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Bonjour Jeanne, nous sommes exactement le 4 décembre 1995 soit le jour de ta naissance, j'ai pensé que je pourrais t'acheter un carnet où tu pourrais exprimer ce que tu ressens au plus profond de toi. Certaines fois les mots sont plus difficiles à exprimer qu'à écrire. Évidement tu n'es qu'encore une enfant donc tu recevras ce journal seulement dans quelques années mais entre temps je prendrai soin de ce carnet pour toi.

Tu me pardonneras d'avoir commencer à écrire dedans, il fallait bien commencer ce carnet par quelque chose non ? Tu ne sais pas à quel point nous sommes heureux de t'avoir dans notre famille, Cameron qui n'a même pas un an t'apprécie déjà quant à ta mère, elle n'arrête pas de sourire. Mais on peut clairement dire que le plus heureux dans cette histoire c'est moi. Je suis si joyeux que le simple fait de te tenir dans mes bras me fait pleurer.

J'ai collé une photo de nous trois pour que tu te rappelles à quel point nous étions beaux ta mère et moi quand nous étions jeunes. Avec le temps, on compte prendre des rides et sûrement devenir plus gros que l'on est déjà. Je me demande à qui tu vas ressembler le plus, sûrement à ta mère, tu seras sacrément belle. Tu recevras sûrement mon caractère de dur. Mathilde et Lucile se ressembles beaucoup alors j'imagine que tu vas beaucoup ressembler à Cameron qui tient beaucoup de sa mère aussi. J'ai hâte que tu grandisses pour le découvrir.

Aussi, ta grand-mère à décider de te garder tous les week-ends comme elle le fait avec ton cousin, ta mere n'aime pas trop cette idée parce qu'elle veut t'avoir à ses côtés pour toujours. Ta grand-mère et ta mère sont en plein guerre pour savoir comment va se finir cette histoire. Au final je pense que nous allons te laisser avec tes grand-parents à chaque vacances, tu dois savoir que ton grand-père aime beaucoup les soupes donc tu vas en manger des centaines.

Je m'arrêtais quelques minutes pour reprendre un peu mon calme, les larmes coulaient lentement sur mes joues, elles étaient si chaudes et lourdes. Je regardais autour de moi me demandant si je devais continuer à lire ou si je devais arrêter de me faire du mal. Je rouvrais le carnet et tournai la page, il n'y avait rien d'autre écrit. Juste deux pages avaient étaient écrites. Je restais sur ma chaise pendant un instant sans réfléchir, que devais-je faire dans une telle situation ? Je me sentais encore plus seule qu'avant. Je pris une grande inspiration et me levai, chaque pas que je faisais me donnait le vertige, je voulais que tout s'arrête un moment.

On toqua à la porte, je l'ouvris le plus lentement. Cameron se trouvait devant le seuil de celle-ci, il tenait dans ses mains une tasse de thé. Je le regardai dans les yeux durant quelques secondes, il connaissait la vérité et il n'a rien dit. Il savait que nous n'étions pas frère et soeur, il connaissait toute notre histoire et il a préféré me laisser seule. D'un coup je passais de la tristesse à la colère, pourquoi vient-il une fois que le travail a été fait ? Pourquoi avait-il eu la chance de tout savoir avant moi. La principale intéressée.

Je fermai la porte violemment, je n'avais rien à lui dire. Il aurait pu m'éviter tant de peine en me le disant directement mais il a préféré me voir souffrir durant des semaines. Il savait à quel point j'étais malheureuse. Cameron s'en fichait, il avait ses parents à ses côtés, il devait être un enfant aimé alors que moi, toute ma vie, je me demandais si mes parents m'aimaient vraiment ou si j'étais un enfant non voulu.

Cameron ne semblait pas forcer encore plus pour me voir. Ses parents avaient du l'appeler pensant qu'il allait pouvoir me réconforter mais c'était l'effet inverse. J'avais encore plus envie m'énerver. Je devais sortir de cette maison sans que personne ne s'en rendent compte, ils me poseraient trop de questions sur mon état et pour l'instant je voulais juste respirer. Je me sentais si oppressée. Je tournais en rond dans ma chambre, il fallait que je trouve le moyen de sortir. Mon regard se déposa sur un livre, Eleanor & Park. Je me souviens alors que c'était Nash qui m'avait conseillé ce livre et que je l'avais adoré, comme chaque livre qu'il me conseillait d'ailleurs pourtant je ne lui ai jamais dis prévoyant qu'il allait en faire tout un plat. Une millième larme coula sur mon visage, si je continuais comme ça, j'allais presque manquer d'eau pour pleurer. Je mis mes chaussures et composai un numéro, j'attendis quelques secondes.

LovelessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant