plus d'air. Je suffoque. Ma main comprime fermement le pendentif illuminé contre ma poitrine. Je souffre terriblement. Cette douleur en est presque insoutenable et risque de me faire perdre connaissance à tout moment. J'ai l'impression que des pierres tapent sans cesse contre mon cerveau et tentent de faire pression sur celui-ci pour le faire exploser à tout moment. C'est comme si quelque chose forçait tant bien que mal son entrée en moi. J'ai beau essayé, cela me semble impossible de résister.

«Alyssa ! Alyssa ! Oh mon dieu vite appelez quelqu'un il faut faire quelque chose !»

«Martin reste auprès d'elle au cas où. Mélina fait vite je t'en pris elle ne va pas tenir bien longtemps à ce rythme là !»

«Reste avec nous je t'en pris. Tiens bon !»

De faibles échos de voix me parviennent au loin mais je ne réussis pas à me focaliser dessus. Mes paupières sont bien trop lourdes pour que je puisse prendre conscience de qui m'entoure en ce moment. Je me sens de plus en plus faible. Je sens mes forces me quitter peu à peu alors qu'il me semble entendre mon prénom à de nombreuses reprises.

Ce n'est que lorsque je succombe de nouveaux à la noirceur de mon esprit que je comprend que mon corps vient de m'abandonner une fois de plus.

Une branche craque sous ma chaussure et je relève immédiatement mon pied. Piégée dans cette pénombre, j'avance inconsciemment vers le seul point de lumière qui émane au loin. Où suis-je ? J'ignore réellement pourquoi mais je la pourchasse désespérément en tentant tant bien que mal de m'y accrocher. Des murmures retentissent autour de moi. Je prend peur. Ils murmurent mon prénom et tout un tas d'autres choses que je ne perçois pas exactement. J'ai l'impression de devenir complètement folle au fur et à mesure que j'avance.

«Montrez-vous ! Je sais que vous êtes là !»

A peine ai-je hurlé ces mots qu'une silhouette se dessine devant moi. Je me stoppe brutalement dans ma course afin de ne pas lui rentrer dedans puis la détaille silencieusement. Je la reconnais. Elle est identique à celle qui appartenait à la voix de la dernière fois. Elle me semble humaine mais je n'en suis pas sûre. Tout n'est qu'une couverture, une image pour m'apparaître plus ou moins de manière physique. Sûrement pour me rassurer.

«C'est vous qui m'avez amené ici à nouveau n'est-ce pas ?» Demandais-je.

Aucune réponse ne me parvient sur le coup. Je perds patience. Mes nerfs peuvent me faire perdre contrôle à tout moment. Je tente tant bien que mal de garder mon calme. Ma main s'élève dans l'air et la silhouette se recule instinctivement. Comme si elle avait prédit que je comptais la toucher.

«Répondez-moi.» Implorais-je.

«Je suis désolée pour toute cette douleur... Pardonne-moi. Mes manifestations me sont encore difficiles à gérer. J'aimerais pouvoir cesser ces crises mais je n'ai pas le temps pour ça. Pas aujourd'hui.»

«Pourquoi essayez-vous de vous adresser à moi de cette façon ? Je ne comprend pas. J'ignore complètement qui vous êtes ou encore pourquoi nous sommes ici.»

«Nous n'avons pas assez de temps pour toutes ces explications Alyssa. Il faut que tu te caches pour le moment. Ils ne doivent pas nous trouver.»

«Nous ? De quoi voulez-vous parler à la fin avec cette histoire ? Qui sont-ils au juste ?»

Le ton de ma voix s'élève, trahissant mon impatience et ma confusion. Je suis totalement perdue. C'est la seconde fois que j'ai l'occasion de parler avec cette mystérieuse voix et pourtant, les choses me paraissent toujours aussi floues. Elle ne cesse de me mettre en garde mais j'ignore réellement contre quoi. Tendue, je lui fais face en attendant qu'elle daigne à me donner une réponse valable.

Ne te brûle pas les ailesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant