Chapitre 3

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Je n'émets aucune réaction. Soit parce qu'il n'y a aucune réaction à avoir, soit parce que j'en suis totalement incapable.

Je le fixe, la bouche ouverte, plongé dans une immense gêne.
-Tu vas finir par avaler une mouche.
Je ferme ma bouche.

Je passe une main dans mes cheveux humides, les yeux baissés pour qu'il n'aperçoive pas ma détresse. Je l'entends bouger, et bientôt il se retrouve accroupi devant moi, les bras croisés sur mes genoux.

Je bondit en l'air et me retrouve debout devant un voisin déboussolé, à moitié par terre. Je bafouille une excuse et m'enfuis en courant. J'ai le coeur qui bat à 20 000 à l'heure, je ne vais pas survivre.

Je sais qu'il me court après, alors je m'arrête brusquement, et, surpris, il se cogne dans moi. AWW. Je me tourne et lui lance un :
-Pourquoi tu me suis ?

-Et ben... je me suis dis que comme ça fait un bout de temps que je t'observe et que je vois que toi aussi, je me suis dis que... je pourrais venir te parler. Je sais que vu ce qui c'est passé ce matin... j'ai rien vu hein ! Enfin si, mais... bref, dit-il en secouant la tête, gêné, je voulais te parler.

Je vais vers lui, et le prends dans mes bras, le serre fort contre moi, et fais glisser ma main sur sa mâchoire pour l'embrasser, tandis que...
-Euh... Noah ?

Je secoue la tête. Je reviens à la réalité. Je suis toujours à un mètre de lui, les bras ballants.
-Excuse moi...

Il sourit et s'approche de moi.

Ça ne s'arrêtera jamais ?

-Ça te dit... de marcher un peu avec moi ?
-Ok..

Et c'est ainsi que je le retrouve à marcher dans la forêt, avec l'homme de mes rêves qui me parle, et qui m'observais aussi, les mains dans les poches.

-Hé mais c'est Troye !

Une voix de fille vient s'immiscer dans mon cerveau. Je me tourne en même temps que "Troye", et aperçois ainsi un troupeau de vaches habillé de mini robes et de talons, malgré le froid, et qui s'approche de mon voisin.

-Oh salut les filles !
Je n'aime pas cette voix. Pas du tout, même.
Il se tourne vers moi et dis :
-Je te présente Lisbeth, ma petite amie, et ses amies.

Je n'écoute plus. Je pars. À reculons. Puis en courant. J'ai peut être l'air dingue, mais ce n'est pas qu'un air. J'arrive sur la plage, je me déshabille en gardant mon caleçon, et m'enfonce en hurlant dans l'eau gelée.

Je pleure. C'est idiot, tout est allé trop vite, comme si on avait mis accélérer à ma vie. Je fais la planche, gardant les oreilles sous l'eau.

J'ai envie de prendre le livre de ma vie, et d'effacer ce qui c'est passé ce matin. Je ferme les yeux. Je ne sens plus le froid, car je suis gelé. Je tremble, je dois sortir, mais je suis... si... faible....

I Live In A Blue NeightbourhoodWhere stories live. Discover now