Arthur Rimbaud

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"Je me crois en enfer, donc j'y suis." Arthur Rimbaud

Gabriel il est en enfer. Gabriel il s'est échappé. Il a couru jusqu'à la mer. Il l'a observée avec la plus grande intention.

Les vagues viennent s'échouer sur le sable rugueux. Et c'est beau. L'océan dépend de personne, il va, il vient, il est son propre et unique maître.

Gabriel a réfléchi. Il ne voit plus rien, juste la tristesse qui le consume jour après jour. L'amour rend aveugle, pour Gabriel c'est sûr.

Il désespère Gabriel, il ne souhaite plus rien. Même plus Ariane. Il n'a plus d'espoir.

Il observe le ciel, il le scrute. La profondeur de celui-ci lui donne des vertiges. La voûte céleste est constellée et est d'une beauté étrange, une beauté qu'il n'avait jamais remarquée.

Et s'il était aussi noir que ce ciel d'automne ?

Gabriel a froid, il grelotte. Il aime avoir froid Gabriel. Parce que quand tu as froid tu oublies tout, tu penses juste à avoir plus chaud. Alors d'une part, ça ne le dérange pas d'avoir froid.

Ariane... Que fait-elle à cet instant ci ?

On est vendredi et le vendredi c'était leur jour. Le jour où ils se voyaient, passaient la nuit ensemble.

Gabriel revoit Ariane dormir, son visage est doux. A chaque fois il voulait lui embrasser le bout de son nez mais il avait peur de la réveiller. Et puis, il finissait par s'endormir en écoutant sa respiration calme.

Gabriel il veut oublier, il veut tout oublier d'Ariane. Mais comment on oublie l'inoubliable ?

Il n'a ni murs ni lame pour se soulager. Il a même pas une goutte d'alcool. Et encore moins un caleçon.

Gabriel se relève et marche, son pas est peu assuré. Il se dirige vers la mer, il entre un pieds succédé du deuxième puis il se laisse aller dans les eaux glacés qui le font tressaillir.

Il se laisse submerger par les flots. Il se laisse aller et venir au rythme de l'eau.

Et toujours Ariane qui occupe ses pensées.

Il ne sent plus son corps, il ne sent plus rien. Il pense juste aux mains d'Ariane qui s'attardent sur lui. Un léger frisson lui envahie le corps et une douleur violente se fait dans sa poitrine.

Il a pas de raison de vivre, il a rien réussi.

Le sens de la vie est de donner sens à la vie.

Le sens de sa vie, c'est Ariane, c'est pathétique.

Le théorème des coeurs brisésWhere stories live. Discover now