Chapitre Soixante-Treize

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     Lucas

«Anna bon sang explique moi donc ce qui se passe à la fin ? Qu'est-ce qui te met dans un état pareil ? Tu m'inquiètes sérieusement là...»

«Je... Je-» Souffle-t-elle difficilement en tentant de reprendre son souffle et ses esprits par la même occasion.

Alarmé par le comportement de ma camarade, mes mains saisissent fermement ses épaules. Il faut qu'elle se raisonne et se calme de suite. Rien ne peut lui arriver en ma présence, quelle que soit la raison de son agitation. Il faut qu'elle en prenne conscience. Si un danger si profile vers nous à tout moment, nous devons être informés au plus vite afin de nous y préparer.

Sortie de ses pensées comme d'une transe, elle m'observe le souffle haché et le regard presque terrorisé. J'aurais presque l'impression d'avoir le rôle du chasseur devant sa proie à l'instant même. Je déteste la voir ainsi. J'ignore encore ce qui se passe mais il me suffit de la voir dans un tel état pour comprendre que ce qu'elle s'apprête à me dire risque de me déplaire fortement. J'ai beau garder mon sang-froid, intérieurement rien ne va et tout est sur le point d'exploser.

«Laisse la moi Lucas. Elle n'est pas en état de tout nous raconter pour le moment comme tu peux le constater. Je vais la calmer un peu. Ce doit être plus sérieux que prévu pour que Anna se retrouve dans un état pareil.»

«Lindsay a raison. Ça ne sert à rien de forcer les choses pour le moment. Laissons la tranquille quelques instants» Rajoute calmement Keith.

«Comme si tu allais aller à l'encontre de ce qu'elle dit après tout.» Murmure faiblement Hugo en levant les yeux au ciel tandis que j'ignore ce commentaire déplacé.

Lindsay ne tarde pas à prendre rapidement le relais de la situation après que je lui ai répondu par un simple hochement de tête. La brusquer ainsi ne servira rien de toute évidence et la Naïade est sans aucun doute la plus apte à pouvoir s'occuper d'Anna pour le moment. Je la laisse donc s'en charger durant quelques instants. Tournant en rond dans cette pièce comme le ferait un animal en cage, mes méninges ne cessent de tourner à toute allure dans mon cerveau.

Étrangement, les Démons ont cessé tout discours depuis plusieurs minutes. Il semblerait que leur curiosité abusive ait bien évidement prit le dessus face à la situation actuelle. Le contraire m'aurait bien étonné après tout. Néanmoins, je n'ai pas le temps ou encore l'esprit pour m'occuper de toutes ces histoires futiles.

«Et bien, il semblerait que les choses soient plus intéressantes qu'il n'y paraît tout d'un coup.» Ricane Maxence en croisant ses bras contre son torse, adossé au mur.

«Tais-toi donc un peu je n'ai pas envie de plaisanter avec toi pour l'instant. Nous avons mieux à faire que de nous chamailler inutilement. Tu n'es pas d'accord pour une fois ?» Grognais-je.

«Dois-je te rappeler dans quel bureau tu te trouves à l'heure actuelle ? Vous êtes tout de même entrain de squatter chez nous comme si de rien n'était. Il va falloir que je demande à la bonne de passer le ménage une fois de plus. Quelle plaie... J'ai horreur de cette odeur d'Angelot.»

«Si la situation te dérange à ce point, rien ne t'empêche de sortir pour quelques minutes dans ce cas. Je pense que tout le monde en sera satisfait.»

«Tu plaisantes j'espère ? Pour rien au monde je ne sortirais d'ici. Je suis bien trop curieux à l'idée de savoir ce que ta fameuse recrue a à nous dire. Et puis, cela vaut bien l'information que je t'ai donné tout à l'heure, non ? Tu ne peux pas jouer avec moi sur ce terrain là et tu le sais.»

Un grognement sourd m'échappe et je décide ne pas prêter d'avantage d'attention à ce Démon. M'énerver ne servira strictement à rien pour le moment. Je n'ai pas besoin de ça. Certainement pas. Le regard compatissant de Keith me le fait d'ailleurs bien comprendre. Nous n'avons pas d'autres choix que de les laisser assister à la scène. Nous réglerons les détails compromettants plus tard.

Ne te brûle pas les ailesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant