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Quelques mois après la révélation j'avais encore du mal à regarder mon oncle et ma tante dans les yeux, mon grand-père avait été déplacé dans son centre spécialisé, j'allais le voir tous les dimanches soir pour manger avec lui. Nous avions vendu la maison de mon enfance, à présent je vivais avec Cameron et sa famille même si je me sentais toujours aussi étrangère que le premier jour, j'essayais de faire de mon mieux pour m'intégrer. Cameron m'aidait beaucoup, il comprenait à quel point c'était dur de tout reprendre à zéro pour refaire une vie. Je n'avais toujours pas demandé à mon oncle de me parler de mes parents, je n'étais toujours pas prête pour de telles révélations. J'essayais juste de me concentrer sur mes études et même si Nash me rendait la vie compliquée, depuis qu'il avait appris que je l'appréciais plus que je ne devrais, je réussissais quand même à m'en sortir dans ma vie sentimentale.

"Tu t'habilles encore comme ça pour le travail ? Un vieux pull qui devait appartenir à ton grand-père et jupe que tu portes comme ta seconde peau."

Je me regardais dans le miroir et fis le tour sur moi-même. Ce matin, comme tous les week-end depuis des mois j'allais au travail, c'était une sorte de nouveau pas dans ma vie d'adulte. C'était Nash qui avait du jouer avec les contactes de son père pour me trouver ce poste dans une libraire en ville, je travaillais tous les vendredis après-midi et ainsi tous les week-ends, avec un salaire qui tenait la route. Je me tournais vers Cameron qui était assis sur son lit, je dormais dans la même chambre que sa soeur mais toutes mes affaires étaient dans le grenier de la maison. J'attendais d'être vraiment à l'aise avec les Dallas pour m'installer réellement avec eux. Je soupirais puis fis un haussement d'épaules, je suis comme ça d'habitude, je ne vais pas changer de style vestimentaire parce que je travaille à présent dans une libraire.

Je partis seule laissant Cameron rattraper ses devoirs, il était en retard sur le programme, comme d'habitude. J'entrais dans la librairie et m'installais à ma place, je devais faire de mon mieux pour gagner beaucoup d'argent, si je voulais partir dans une bonne université parce que je doute que mon oncle dépensera son argent pour moi maintenant qu'il n'est plus réellement mon tuteur. Dans quelques mois, je serais assez grande pour avoir mon propre appartement et si jamais je ne suis toujours pas à l'aise avec la famille Dallas, je partirais.

"Edward, tu peux me chercher ce livre dans la réserve en haut ?"

Je pris le papier des mains de mon patron et montais pour récupérer le livre, je fouillais dans les étagères à la recherche du bouquin, je le trouvais rapidement coincé entre deux livres aussi vieux que mon grand-père. Je plongeai ma main et tapotais pour le récupérer, d'un coup je tombais sur une poignée de porte, j'enlevais mon bras et m'éloignais un peu pour me rendre compte qu'il y avait une porte juste derrière l'étagère. Je pris le livre rapidement et descendus pour le donner à mon patron qui le tendit au client. Une fois la librairie vide, je rejoignis le vieil homme qui rangeait des livres à leurs places.

"Dis, tout à l'heure en cherchant le bouquin, je suis tombée sur une porte. Elle mène sur quoi ?"

"Oh, c'était l'ancienne réserve, tu voudrais la voir ?"

C'était comme si le destin m'avait lancé en plein dans le bonheur, je fis un hochement de tête positive et il m'accompagna en haut pour déplacer l'étagère qui gênait l'entrée. Il sortit de sa poche, le trousseau de clef puis força la serrure pour ouvrir la porte, il me regarda en souriant.

"Cela fait si longtemps que je n'avais pas ouvert cette porte. Fais attention aux marches."

La porte donnait sur trois marches et après celles-ci, se trouvait une pièce aussi grande que le salon dans la maison dans laquelle je vis en ce moment. Tout était poussiéreux et sombre à cause des lourds rideaux qui empêchaient la lumière de passer, mon patron enleva le premier rideau et la pièce s'éclaira d'un trait. Le plancher ne grinçait pas beaucoup et les poutres qui étaient au milieu de la pièce semblaient être en parfaite forme, de plus, une petite salle de bain pas plus grand que les toilettes de la maison de Cameron était sur le côté derrière un vieux rideau qui pendait comme il pouvait. C'était l'endroit qu'il me fallait, c'était ici que je pouvais commencer ma vraie vie.

LovelessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant