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Pourtant, la réalité finit toujours par nous rattraper, elle ne cesse jamais sa course effrénée contre-la-montre et vient nous rappeler à l'ordre lorsqu'elle juge cela nécessaire.

Pour moi, ce jour arriva bien plus tôt que je ne l'avais prévu. Un lundi matin de mai, alors que je restais scotché à mon écran de télévision, buvant les paroles des présentateurs qui fusaient dans tous les sens, découvrant en même temps par la fenêtre que le soleil tentait de percer l'opacité des nuages, je reçus un appel.

Le téléphone sonna deux fois avant que je ne me décide à le décrocher, je collais mon oreille attentive à l'appareil. Les fragments de paroles qui parvenaient au bout du fil eurent pour moi, comme l'effet d'une bombe. C'était mon médecin, le même depuis mes vingt ans.

« Monsieur Draive, je crains de devoir vous annoncer une mauvaise nouvelle... »

Je suis resté fébrile face à ses paroles, son ton si neutre me donnait des frissons, un mauvais pressentiment m'envahissait. Je n'étais pas prêt pour cela, je ne l'avais jamais été.

Ma gorge se noua, j'eus beaucoup de mal à articuler, mais les mots parvinrent à trouver leur chemin et s'alignèrent sous une tension accablante.

« Je vous écoute. »

Puis, j'ai été pris de tremblements comme si chaque parcelle de mon corps connaissait déjà l'issue de cet appel.

Quand c'est ? [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant