Chapitre 5

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    Le Prince Dimitri s'avança progressivement dans le chemin étroit et sombre qui s'était formé dans la muraille suite à la guerre. Il avait hésité assez longtemps avant de s'y lancer. Tout pouvait surgir depuis l'obscurité ; l'assassin le poignardant, des pièges posés, un guet-apens. Mais ayant pris le temps de peser le pour et le contre, il se dit que sa vie ne tenait qu'a un fils et que si il ne meurt pas maintenant ce sera de toute façon que très prochainement vu la situation autour de lui. Au fur et à mesure qu'il s'enfonce dans la muraille, qu'il emprunte le chemin formé dans la roche, petit à petit la luminosité de dissipa et il ne vit que du noir. Mais quand au bout d'un instant la lumière revint du fond du couloir, son bras fut attrapé par une main qui le tira vers l'extérieur. Il eut à peine le temps de distinguer une dizaine d'homme en armure avant de se faire assommer par l'un d'entre eux.

    À son réveil, il faisait nuit. Il a la tête dans un sac et ses mains sont attachées dans son dos.

     « -Tu as de la chance, tu n'es pas encore mort. »

    Cette voix ironique fut prononcée par le général du régiment. Il commençât à rire puis ordonna d'emmener le Prince devant son corps d'armée. Une fois arrivé, il l'agenouilla puis retira le sac. Devant Dimitri se tenait une centaine d'hommes, tous armés et équipés pour la bataille. Puis l'homme s'adressa à au Prince de Kiev :

     « -Vois-tu ? Sens-tu ? Entends-tu ? Très bien. C'est ce que nous voulons. Tu aurais déjà du être mort mais je sais que tu n'es pas n'importe qui. Tu n'es pas un citoyen ou un soldat ordinaire. Tu es l'homme qui a le plus de pouvoir sur la ville, et même sur le pays après votre roi. C'est pourquoi nous allons t'utiliser comme exemple et te décapiter demain sur les toits de la ville avant de lancer un dernier assaut meurtrié sur la ville. »

    Dimitri ne répondit pas et continua d'observer les Hommes. Tous avaient le regard neutre, sans aucune émotion mais avec du sang sur les mains.

     « -Je vais te rappeler qui nous sommes, continua l'homme. Nous sommes la plus grande armée de l'empire mongole ; L'armée d'Europe. Nous pourrions écraser le monde. Notre territoire s'étant de l'ouest de l'Asie jusqu'ici maintenant. Notre Empereur Gengis Khan Nous a demandé de conquérir l'Europe. C'est ce que nous allons faire... »

    C'est à ce moment que Dimitri comprit que tout était perdu, c'était la fin de la grande puissance de la Rus'. Et peut-être même la fin de l'Europe tout entière. L'empire mongol était déjà réputé par leur puissance militaire et leurs très nombreuses conquêtes sur le continent asiatique.

     Ce qu'ils ignoraient tous etait que L'empire conquérant était sur le point de s'effondrer, ou du moins de se diviser, tout comme le gouvernement de Kiev. En effet, un grand empire comporte forcement plusieurs peuples, plusieurs peuples voulant leurs indépendances et leur liberté. Dans l'Empire mongol, les plus grands peuples susceptibles de demander leur liberté étaient : La Horde d'or, Le Khanat de Djaghatai, les Houlagides et la dynastie Yuan.

    Dimitri, toujours silencieux et voyant sa mort arriver à grands pas, fut transporté dans une tente ou il y passa la nuit, toujours attaché et surveillé par deux soldats armés. Le lendemain matin, au levé du jour,  le groupe se dirigea au pied de la muraille, Leur prisonnier toujours ligoté mais ignorant ce qu'il se passe. Une dizaine de soldats tendant des flèches enflammées en direction de la muraille. D'autres sonnèrent le cor ce qui ramena en un rien de temps des troupes de Kiev en haut du mur.

    « -Messieurs, commença le général Mongol, je demande votre souverain. Ou bien je tue sur le chant cette homme qui est de votre côté. »

    Ils enlevèrent le sac de la tête de Dimitri et les gardes kiévien reconnurent immédiatement leur Prince. Les gardes baissèrent leurs armes alors pointées sur le régiment ennemi. Les soldats ne pouvaient pas annoncer le départ de Iaroslav parti alors le matin même, sinon un grand assaut serait lancé. Les gardes se regardèrent mais aucun s'osait répondre, quand tout à coup, un d'eux s'avança et pris la parole :

     « -Vous demandez notre souverain, et moi je vous demande Subötaï. »

    Les Soldats Mongoles rirent. Sans arrêt, cela durât près de cinq minutes. Quand leur général prit la parole.

     « -Non, ce ne se fera pas comme ça. Je vais commencer doucement. »

    Il jeta Dimitri contre le sol, sortit son sabre et en une fraction de seconde, il lui trancha le bras droit. Un cri de douleur intense se fit entendre jusqu'à l'autre bout de la ville. Le sang coulait, il commençait à se vider de son sang quand tout à coup, une lance d'un garde kiévien fut lancée et transperça le crâne du générale Mongole. Celui-ci tomba à terre et les centaines de soldats mongols se dispersèrent et les archers tirèrent leurs flèches de feu qui atteignirent les toits en bois des maisons de la ville.

    La lance provenait d'un cavalier monté du régiment de cavalerie lourde de la porte ouest de la ville. Les cheveaux arrivèrent au galop et Dimitri fut attrapé dans la mêlée, puis transporté à cheval jusqu'à l'intérieur de la ville. Le sang coulait toujours de son bras. Il lui restait que peu de temps. Ils l'emmenèrent au palais ou il fut pris en charge par le meilleur médecin de la région. Celui-ci certifiait qu'il y avait peu de chance qu'il s'en sorte.

    Les cris de douleur résonnaient contre les parois du bâtiment, se faisant entendre dans toutes les pièces. Peut-être même dans toute la ville. Certain raconterons que même Iaroslav les aurait entendu mais aurait continué son chemin sans se retourner.

Sous Les Cendres De KievWhere stories live. Discover now