Chapitre 9

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Rosie reprit son calme après deux bonnes heures enfermées dans sa chambre, elle en avait profité pour appeler son père, elle l'avait rassuré, apaisé sa tension. Mais en aucun cas lui avait parlé de son invité imprévu, car sans aucun doute... son père serait venu sans plus tarder, tempête ou pas.

Cette idée la fit sourire.

- vous êtes calmée ?

Elle le perdit aussitôt l'homme arrivé dans la cuisine, avec une froideur comparable au froid de dehors.

- je n'étais pas en colère.

- ce n'est pas l'impression que vous m'avez donné.

Elle découpa sa dernière pomme de terre et récupéra les épluchures pour les jeter.

- vous m'avez posé une question je vous ai répondu et vous êtes devenu hostile à mon égard.

Il l'avait rejoint près de l'évier, elle ne se risqua pas de lever les yeux vers lui, au risque de perdre la parole.

- je n'étais pas hostile, j'ai émis l'hypothèse que vous ne vouliez pas parler de votre vie.

Elle l'ignora, mais très vite il l'obligea à remonter la tête d'une pression sur le menton.

- j'aime que l'on me regarde quand je parle !

Il la dévisagea les pupilles dilatées, pendant un instant elle resta silencieuse.

- n'oubliez que vous êtes......

- chez vous ? Coupa-t-il d'une voix faussement calme.

Ses doigts étaient toujours plaqués contre son menton.

- soyez au moins satisfaite que je sois ici, car sans moi vous seriez sûrement enseveli sous la neige.

Son ton était plein de reproche, presque méprisant.

Elle fit un mouvement de tête en arrière pour que cette sensation brûlante disparaisse.

- et je vous remercie, mais ça ne vous donne pas le droit de vous comportez comme une brute !

Son cœur tressauta quand il baissa la tête près de la sienne, pendant de longues secondes elle garda ses yeux dans les siens, cette proximité, ce souffle contre son visage et ce parfum enivrant, la laissa incapable de bouger, hypnotisée.

- quel âge vous avez ?

Rosie cligna des yeux, il venait de rompre ce moment avec une question dépourvue de sens dans une pareille situation.

- je ne vous le dirais pas.

Il esquissa un sourire et de par sa barbe noire ce dernier devenait tout à coup inquiétant.

- je dirais vingt et un ans. Lança-t-il en basculant sa tête sur le côté.

- perdu monsieur Cortezy !

Il ricana presque silencieusement en continuant de la dévisager comme une longue caresse interminable.

- je finirais par trouver soyez sans crainte. Murmura-t-il en se redressant lentement.

Rosie devait se raisonner immédiatement pour ne pas laisser cette vague de chaleur parler pour elle.

- alors bonne chance monsieur Cortezy.

Son ton ne fut pas aussi ferme que ne l'aurait souhaité.

- merci beaucoup ! Siffla-t-il entre ses dents.

Il était partit, Rosie avait pu reprendre sa respiration sans trop l'étendre, car le chalet ne comportait que trois pièce et la cuisine n'était qu'à quelques mètres du salon.

Elle fit couler l'eau dans la casserole, malgré le froid, elle eut besoin de sa rafraîchir un peu le front et se passa quelques gouttes d'eau froide.

Tenir tête à cet homme devenait maintenant pour elle une épreuve, à présent elle se demandait combien de temps encore elle tiendrait devant ses yeux troublants et surtout, allait-il arrêter de vouloir connaître sa vie ? En quoi cela pouvait-il l'intéresser ? Rosie inspira profondément mais son air lui parvenait difficilement. elle se positionna à l'entrée de la cuisine, elle le vit taper sur son ordinateur la mine assombrit et concentrée, comme si sa vie en dépendait. il était peut-être temps de faire une trêve pensa Rosie en pénétrant dans le petit salon.

- vous désirez un verre de vin ? lança-t-elle d'une voix mal assurée.

il releva la tête, l'air surpris, figé , droit et immobile. puis enfin il baissa sa tête lentement et la releva en signe d'acquiescement.

- avec plaisir, je vous remercie.

c'est gauchement qu'elle se faufila dans le cuisine, son corps vibrait tout entier, mais réprima ce petit moment d'égarement, elle savait pertinemment que l'homme l'oublierait une fois sortit d'ici. C'est pourquoi il faillait qu'elle se comporte comme une jeune femme raisonnable et ne pas laisser, cet homme aussi beau soit-il la perturber. Ses bonnes résolutions prises, Rosie versa le liquide rouge dans un verre et lui apporta sans un dire. Quand elle posa le verre il n'était plus le nez sur son écran mais sur elle, ainsi elle comprit que ça serait beaucoup plus compliqué qu'elle ne la pensait.

- merci mademoiselle Horth.

Rosie tenta d'ignorer cette voix qui avait pris une forme sauvage et redressa son menton.

- je vous en prie appeler moi Rosie ça devient ridicule.

il eut une petit sourire en coin comme si cette idée l'excitait.

- vous avez raison......Rosie.

Elle déglutit péniblement, pendant un instant elle se retrouva dans un état second, quand elle revint à elle, Rosie recula , l'odeur du bois n'attirait plus son attention mais l'odeur de l'homme enveloppait son corps.

- je vais euh.. préparer le dîner. Bredouilla-t-elle en s'éclipsant 

Éprise d'un MilliardaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant