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Cinq mois plus tard, on me diagnostiqua un cancer généralisé. Les traitements avaient cessé d'être efficace à partir du quatrième mois, et tout s'était accéléré. Je restais enfermé chez moi et ne sortais que pour me rendre à l'hôpital. J'étais pris dans l'interminable routine d'un homme souffrant. La maladie était devenue incurable.

Elle attaquait tous mes organes et les médecins avaient arrêté de me faire entendre leurs paroles rassurantes suivies d'un léger sourire forcé, ils savaient tous que j'étais perdu, et je l'avais compris dans leur regard empreint d'humanité malgré leur métier où l'attachement n'était pas permis.

Au sixième mois, mes nuits, je dus les passer à l'hôpital, dans des draps sans odeur particulière, aussi blanc que les murs de la pièce dépersonnalisé, manquant cruellement de chaleur. Je ne pouvais plus rentrer chez moi, je n'en avais ni le droit, ni la force. Je ne trouvais que tardivement le sommeil, voire jamais. J'étais beaucoup trop angoissé, j'avais peur de ne jamais pouvoir me réveiller. J'avais beaucoup trop mal pour faire abstraction du décor, des perfusions qui logeaient sous ma peau et de mon corps qui s'affaiblissait de jour en jour. Le ronronnement des machines venait me bercer, comme une mère cajolant son enfant. Mes parents me manquaient, mais je savais que tôt ou tard je finirais par les rejoindre.

Une nuit, je sentis que la fatigue commençait à peser péniblement sur mes frêles épaules. Ma respiration se faisait lente. Mes paupières étaient lourdes. Ma peau blafarde. J'étais devenu calme et apaisé, enveloppé dans un nuage de douceur comme ceux qui avaient l'habitude de m'accueillir le temps d'une nuit bien avant la maladie. Alors, je fermais les yeux, en espérant que demain, je me lèverais de bonne heure.

NDA : Surtout ne bougez pas ! Ce n'est pas encore fini, il reste une dernière petite partie, rien que pour vous, puisqu'elle ne figurait pas dans la Nouvelle initiale 🌟

Quand c'est ? [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant