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Les jours qui suivirent cette annonce, je reçus de nombreux appels de proches et de membres de ma famille, leur message ressemblait le plus souvent à un adieu définitif, comme si j'étais déjà mort. Mais ce n'était pas le cas, j'étais encore bel et bien vivant.

Plus les jours passaient moins je dormais, je passais la plupart de mes nuits à réfléchir, comme si faire marcher mes neurones à des heures tardives pouvait m'aider à faire abstraction de la maladie qui cohabitait désormais sous le même toit que moi. Je ne parvenais pas à l'accepter, mais j'avais appris à vivre avec.

Je commençais peu à peu à regretter mon existence, toute ma vie n'avait été qu'un long fleuve tranquille sans embûches, je n'avais jamais rien fait pour tenter de la rendre extraordinaire. En vingt-huit ans sur cette terre d'accueil, je n'avais fait que rêver, imaginer et fabriquer mon propre monde sans ouvrir les yeux sur ce qui me faisait déjà face chaque matin. Ma seule excuse fut que je méprisais le monde réel, la société et ses règles, assez pour m'en défaire.

Et pourtant, aujourd'hui, je m'en voulais. Cloitré entre quatre murs, je n'avais jamais vu d'autres contrées dépassant les limites de ma ville, ni voyager à l'extérieur du pays pour partir à la rencontre de nouvelles cultures. Tout cela parce que j'avais peur, peur de monter dans l'avion et de ne plus jamais revenir, peur de ne pas avoir assez d'argent pour subvenir à mes besoins, peur de ne pas trouver ma place dans ce monde beaucoup trop grand pour moi. J'avais toujours su me projeter loin dans l'avenir, imaginant mon devenir dans dix ou trente ans, mais je n'avais jamais vécu pleinement l'instant présent comme il se le devait. J'ai constamment tout remis à plus tard. Maintenant, je m'en voulais de ne pas avoir croqué ma vie à pleine dent. J'étais encore jeune et insouciant. On disait souvent de moi, que j'avais une âme de rêveur.

Quand c'est ? [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant