— Je ne peux pas, je regrette.

— Pourquoi ? il hurle de frustration.

— Je ne t'aime plus de cette façon.

Il me regarde, les yeux baignant dans des larmes, puis part se réfugier dans sa chambre sans un mot.

**

J'ouvre les yeux, en battant doucement des paupières. Je me relève délicatement, un arrière goût dans la bouche.

Avant de me diriger vers la cuisine, je m'approche de la chambre d'Alban, dont la porte est légèrement ouverte. Je l'aperçois, allongé sur son lit, les draps recouvrant la partie inférieure de son corps.

Je reste un moment buttée, devant ce tel tableau remplit de sérénité et de calme. Pourtant, mon coeur me persuade de ne pas rester ici, étant déjà dans une position douloureuse. Après cet acte signifiant pleins de choses aussi bonnes ou mauvaises soient-elles, mon coeur ainsi que mon esprits, sont bancales. Ils ne tiennent plus qu'à un fil, déchirant presque chacune de mes parois cellulosiques. Je sais que j'ai mal, mais je persiste à vouloir trouver une solution.

Il avait l'air tellement épanouit, ou quelque chose dans le genre, lorsque son amie, Lydia, est venue à l'appartement. Alban avait une vie après moi, heureusement. Et je suis vraiment curieuse de savoir comment il était, comment il se comportait. Lydia n'avait pas l'air d'avoir eu connaissance de son côté satanique. Peut être était-il, mieux avant ?

En fait, j'en reviens toujours à la même conclusion, au mêmes questions sans réponses. Est-ce moi qui le fait principalement souffrir ? Peut être, est-ce de ma faute ? C'est vrai, qu'à chaque fois que je suis avec lui, il est comme ailleurs. Peut être que j'ai été le déclic de sa souffrance, après tout ?

Soudainement prises d'une violente vague d'interrogation, mon instinct me lie jusqu'à ma dernière solution. Les centres spécialisés pour soigner ce genre de maladie, si je puis appeler ça, comme cela. Alors après m'avoir laver les mains et le visage, je m'agite instantanément, fouillant dans chacun des placards.

Après avoir cherché pendant longtemps ce fichu téléphone de merde, je m'arrête devant le meuble en bois, qui ne peut s'ouvrir qu'avec une clé. J'aperçois immédiatement que l'une des portes est ouvertes, comme pour attiser ma curiosité. Je me demande s'il s'agit d'un piège sur le moment. Dans un mouvement vif, je regarde tout autour de moi, afin de savoir si j'ai la voie libre. TOUT EST OK.

J'ouvre cette petite porte, essayant de faire le moins de bruit possible. Puis mes yeux trouvent sans trop de souci, mon portable posé sur une des étagères. Je le prends donc, à toute vitesse. Étant coincée, je reste dans le salon, et veille à ne pas faire trop de bruit.

Lorsque je m'assois sur le canapé, je déverrouille mon écran de téléphone, pour ne trouver ni messages, ni appels. Je suis déçue que mon père n'ait pas cherché à me contacter pour me donner des nouvelles de maman. Ou encore, que Smith est bien digéré mon dernier message qui sonnait comme un adieu. Mais un adieu un peu faux, tout de même. J'ai cru à une quelconque réaction de sa part, mais non, rien. Il a bien tenu sa part du contrat ; il fait comme si nous étions de simples inconnus.

Pourquoi ça me bouffe le coeur, tout à coup ?

Alors que je suis en train de parcourir le fin fond de mon esprit, afin de trouver une réponse à cette question, qui me démange les méninges ; j'entends du bruit. Je coupe tout, en tendant l'oreille. RAS.

FIGHT FOR US 2Where stories live. Discover now